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LETTRE OUVERTE À L’ÉGLISE DE FRANCE, par Michelle d'Astier de la Vigerie

LETTRE OUVERTE À L’ÉGLISE DE FRANCE, par Michelle d'Astier de la Vigerie

 

 

TOI, Église de France, qui a joué une prudente neutralité face à la tragédie qui se déroulait en Côte d’Ivoire, en préférant fermer tes oreilles et tes yeux, crois-tu que Dieu ne t'a pas vue ?

Toi qui te dis protestante, tu n'as même pas élevé une seule protestation officielle quand la Licorne a aidé les partisans de Ouattra, jamais désarmés malgré les promesses françaises faites au Président Bagbo en 2004, à massacrer des civils et des enfants de Dieu.

- Tu as fermé ta bouche quand la Licorne a bombardé le palais d'un Président reconnu légitime par le Conseil Constitutionnel d'un pays démocratique.

- Tu n'as pas dit un mot quand on a humilié ce Président chrétien, qui soutenait Israël et dont la lecture était la Bible. Ou bien as-tu préféré le croire " puni, frappé de Dieu, et humilié." (Es 53:4), pour justifier ton indifférence et ta passivité ?
- Tu n’as pas dit un mot quand on a tué les civils par centaines, violé des femmes, brûlé vifs des hommes, massacré des enfants, sous l’œil des soldats français .

Oui, Église de France, tu t’es calfeutrée chez toi pour ne rien voir et ne rien entendre, et jouer la soumission à des autorités civiles corrompues, exactement comme tu l’avais fait quand ta milice vichyssoise emmenait les Juifs pour les assassiner, par centaines et par milliers autour de toi, enfants compris !

Cela ne s'appelle pas neutralité, ni sagesse, ni prudence, cela se nomme dans la Bible: LÂCHETÉ, HYPOCRISIE…

Ne sais-tu pas que Dieu s’indigne quand il voit l’injustice se commettre et encore plus quand il voit son peuple en devenir complice par son silence tonitruant ?

Es 59:13 Nous avons été coupables et infidèles envers l'Éternel, Nous avons abandonné notre Dieu ; Nous avons proféré la violence et la révolte, Conçu et médité dans le cœur des paroles de mensonge ; 59:14 Et la délivrance s'est retirée, Et le salut se tient éloigné ; Car la vérité trébuche sur la place publique, Et la droiture ne peut approcher. 59:15 La vérité a disparu, Et celui qui s'éloigne du mal est dépouillé. -L'Éternel voit, d'un regard indigné, Qu'il n'y a plus de droiture. 59:16Il voit qu'il n'y a pas un homme, Il s'étonne de ce que personne n'intercède ; Alors son bras lui vient en aide, Et sa justice lui sert d'appui.59:17 Il se revêt de la justice comme d'une cuirasse, Et il met sur sa tête le casque du salut ; Il prend la vengeance pour vêtement, Et il se couvre de la jalousie comme d'un manteau.59:18 Il rendra à chacun selon ses œuvres, La fureur à ses adversaires, La pareille à ses ennemis ; Il rendra la pareille aux îles. 59:19 On craindra le nom de l'Éternel depuis l'occident, Et sa gloire depuis le soleil levant ; Quand l'ennemi viendra comme un fleuve, L'esprit de l'Éternel le mettra en fuite.

Oui, Eglise de France, si tu t'étais levée, indignée, si tu avais ouvert la bouche pour protester, si tu t'étais mise à genoux devant ton Dieu pour demander pardon pour les méfaits de ton pays, selon 2 Ch 7 :14 et Joël 1:13, 14, tu pouvais changer le cours de événements;.. mais tu as préféré ton confort douillet !

Ô Seigneur, pardon pour ton Église qui n'est quasiment plus composée que de vierges folles, et qui ronronne dans son évangile de prospérité ou de relativisme « humaniste » ! Pardon Seigneur, réveille les consciences !

Je veux citer Joël 1, car nous y sommes:

... La joie a cessé parmi les fils de l'homme !

1:13 Sacrificateurs, ceignez-vous et pleurez ! Lamentez-vous, serviteurs de l'autel ! Venez, passez la nuit revêtus de sacs, Serviteurs de mon Dieu ! Car offrandes et libations ont disparu de la maison de votre Dieu. 1:14 Publiez un jeûne, une convocation solennelle ! Assemblez les vieillards, tous les habitants du pays, Dans la maison de l'Éternel, votre Dieu, Et criez à l'Éternel !

