Né de Nouveau !

Né de Nouveau !

CHAPITRE IV
BAPTISÉ DANS LE SAINT-ESPRIT

 Avant de parler du baptême proprement dit, je ferai remarquer qu'il y a une intimité de l'âme avec Dieu qui semble presque trop sacrée pour qu'on en parle. C'est parce que ces sentiments nous affectent si profondément qu'il est difficile de les décrire, Et nous courons le danger d'être mal compris en parlant de ces choses, que si peu sont à même de réaliser ! Le Seigneur Jésus connaissait l'incapacité de ses disciples à saisir certaines révélations, c'est pourquoi Il leur déclare :
« J'aurais encore plusieurs choses à vous dire, mais elles sont encore au-dessus de votre portée. » (
Jean 16/12.)

Non par raison mais par révélation.
Les marins qui ont été aux prises avec la tempête, qui ont connu les angoisses du naufrage, préfèrent garder le silence après être arrivés à bon port plutôt que de détailler les heures d'agonie qu'ils ont vécues. Ils voudraient oublier pendant quelque temps les tourments, les efforts épuisants, les souffrances inouïes endurées pour sauver le bateau des éléments déchaînés. Ils savent aussi qu'il est inutile de tenter de faire comprendre à des terriens les angoisses indicibles d'une tempête en mer. Un soldat non plus ne peut parler à n'importe qui d'un combat sous le feu — il préfère se taire.


Il en est de même pour le chrétien : après que le « poids de gloire » s'est allégé, il n'aime pas parler immédiatement de ce qu'il a connu et ressenti. Et quand il en parle, la sagesse le rend prudent et réticent, pour les mêmes raisons que celles du marin et du soldat survivants. Il n'a pas, comme eux, connu les affres de la bataille et du désespoir ; non, il a expérimenté justement le contraire. Il a été soulevé jusqu'à l'exaltation spirituelle, plongé dans des flots de gloire divine ; il a connu la puissance de vie d'un âge encore à venir. Comment pourrait-il raconter librement les transports et les extases d'une étroite communion avec son Seigneur ? N'est-ce pas un sacrilège de parler de ces choses à des êtres qui ont toujours vécu sur un niveau plus bas ? C'est bien là ce que Paul doit avoir ressenti lorsque, après avoir été ravi au troisième ciel, il déclare qu'il a « entendu des paroles ineffables, qu'il n'est pas permis à l'homme d'exprimer » (
2 Cor. 12/4). Mais, dans notre cas, il ne s'agit ni de transes, ni de séjour au ciel, mais bien de ce qu'il est donné à tout croyant de recevoir. Cela ne s'adresse cependant pas à n'importe qui, mais à ceux-là seuls qui l'acceptent et l'apprécient. Dans ce domaine comme dans celui d'autres mystères encore, la prière de jésus demeure le critère :
« je te bénis, Ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et de ce que Tu les as révélées aux enfants » .(
1) (Mat. 11/25.)

La prière dans le Saint-Esprit.
Plein d'une confiance toute simple, j'étais un enfant de la bouche duquel Dieu commençait à « tirer une parfaite louange ». Ma foi grandissante me disait que l'heure de la visitation avait sonné pour moi, Il allait se révéler Lui-même à mon esprit ! j'étais à genoux j'avais les yeux fermés depuis une heure. Mais je n'étais PAS INCONSCIENT : je me rendais compte de ce qui se passait autour de moi. J'entendais les intercessions et les prières victorieuses qui s'élevaient sans cesse dans mon entourage. Je me rappelle une dame courbée dans la supplication et les larmes. Elle gémissait. Je sentais qu'elle luttait et intercédait pour moi — elle portait mon fardeau.
C'est alors que, dans un abandon total, mon esprit s'élança dans un nouveau festin de joie. J'avais faim et soif, j'en voulais encore davantage, je suppliais Dieu, Je battais des mains et ouvrais les bras, comme pour recevoir mon Seigneur. Tout mon être était prostré aux pieds de son Créateur que je pouvais voir en esprit, resplendissant de gloire. Sa lumière était venue en moi ; Il souriait en m'ouvrant Ses bras. Mes yeux avaient vu le Roi dans Sa beauté et tout en moi le désirait ; tout en moi bénissait Son saint Nom ! Le sentiment de Sa présence m'émouvait à tel point que les fondements de mon être en étaient ébranlés.
Alors je connus une puissance nouvelle dans la prière : elle se trouvait plus aisée, plus riche, plus heureuse ! Mes lèvres devenaient éloquentes. Je ne cherchais plus mes mots ! Mes paroles étaient inspirées et mon langage devenait si expressif que je compris qu'un « charbon ardent pris sur l'autel » avait touché ma bouche. (
Es. 6/6.) Mon esprit était vivifié et inondé de lumière. J'ai rencontré depuis bien des gens qui ont expérimenté ce même changement dans la prière, au moment où la supplication est renforcée par l'Esprit. Pour l'être humain, limité, paresseux, hésitant, la prière est une corvée. Quelle différence, lorsque nous nous mettons à la faire « dans le Saint-Esprit » (Jude 20). Cette prière-là, non seulement on l'entend, mais on la RESSENT !
Du plus profond de mon être intérieur jaillissait un torrent grossi comme par la fonte des neiges. J'étais FONDU ! Oui, gloire à Dieu ! Tout ce qui restait en moi de dur, de froid, d'indifférent venait de se dissiper sous les rayons du Soleil de Justice qui se levait dans mon coeur.

Le revêtement de puissance.
Ce furent de nouveau des larmes, douces et amères à la fois, à la pensée de ma longue résistance et de mon entêtement. Pendant combien de temps avais-je refusé à mon Seigneur la louange qui est due à Son Nom ? je l'avais honteusement renié, insulté et méprisé. Qu'Il me traite maintenant selon Son bon plaisir ! Je m'abandonnai entièrement entre Ses mains.
Puis les larmes firent place à un fleuve de joie et je me mis à rire jusqu'à ce que mon rire se transformât en cris d'allégresse. La louange devenait plus véhémente tandis que grandissait mon ardeur. Je répétais sans cesse : « Viens, Seigneur Jésus ! Remplis-moi de toute Ta puissance et de toute Ta gloire ! » je Lui parlais, ayant perdu conscience de moi-même. J'étais transporté en Dieu, Lui seul existait. Toutes les barrières avaient disparu, tous les obstacles s'étaient effondrés. Alors quelque chose se passa. Tandis que, les yeux fixés sur le Bien-Aimé de mon âme, j'étais soulevé dans l'extase et la force d'une suprême bénédiction qui passait sur moi en vagues successives, la Puissance de Dieu toucha mon corps pour la première fois. Je sentis un courant me traverser de la tête aux pieds, laissant un sillage brûlant. Ma louange ne faisait qu'augmenter. Puis l'Esprit me toucha de nouveau. J'avais marché, maintenant je courais. Celui qui baptise du Saint-Esprit posait et reposait Sa main sur moi. Chaque fois la puissance de Dieu passait à travers mon corps : je suffoquais pour éclater en de nouveaux triomphes de louange. Je fus pris, d'un léger tremblement. L'énergie qui se répandait en moi était si puissante, le souffle de Dieu si rafraîchissant que le mien semblait ne plus exister. Cependant je voulais encore davantage. L'effet stimulant et, vivifiant fut instantané : toute lassitude me quitta. On comprendra que plus rien ne m'empêchait de glorifier Dieu. Mon coeur dansait de joie, mon chant atteignait des notes toujours plus hautes. Toute ma louange se transformait en mélodie. Et ces indescriptibles vagues de puissance et de gloire continuaient à déferler sur moi, toujours plus rapprochées, toujours plus fortes et remplies de vie, jusqu'à ce qu'il n'y eût plus d'interruption, mais un flot continu.