1:15 Ah ! quel jour ! Car le jour de l'Éternel est proche : Il vient comme un ravage du Tout Puissant.

1:16 La nourriture n'est-elle pas enlevée sous nos yeux ? La joie et l'allégresse n'ont-elles pas disparu de la maison de notre Dieu ? 1:17 Les semences ont séché sous les mottes ; Les greniers sont vides, Les magasins sont en ruines, Car il n'y a point de blé. 1:18 Comme les bêtes gémissent ! Les troupeaux de boeufs sont consternés, Parce qu'ils sont sans pâturage ; Et même les troupeaux de brebis sont en souffrance.

1:19 C'est vers toi que je crie, ô Éternel ! Car le feu a dévoré les plaines du désert, Et la flamme a brûlé tous les arbres des champs. 1:20 Les bêtes des champs crient aussi vers toi ; Car les torrents sont à sec, Et le feu a dévoré les plaines du désert.

Oui, Église de France, si tu ne te repens pas, tu vas connaître la famine spirituelle (et sans doute la famine financière), ta joie va cesser, tu chercheras ton Dieu et tu ne le trouveras pas, car Il aura ôté ton chandelier.

Il l'a déjà ôté dans bien des endroits, et la plupart de tes clochers ne sont que des mouroirs ou des fabriques de fils de la géhenne !

Oui RÉVEILLE-TOI, TOI QUI DORS !

Parce que je veux lire ce que dit Joël ensuite, et nous voyons bien qu'il s'agit d'une prophétie POUR NOTRE TEMPS:

2:1 Sonnez de la trompette en Sion ! Faites-la retentir sur ma montagne sainte ! Que tous les habitants du pays tremblent ! Car le jour de l'Éternel vient, car il est proche, 2:2 Jour de ténèbres et d'obscurité, Jour de nuées et de brouillards, Il vient comme l'aurore se répand sur les montagnes. Voici un peuple nombreux et puissant, Tel qu'il n'y en a jamais eu, Et qu'il n'y en aura jamais dans la suite des âges. 2:3 Devant lui est un feu dévorant, Et derrière lui une flamme brûlante ; Le pays était auparavant comme un jardin d'Éden, Et depuis, c'est un désert affreux : Rien ne lui échappe. 2:4 À les voir, on dirait des chevaux, Et ils courent comme des cavaliers. 2:5 A les entendre, on dirait un bruit de chars Sur le sommet des montagnes où ils bondissent, On dirait un pétillement de la flamme du feu, Quand elle consume le chaume. C'est comme une armée puissante Qui se prépare au combat. 2:6 Devant eux les peuples tremblent, Tous les visages pâlissent. 2:7 Ils s'élancent comme des guerriers, Ils escaladent les murs comme des gens de guerre ; Chacun va son chemin, Sans s'écarter de sa route. 2:8 Ils ne pressent point les uns les autres, Chacun garde son rang ; Ils se précipitent au travers des traits Sans arrêter leur marche. 2:9 Ils se répandent dans la ville, Courent sur les murailles, Montent sur les maisons, Entrent par les fenêtres comme un voleur.

2:10 Devant eux la terre tremble, Les cieux sont ébranlés, Le soleil et la lune s'obscurcissent, Et les étoiles retirent leur éclat. 2:11 L'Éternel fait entendre sa voix devant son armée ; Car son camp est immense, Et l'exécuteur de sa parole est puissant ; Car le jour de l'Éternel est grand, il est terrible : Qui pourra le soutenir ?

2:12 Maintenant encore, dit l'Éternel, Revenez à moi de tout votre coeur, Avec des jeûnes, avec des pleurs et des lamentations ! 2:13 Déchirez vos coeurs et non vos vêtements, Et revenez à l'Éternel, votre Dieu ; Car il est compatissant et miséricordieux, Lent à la colère et riche en bonté, Et il se repent des maux qu'il envoie. 2:14 Qui sait s'il ne reviendra pas et ne se repentira pas, Et s'il ne laissera pas après lui la bénédiction, Des offrandes et des libations pour l'Éternel, votre Dieu ?

2:15 Sonnez de la trompette en Sion ! Publiez un jeûne, une convocation solennelle ! 2:16 Assemblez le peuple, formez une sainte réunion ! Assemblez les vieillards, Assemblez les enfants, Même les nourrissons à la mamelle ! Que l'époux sorte de sa demeure, Et l'épouse de sa chambre ! 2:17 Qu'entre le portique et l'autel Pleurent les sacrificateurs, Serviteurs de l'Éternel, Et qu'ils disent : Éternel, épargne ton peuple ! Ne livre pas ton héritage à l'opprobre, Aux railleries des nations ! Pourquoi dirait-on parmi les peuples : Où est leur Dieu ? 2:18 L'Éternel est ému de jalousie pour son pays, Et il épargne son peuple. 2:19 L'Éternel répond, il dit à son peuple : Voici, je vous enverrai du blé, Du moût et de l'huile, Et vous en serez rassasiés ; Et je ne vous livrerai plus à l'opprobre parmi les nations.

Oh! Longtemps aussi je me suis laissée endormir dans le cocon douillet de nos certitudes religieuses. J'avais aussi un évangile simpliste : le méchant est puni, le juste est rassasié au jour de la famine;..

Oui, tout cela est biblique ! Mais c'est aussi biblique, les Étienne que l'on assassine et qui ne voient jamais sur terre la justice de Dieu, ou les Pierre crucifiés la tête en bas, ou les Ésaïe tronçonnés en deux, ou les Jean-Baptiste décapités...

Oui Dieu a laissé faire les méchants pour mieux les confondre, et surtout pour que ceux qui voulaient continuer à croire en Lui, sans voir, soient sauvés !

Parce que les plus méchants, pour le Seigneur Jésus, ce ne sont pas les sauvages qui ont assassiné de leurs mains, ce sont les hypocrites !

De même que ce n'était pas les Romains qui Le crucifiaient qui étaient les plus coupables, mais l'Establishment religieux qui avait, avec des faux témoignages (comme pour Gbagbo), fait condamner Jésus et fait crier à toute la foule: « Crucifiez-le ! Et que son sang retombe sur nous et nos enfants ! »

Oui, les plus coupables, ce sont ceux qui ont la Parole de Dieu, qui prétendent y croire, qui prétendent guider les autres, mais qui démontrent par leurs œuvres qu'ils ne connaissent pas Dieu.
Et la pire des œuvres, c'est la lâcheté associée à l'aveuglement volontaire.

Tu peux toujours dire, comme en 1940 : « Nous ne savions pas » !

Mais si tu arrêtais d'écouter ta télévision française inféodée à des intérêts privés et à un pouvoir corrompu, pour chercher la vérité, tu l'aurais vite trouvée. Car beaucoup de bouches ont parlé. Et bien des païens avaient plus l'amour de la vérité que toi !

Je te mets en annexe un article... sur les centaines qui ont circulé sur le net et été lus par des dizaines de milliers de personnes, celui d'un journaliste canadien, assorti de nombreuses vidéo qui ne laissent aucun doute sur le sinistre rôle de la France dans cette affaire.

Crois-tu que ce soit fini ? Que l'on ne peut plus rien faire ? Que fais-tu du Président Gbagbo à qui l'on a fermé la bouche depuis le 11 avril, et qui est enfermé on ne sait où, ni dans quelles conditions ? Nous, on ne le sait pas, mais notre Gouvernement le sait, comme il sait que Laurent Gbagbo est privé de tous ses droits...
Pas ton affaire ? Ne sais-tu pas que c'est un des seuls Présidents chrétiens du monde, ton frère, que l'on traite comme le pire des criminels, avec une injustice si flagrante qu'elle donne envie de vomir, puisque c'est notre pays, soit-disant le pays des droits de l'homme, qui a fomenté tout cela et qui le couvre!

Oh! Peut-être vas-tu dire pour te justifier, à l'instar de bien des chrétiens que j'ai trop entendus : « Oh! Bagbo, il n'était pas vraiment blanc-bleu » ? Non, il ne l'était pas. Et toi, l'es-tu ? Toi qui as au milieu de toi quantité d'adultères, de fornicateurs, de divorcés, sans parler d'homosexuels non repentis, de voleurs, de menteurs, de manipulateurs, et je te parle là seulement de bien de tes leaders. Combien parmi eux de Pharisiens, de Nicolaïtes, d'auto-appelés, d'exploiteurs, d'abuseurs, de promoteurs de l'évangile de prospérité ?... Combien parmi eux de vrais pasteurs, avec le cœur du Seigneur pour les brebis ? Oh ! Il y en a, bien sûr, mais il n'est qu'à entendre le cri de détresse des brebis disséminées un peu partout, blessées dans nos églises, et que personne ne panse ni ne soigne, pour voir dans quel état réel est l'Église de France...