Le point culminant dont beaucoup se détournent.
Sa main s'était posée sur moi, par intermittence, mais maintenant cette pression inouïe ne me quittait plus, gloire à Dieu ! Les vagues continuaient à déferler sur moi, toujours plus serrées, jusqu'à ce que j'en fusse inondé. Le tremblement augmenta, mais c'était une vibration qui me fortifiait. Rien ne pouvait plus détourner mon attention de mon Sauveur, mon Adoré, le Trésor de mon âme. Je criais mes louanges. Il était le plus beau entre dix mille, la Rose de Saron, le Lis des Vallées, le Bien-Aimé des hommes ! Mais ces mots ne me suffisaient plus pour le louer. J'aurais voulu avoir encore d'autres exclamations d'adoration à déposer aux pieds de Celui qui me comblait de Sa glorieuse faveur. Le feu grandissait en moi et autour de moi ; les flammes de Son amour brûlant et purifiant m'enveloppaient toujours de plus près.
C'est alors que je sentis que mes mâchoires me faisaient mal. Je pensai que le ravissement de mes chants, la rapidité de la louange inspirée, les flots de paroles avaient été trop pour ma bouche. Je m'arrêtai, mais la douleur ne fit qu'augmenter et quand je cherchai de nouveau à parler, cela me devenait de plus en plus difficile. Et cependant je ne pouvais me taire ! Quelle créature au monde aurait pu garder le silence en présence d'une pareille onction ?
Le bruit que j'avais fait avait dominé celui des autres. Quand il cessa, je pris conscience du leur. Je m'étais déjà habitué à entendre parler en langues inconnues, mais pendant tout ce temps je n'y avais pas songé. Comment penser à une chose pareille quand le Seigneur Jésus était là, à côté de moi !
Cependant, il n'y avait pas de doute que l'Esprit ne cherchât à dominer sur ma langue. Inutile de dire que pour l'intelligence humaine - cela paraît une absurdité qu'un autre puisse s'emparer de notre bouche. Mais c'était un fait : ma capacité naturelle et la puissance surnaturelle de Dieu ne s'accordaient plus pour manier mes organes vocaux. Rien d'étonnant alors que mes mâchoires fussent tremblantes et douloureuses. Mais cela ne dura pas longtemps.
Cependant, le besoin de trouver à tout prix une expression était toujours plus fort et cette espèce de paralysie me vexait plus qu'elle n'était pénible. Toute cette accumulation de gloire qui était près de me transporter ne trouvait d'autre issue que quelques mots anglais balbutiés et à moitié prononcés.
Plusieurs saints, plusieurs grands hommes de Dieu racontent qu'ils reçurent cette onction extraordinaire. Mais quand ils en arrivaient à ce point culminant, souvent ils demandaient à Dieu d'enlever le poids de gloire qui pesait sur eux, ne pouvant plus le supporter. Ils ignoraient que la glossolalie (
2) était prévue par Dieu pour les soulager, au moyen de paroles prononcées par le Saint-Esprit Lui-même en eux ; elle le fit pour les cent vingt à la Pentecôte, qui parlaient « selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer ». (Act. 2/4.)

« Ils parleront de nouvelles langues. »
Notre missionnaire fut bientôt à mes côtés : « Tu es sur le point, me dit-il en substance, de parler en langues, mais ne t'en inquiète pas ; cela viendra tandis que tu continueras à t'abandonner à l'Esprit. Garde les yeux fixés sur jésus et continue à Le louer ». Puis il posa doucement ses mains sur ma tête et sur ma gorge et
me laissa.
Tandis que j'élevais la voix pour chanter les louanges qui faisaient éclater mon coeur, quelque chose se déclencha en moi et je fus instantanément libéré. Il n'y eut même pas de transition ni de bégaiement, cela se fit sans peine aucune : je passai d'une langue connue à une langue inconnue. Et je me trouvai en train de chanter des paroles magnifiques, qui m'étaient entièrement étrangères. Leur charme et leurs sons surprenants me ravissaient en une extase indescriptible. Chaque phrase exprimait d'une manière exacte et satisfaisante les sentiments qui enflammaient mon coeur. Dans cette hilarité spirituelle et cette sublime exaltation, rien n'aurait pu venir plus merveilleusement à mon secours que les syllabes fluides de cette langue céleste. L'encens, en nuages brillants, s'élevait directement de l'autel de mon coeur au Trône de Gloire !
Ici je voudrais m'arrêter un instant car j'ai quelque chose à dire à ceux qui se méprennent sur ce don spirituel ou qui le méprisent. Ce ne fut que lorsque je commençai à parler en langues que mon esprit trouva du repos, car il fut délivré de la nécessité de formuler les désirs et les aspirations de mon coeur. Il n'avait plus besoin de rechercher des expressions et de former des phrases afin d'exprimer ce qu'il ressentait ; bien que, d'ordinaire, cela se fasse automatiquement, ce n'en est pas moins un travail considérable. Mais, désormais, mon esprit était passif et pouvait rester fixé en Dieu, tandis que le coeur était libre de se déverser directement par la bouche. Quel soulagement !
Par ce moyen merveilleux, mon esprit pouvait prier directement tandis que mon intelligence cessait de travailler (
1 Cor. 14/14). Cependant, je connaissais dans mon coeur le thème de ces phrases extatiques. La langue que je parlais me conférait une telle liberté d'expression que je trouvais littéralement les mots correspondant aux nuances les plus délicates et aux plus grands élans de mon adoration. Ils arrivaient tous prêts, produits par l'Esprit, et tandis qu'Il prononçait en moi ces paroles prodigieuses, je devenais plus souple et l'articulation se faisait plus nette. Les inflexions, douces et fortes, les énonciations définies, la cadence, les explosions s'entrelaçaient en une variété étonnante. Oui, c'était une langue qu'on pouvait « goûter »,