Et que sais-tu du cœur de Bagbo aujourd'hui après le brisement qu'il vient de subir ? Le connais-tu ? Sais-tu que ni sa famille, ni ses avocats, n'ont pu l'approcher depuis le 11 avril et n'ont aucun contact ? Lui, il est passé par le brisement, mais toi, Église de France, tu n'y es pas encore passée et ta robe n'a pas été lavée.

Il n'est qu'à voir ta passivité consensuelle dans cette affaire, alors qu'on assassinait tes frères ! Où est l'amour des uns pour les autres dans tout cela, cet amour qui - a dit Jésus – fera que l'on nous reconnaîtra.

Le monde ne peut reconnaître l'Église de France, car sa joie a disparu, et son amour agape se manifeste bien peu, bien peu ... La Parole de Dieu a dit que si tu obéissais à l'Éternel, les Nations te craindraient (Deut 28). La réalité, c'est que c'est toi qui crains les Nations, parce qu'il y a longtemps que tu n'obéis plus à ton Dieu et que tu as façonné tes propres lois, au gré de tes besoins de ratisser large en ne dérangeant surtout pas les consciences ! Comment aurais-tu encore, toi-même, la conscience dérangée ?

Mais il n'est pas trop tard, encore, Église protestante de France, avec tes filles baptistes, pentecôtistes, évangéliques..., pour que tu te lèves pour protester ! Tu es censée être « la colonne et l'appui de la vérité », pas la complice du mensonge, de l'injustice, ou de la barbarie, pour servir des intérêts privés cupides !

Oui, qu'attends-tu aussi pour t'humilier devant ton Dieu, sur le sac et sur la cendre, pour ce que fait ton pays ? Ne sais-tu pas que, sans cela, et si tu ne te lèves pas, nous allons récolter ce que nous avons semé.
- Nous avons semé l'injustice, nous récolterons l'injustice...
- Nous avons laissé se propager la persécution et le meurtre de chrétiens, enfants compris, par milliers. Nous allons récolter le meurtre de nos frères et de nos enfants !..
- Nous avons accepté que la Côte d'Ivoire soit déchirée, spoliée, désossée par des vautours internationaux. Nous serons déchirés, spoliés, désossés par des vautours internationaux...
- Nous avons fermé les yeux sur le mépris des instances démocratiques ivoiriennes. Bientôt, c'est nous qui allons voir nos lois déchiquetées sous la pression des islamistes, et nos Institutions républicaines bafouées et piétinées... Car ce qui est arrivé à la Côte d'Ivoire - un entassement d'immigrés musulmans se sédentarisant, puis soudain, avec l'aide complaisante de la France, s'emparant des rênes du pays via A.D.O (lire http://www.vigile.net/La-Cote-d-Ivoire-le-syndrome-d ) - cela va certainement aussi nous arriver, pour la raison même que nous en avons été les complices actifs en Côte d'Ivoire !
- Nous avons accepté que nos frères en Christ ivoiriens soient condamnés à la famine, à la destruction de tous leurs biens, à la dispersion de leur famille dont bien des membres ont été exécutés et souvent torturés. Que crois-tu qu'il va arriver à l'Église de France quand la coalition illuminati-maçonnerie-Islam aura les mains entièrement libres... faute que toi, Église, tu aies crié à Dieu et te sois humiliée pour ce que ton pays faisait !

Vois-tu, Église de France, ce qui se passe en Côte d'Ivoire, c'est justement, D'ABORD, le jugement de la maison de Dieu.

Ce qui est mis en exergue aujourd'hui, c'est combien là-bas, parmi ceux qui se disaient serviteurs de Dieu, ne servaient de fait que leur ventre. Alors, comme tous les mercenaires, ils ont vite tourné casaque, faisant maintenant patte de velours avec le nouveau pouvoir. Mais ne sais-tu pas que ce qui est aussi mis en exergue, dans ce temps de jugement de notre Maison, c'est aussi la lâcheté de serviteurs français qui n'ont pas l'amour de la vérité, juste l'amour de leur positions sacerdotales et de leur prestige, et de leur contrat de prudente neutralité qui ressemble à la paix de Munich.

Ne sais-tu pas que ce type de neutralité neutralité, comme celle du temps de Vichy, Dieu appelle cela COMPLICITÉ D'ASSASSINS ET LÂCHETÉ ?

Mais toute l'Église est concernée, et pas seulement ses dirigeants, car nous avons tous été lâches et aveugles. Ou presque tous: il est encore quelques vrais chrétiens en France pour recevoir le fardeau de Dieu dans leur cœur, pour tourmenter leur âme nuit et jour face à tant d'horreurs, et qui pleurent devant le Trône de la grâce... Mais ils sont si peu nombreux !

Oui, Église de France, il est temps que tu te lèves. Achète du Seigneur du collyre pour voir ta nudité, car les temps sont affreusement courts ...

Père céleste, j'ai mal à l'Église, je te demande pardon pour notre lâcheté, pour notre mutisme frileux, pour notre aveuglement volontaire et pour notre égoïsme. Je te demande pardon, car nos frères sont partout massacrés dans le monde et que nous ne sentons pas concernés, préférant penser que nous, qui nous croyons riches, enrichis et n'avoir besoin de rien, nous avons mérité d'être épargnés... Et nous n'entendons même pas que tu frappes à la porte, parce que tu n'es pas au milieu de nous ! Nous avons accepté un autre Jésus, un autre évangile et un autre esprit et l'avons fort bien supporté (2Co 11:4).

Père céleste, réveille nos consciences, réveille nos cœurs, car les temps sont mauvais ... Mais ta main n'est pas trop courte !

Père céleste, laisse encore une dernière chance à la France et à l'Eglise de France, aies encore compassion, pousse des milliers de chrétiens à se lever, à s'humilier devant toi, à pleurer et supplier, avant que ton bras ne puisse plus s'arrêter !

 

 

 

 

Côte d’Ivoire : crimes d’Etat, terreur totale et silence complice des médias français

David Gakunzi  

source : Africa Time for Peace

Il sera dit un jour que l’obscur Ouattara fut un homme qui a versé beaucoup de sang ivoirien. Il sera dit un jour que cet homme était en contrat, en alliance, et ce, depuis ses débuts, avec les pires ennemis de l’Afrique, les mitrailleurs et les renifleurs aux griffes de feu, les fauves renifleurs et avaleurs d’or et de diamant, de cuivre et d’uranium, de cacao et de café, de coton et de pétrole… Il sera dit un jour qu’il y avait dans ce Ouattara-là une résonnance de ces hommes qui se battent non pas pour le triomphe d’un quelconque héroïque et majestueux principe, mais pour autre chose ; tout à fait autre chose.

Ouattara. L’homme n’a manifestement ni vision ni charisme, ni épaisseur ; pis, lorsqu’il parle des Ivoiriens, on ne sent, dans sa voix monocorde de bureaucrate de la bourse mondiale, nulle présence de celui qui veut unir le passé, le présent et l’avenir. Impossible unité, impossible liaison donc de cet homme avec cette terre, avec ce peuple de Côte d’Ivoire. On ne l’imagine pas sur le trône ; et pourtant le voilà Président. Mais comment donc ? A coup de bombes larguées par la France sur Abidjan. Paris débarque, brûle Abidjan, se saisit de Gbagbo et de la fumée des buchers, Ouattara s’élève Président. Ere nouvelle : droit de la force et terreur totale sur la Côte d’Ivoire.

Assassinats, enlèvements, viols, pillages. Simone Gbagbo trainée dans la poussière, martyrisée dans sa féminité ; cruauté innommable : la différence qui sépare l’homme de la bête tout simplement franchie. La mère de Laurent Gbagbo, Mamie Koudou Gbagbo, âgée de 90 ans, arrêtée ; elle aussi ! Arrêtée, séquestrée et malmenée. Désiré Tagro, ancien ministre, assassiné : l’homme négocie la fin des hostilités avec les troupes françaises et se présente un tissu blanc à la main ; à quoi aura-t-il droit ? A une balle plantée dans la bouche. Et Duékoué. Les habitants de Duékoué, génocidés : les hommes, tous les hommes, y compris des gamins de deux ans, alignés massacrés à coup de fusils et de machettes. Et Yopougon, Yop l’insoumise, bombardée, saccagée, pillée, déshabillée, violée, massacrée. Perquisitions cour après cour, parents mis à genou devant leurs enfants ; exécutions sommaires sur indication, chasse aux Guérés et Bétés. Combien de morts ? Combien de corps ramassés par la Croix-rouge ? Combien de corps ? Et le village de Sassandra brulé ; et les villages de Abedem et de Drago rayés de la carte.