Adoration et saints éclats de rire.
Lancé dans ce nouvel esquif sur un océan de louanges, j'étais poussé vers les rives lumineuses de la gloire, m'éloignant toujours plus des choses mortelles. Maintenant, toutes les fenêtres du ciel étaient ouvertes et la bénédiction promise me submergeait au point qu'il n'y avait pas de place pour la contenir. Plus je chantais, plus le nuage de gloire s'épaississait jusqu'à ce que mon corps et mon âme fussent saturés de la « shekina », comme autrefois dans le temple, quand les prêtres ne pouvaient plus continuer à officier parce que « la gloire de l'Éternel remplissait la maison de l'Éternel » (I Rois 8/11). Mes cris et mes louanges alternaient avec mes éclats de rire ma langue courait « comme la plume d'un écrivain habile » (Ps. 45/1). Parfois c'était comme un dialogue. Des secrets étaient échangés, des mystères qui ne se révèlent que dans le sanctuaire de la plus étroite communion avec Christ. Ces échanges avaient une douceur infinie.
Un nouveau jour avait éclaté pour moi ; les ombres des doutes avaient disparu ; l'hiver était passé. Le temps des fleurs et des chants était arrivé. Il avait tourné Son coeur vers moi, qu'Il avait purifié. Il avait séché mes larmes et m'avait revêtu d'un vêtement de louange. Il avait échangé mes cendres contre Sa beauté et mon deuil contre une huile de joie. Mon Bien-Aimé était à moi et j'étais à Lui ! N'allais-je pas me lever et Le suivre ? Ces sentiments sacrés étaient exprimés par l'intelligence, mais, parce que le voile avait été déchiré et parce que mon coeur avait atteint le « lieu très saint », mon esprit préférait le langage d'amour que je venais d'apprendre. Cette langue était si nouvelle, si particulière que je ne pouvais m'empêcher de rire et bientôt je ne pus plus m'arrêter. Le rire roulait à travers moi et me secouait en des éclats irrésistibles, Ces manifestations continuèrent et bientôt toute la salle s'égayait avec moi. J'étais comme quelqu'un qui rêve : ma bouche « s'emplissait de chants de triomphe et ma langue d'accents d'allégresse » (
Ps. 126/1-2).

Le choeur céleste.
Le chant restait en harmonie avec les torrents de puissance qui se déversaient sur moi ; il s'élevait toujours plus haut, plus fort et plus clair. Parfois c'était rimé et rythmé comme un poème ; quelques lamentations en mineur, puis le chant reprenait en majeur avec des acclamations de triomphe. La mélodie m'était aussi inconnue que la langue ; cependant elle jaillissait spontanément, passant des airs les plus simples aux variations les plus savantes. Au bout d'un moment, je perçus à distance un accompagnement qui devenait toujours plus distinct. Comment décrire les transports que je ressentis alors ? Rien de ce que je pourrais dire ne peut donner une idée des profondeurs de joie qui m'embrasaient, joie inconnue jusque-là, joie vraiment « ineffable » ; et seule la NOUVELLE LANGUE que je parlais pouvait l'exprimer. La pureté de Ma voix était surnaturelle et j'atteignais à une perfection de grand artiste. Les hauteurs atteintes étaient incroyables et les longues notes soutenues ne faiblissaient jamais. Le choeur des anges grandissait et j'y prenais part, répétant la mélodie immortelle. Mais je ne pus pas les suivre longtemps : l'échelle des sons dépassait les possibilités humaines. O, comme j'aurais voulu pouvoir chanter avec eux ! Les vagues de ce glorieux diapason me pénétraient et me submergeaient. Je posai ma tête sur le sein de mon Bien-Aimé et écoutai, transporté par cette symphonie, tandis que de nouveaux fleuves de larmes brûlantes coulaient sur mes joues. Comment me taire, alors que chaque fibre de mon être s'élançait pour se joindre au choeur céleste ? Mon corps se balançait à la mesure des torrents de mélodies qui me traversaient. Me croirez-vous si je vous dis que ma chair, ma peau, et mes os mêmes, vibraient à cette ineffable harmonie céleste ? Je chantai jusqu'à l'épuisement de mon coeur physique. Mes bras levés battaient la mesure de ce tempo majestueux. Chaque fois qu'une phrase musicale finissait, je me prosternais avec les armées célestes.
Puis les notes magiques faiblirent, tandis que l'extase continuait. Mon esprit aurait voulu s'envoler et demeurer toujours avec eux. Impossible de décrire la douce tristesse qui m'envahit lorsque je réalisai l'immensité de ma faiblesse. J'avais été si près et cependant j'étais encore si loin de ce Pays de Gloire ! O, pouvoir y voler et ne jamais en revenir ! Ces solennels accents séraphiques m'avaient laissé comme mort. Si c'était là un avant-goût du ciel, que serait le ciel lui-même ? ÊTRE POUR TOUJOURS AVEC MON SEIGNEUR ET SAUVEUR !

Je connais un pays par delà le ciel bleu,
Où tous les bienheureux seront auprès de Dieu ;
Dans le repos parfait, le séjour ravissant ;
Là plus de deuil cruel, de douleur, de tourment.
Dans la Maison là-haut, où je serai bientôt,
Rien ne troublera plus le bonheur des élus.

CHAPITRE VI
LA VIE NOUVELLE

Il peut se passer beaucoup de choses en peu de temps quand toute la place est laissée à Dieu. En quatre heures et demi environ, j'avais vécu, ressenti, entendu, compris et expérimenté ce qu'autrement il m'eût fallu dix ans pour apprendre. C'était comme si un peu d'éternité avait pénétré dans le temps. Dieu travaille rapidement — et nous sommes si lents ! Il y a tant de choses dans le domaine spirituel que nous cherchons à saisir et à sentir sans y arriver, alors que, dans une véritable expérience en tête à tête avec Dieu, nous pouvons les recevoir et les comprendre d'une manière vivante et dynamique. Cette révélation de Christ ne m'a jamais quitté. Le délice et l'extase de cette bénédiction sont encore vivants aujourd'hui et je n'ai jamais douté du caractère divin de cette visitation.

Mon Seigneur était devenu mon Bien-Aimé. Je m'étais reposé à Son ombre. Il m'avait introduit dans Sa salle de fête et avait étendu au-dessus de moi la bannière de Son Amour. Quel extraordinaire festin Il m'avait préparé là ! Son désir de donner avait été plus grand que le mien de recevoir, en cette mémorable soirée du 28 novembre 1908.
Il était près de deux heures du matin lorsque quelqu'un s'approcha et me dit que des rafraîchissements avaient été préparés dans la chambre voisine. Quand nos yeux ont été rivés ainsi sur le Seigneur, il est presque douloureux de devoir les rouvrir sur ce monde de péché. O, si j'avais pu partir avec mon Bien-Aimé ! Fallait-il continuer à marcher dans cette vallée de larmes ? Ne pouvais-je pas rejoindre les créatures glorieuses qui entourent Son Trône ? Des hauteurs du Mont Nébo, mon Sauveur m'avait fait entrevoir ma demeure éternelle, mais c'était Sa volonté que, par amour pour Lui, je reste encore en exil :
Ce fut presque un tourment que le réveil de mes sens aux choses qui m'entouraient, après que mon esprit, mon coeur et mon être entier avaient été prisonniers de la puissance de Dieu. Je voulais rester avec Jésus. La souffrance, le martyre, la mort la plus cruelle auraient été les bienvenus, si seulement j'avais pu demeurer en Sa présence, connaître à toujours l'aurore de Son sourire, vivre à jamais dans les sereines splendeurs de l'Éden et ne plus voir ce monde maudit !