Meurtres collectifs, meurtres sélectifs, meurtres génocidaires, épuration ethnique ; rafles et torture instituées en règle de gouvernance. Henri Dacoury Tabley, l’ancien gouverneur de la BCEA0, arrêté, tabassé, torturé; son corps exposé nu, nié dans son humanité, l’enfer total, enfer filmé ; Affi N’guessan, secrétaire général du FPI et tous ceux qui refusent la soumission, kidnappés, séquestrés, embastillés, frappés, torturés, bestialisés ; les militants de l’opposition traqués, traqués listes à la main, traqués jour et nuit, battues organisées, les militants de l’opposition traqués et assassinés tous les jours; comme si on voulait rendre impossible tout avenir à l’opposition politique. Echos mussoliniens: « L’opposition n’est pas nécessaire au fonctionnement d’un système politique sain. L’opposition est stupide et superflue dans un régime totalitaire comme le régime fasciste ».

Eliminés donc d’abord les proches de Gbagbo ; éliminés ensuite ses sympathisants ; éliminés encore ceux qui pourraient éventuellement devenir ses sympathisants, tous ceux-là qui ne sont pas en allégeance, qui ont eu l’impudence de ne pas accourir pour embrasser comme il se doit, c’est-à-dire avec fougue et flamme soudaine, le nouveau pouvoir. Eliminés tous ces autres-là qui ne sont ni de l’ethnie ni du parti des vainqueurs. Eliminés pour un oui ou pour un non. Eliminés même les alliés d’hier. Ibrahim Coulibaly, dit IB, abattu. L’homme de tous les mauvais coups depuis plus de dix, le compagnon d’hier, celui qui a ouvert les portes d’Abidjan à Ouattara avec ses commandos invisibles, IB encerclé, sommé de se rendre, torturé puis abattu comme un chien. Dynamique fasciste. C’est qu’il s’agit de semer la terreur ; c’est qu’il s’agit non seulement de châtier, de faire gémir les ivoiriens d’avoir voulu l’émancipation, mais aussi de faire perdre conscience à la société ivoirienne, de la briser, de la modeler dans la terreur ; c’est qu’il s’agit de ramener les Ivoiriens à la case départ, la case esclave avec des méthodes dignes de la gestapo ; c’est qu’il s’agit de faire comprendre à tous les Africains que la liberté est cause de malheur, de grand malheur et que seule la servitude, que seul l’esclavage est porteur d’avenir !

Ouattara plante donc son trône dans le sang. Un trône mugissant et prompt au sacrifice humain. Les Ivoiriens sont désormais, de nouveau, bons à dévorer. A dévorer avec leur pétrole, avec leur cacao, avec leur café. Alors à Paris, on se tait. Jour après jour, on tue à Abidjan et Paris se tait ; et lorsque la terreur s’incruste jusque dans les corps violés de Yopougon, l’un de ces illustres quotidiens de la place parisienne, toute honte bue, parle de « traitement de Yopougon ». C’est écrit : rayer des humains, c’est les « traiter ». Summum d’inhumanité, insensibilité absolue face aux supplices infligés aux Ivoiriens ; silences.

Silence dans la quasi-totalité de la presse de France. Meurtres collectifs, assassinats politiques et emprisonnements enfermés dans le non advenu, embastillés dans le silence. Ce qui est advenu, ce qui est entrain d’advenir n’est pas advenu ! Silence sur ces familles condamnées à errer dans les forets, sans nourritures, pour fuir l’anéantissement, pour fuir les tueurs de Ouattara ; silence sur Blolequin, ville autrefois habitée par 30 000 personnes, aujourd’hui cité fantôme aux rues désertes; silence sur ces journalistes et avocats poursuivis, pourchassés comme du gibier à abattre; silences sur ces cabinets d’avocats brulés ; silence sur ces journalistes et musiciens arrêtés, torturés; silence sur ces jeunes poursuivis car coupables d’être « nés du mauvais côté », l’Ouest du pays… La Côte d’Ivoire de Ouattara exhale, empeste, pue la mort, les corps sont enfouis dans des conteneurs car les morgues sont débordées, mais … silence dans la presse de l’autoproclamée patrie des Droits de l’Homme. Douleur sans fond des Ivoiriens niée, douleur redoublée par ce déni, ce refus de reconnaissance, cette expulsion dans le non existant, dans le hors langage, dans le « n’ayant pas lieu ».

Mais qu’est donc devenue la presse de France ? A quoi sert cette presse qui n’est plus affirmation de la liberté de tous les hommes et qui n’ose plus nommer par son nom, la terreur concrète contre l’homme, contre les hommes ? Pourquoi ce renoncement ? Pourquoi ? Cette presse-là sait pourtant ; elle sait, elle est bien informée, elle est au courant de la terreur qui règne à Abidjan, elle sait qu’on étouffe à Abidjan, que l’air est devenu tout simplement irrespirable et que fait-elle ? On attend qu’elle s’insurge, qu’elle dénonce au nom de la défense des droits de l’homme mais elle fait l’inverse, le contraire : elle se tait. Elle sait que la Côte d’Ivoire vit sous la terreur mais elle ne parle pas. Pourquoi ? Pour quelles raisons ? Parce que tout simplement lever le voile sur la nature et la barbarie du pouvoir installé à Abidjan, serait nommer les responsabilités de la France et révéler, du coup, au monde et au citoyen lambda, ce que Paris, ce que Sarkozy a fait de la Côte d’Ivoire : une terre brutalisée, torturée, massacrée. Crime d’Etat postcolonial.

Or pourquoi nommer ce crime ? Que vaut le destin, la vie des Ivoiriens face aux intérêts suprêmes de la France ? Pas grand-chose. Mépris cynique et vicieux de la vie humaine. Latitude totale donnée ainsi au pouvoir de Ouattara de torturer et de tuer! Impunité assurée d’avance pour les tueurs et les tortionnaires de l’homme installé à Abidjan. Et où, oui, où le refus inconditionnel et universel de l’assassinat politique, de l’arbitraire, de la torture, de la dictature, de la férocité de la dictature ? Où ? « L’école française d’Alger » est de retour sur le continent africain ; elle fait des ravages au bord de la lagune Ebrié ; on le sait, et pourtant, silences ; on fait bloc dans le silence autour de l’homme de la France à Abidjan. Rien vu ; rien entendu.

Mais qu’importe. Qu’importe le jour, le mois ou l’année : Ouattara, l’homme de Paris à Abidjan, partira un jour. Il partira. Le temps de Ouattara finira. Il n y a pas d’avenir dans l’histoire de l’Afrique pour ce nom là, Alassane Ouattara ; il n’y a d’autre avenir pour ce nom-là que celui d’un Mobutu et d’un Bokassa, eux- aussi tueurs de leurs propres peuples et morts abandonnés de tous. Ouattara partira un jour, et il sera dit ce jour-là, que cet homme faible qui n’avait de force que venue de Paris ; il sera dit que cet homme de la démesure dans la cruauté, aura planté et porté la violence à son paroxysme au cœur de la société ivoirienne. Il sera dit qu’en un seul mois de règne, il aura arrêté et exécuté plus de monde que durant les quarante ans de règne d’Houphouët-Boigny et de Gbagbo réunis ! Il sera dit et rappelé que s’il a pu ainsi sévir impunément, ce fut en parti, grâce, au silence de ceux qui, à Paris, devaient parler et qui ont refusé d’élever la voix. Il sera rappelé que non, ceux-là ne dormaient pas, qu’ils savaient et que leur silence, chacun de leur silence, fut coupable. Martin Niemöller : « Car il est des silences coupables, plus assassins qu’aucune parole, qu’aucune arme peut-être. Car il est des silences complices dont le nombre fait la force, et la force la loi. Celle des majorités silencieuses qui sert de caution et d’alibi aux crimes contre l’humanité. »

 

http://www.nationspresse.info/wp-content/uploads/2011/05/Ensemble-Contre-les-Massacres-en-C-te-d-Ivoire-05-MAI-2011-1.pdf



12/05/2011
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