Les chers amis m'aidèrent à me lever, tandis que je continuais toujours à parler en langues. J'avais bu pendant des heures à la coupe enivrante du vin nouveau de la Pentecôte. Trempé de la tête aux pieds de sueur et de larmes, titubant comme sous l'effet de l'alcool, je réussis à atteindre une chaise près de la table et refermai les yeux. Tout mon corps vibrait aux vagues de feu qui continuaient à le traverser, me fortifiant et donnant à tout mon être un calme infini.
Est-il étonnant qu'après un pareil baptême du Saint-Esprit je n'eusse plus aucun désir de manger ?
Notre hôtesse avait préparé une collation, mais j'avais devant moi la « table dressée » du
psaume 23. Je ne pouvais qu'ajouter la louange à la louange et la gloire à la gloire. Mon regard ne quittait pas mon Bien-Aimé, la Lumière de ma vie ! Mon adorable Sauveur était là, reproduit par le Saint-Esprit, dans toute Sa splendeur ineffable et Son indescriptible majesté. Il m'avait baptisé ! O, la joie de cette intense et sainte conviction : j'étais vraiment à Lui pour le temps de l'éternité !
Je me souviens qu'à ce moment quelqu'un me demanda si je prenais du sucre dans mon thé. Je fis un effort pour répondre. Mais, dans le sanctuaire où je me trouvais, parler d'une chose aussi vulgaire me paraissait un sacrilège. J'ouvris cependant la bouche, mais il n'en sortit que des paroles brûlantes d'adoration et de louange. Il fallait qu'on me laissât chanter et adorer sans me déranger.

« Le repos et le rafraîchissement. »
Finalement, tout le monde se leva et, comme la place était restreinte, on me demanda de partager mon lit avec M. Léonard, qui nous avait si fidèlement prêché la bonne nouvelle de la pluie de l'arrière-saison. Ivre de l'Esprit, je me levai et essayai de monter les escaliers, mais, je n'y arrivai pas et on dut m'aider jusqu'à notre chambre ; même cela m'était pénible : je ne pouvais consentir à être distrait de ma joie.
J'étais entièrement préoccupé de Christ, mon Seigneur, et ne regardais plus du tout à moi-même.
L'onction Le rendait si réel, si merveilleux que je n'avais de désir ni de temps pour rien d'autre. J'étais perdu dans l'amour et l'adoration. Même le tremblement incessant de mon corps ne détournait pas mon attention. Il était pour moi tout en tout. Je pouvais m'écrier avec le psalmiste : « Il y a un rassasiement de joie devant Ta face et des délices à Ta droite pour jamais. » (
ps 16/11.)
Le frère Léonard n'eut que bien peu de repos cette nuit-là. J'étais trop béni pour dormir. Je goûtais la paix la plus exquise, le « repos et le rafraîchissement » promis à celui qui est accablé (
Es. 28/12). Couché, je continuais à rire et à louer Dieu sans arrêt. Le pauvre missionnaire essaya de me pousser deux ou trois fois : ce fut en vain ; un flot ininterrompu de langage divin coulait de ma bouche. Ma suprême satisfaction consistait dans l'assurance que chacun de mes sentiments atteignait l'oreille du Martre de mon coeur.
Sur la cheminée d la chambre brûlait une veilleuse, à la lueur de laquelle je pus distinguer la cage d'un canari qu'on avait omis de couvrir pour la nuit. Tandis que je chantais en langue inconnue, ce canari se mit à chanter aussi, sautant d'une perche à l'autre. Dans ces conditions, il était inutile pour le pauvre M. Léonard de songer à dormir ! je magnifiais Dieu par mes cantiques : le canari et moi, nous eûmes un inoubliable culte d'adoration et de louange. Il semblait que cette petite créature comprenait ce qui m'arrivait et partageait ma joie. Nous étions parfaitement à l'unisson. J'ai souvent repensé, depuis, à ce canari « réveillé ».

Rempli pour accomplir.
Le lendemain matin, je fus bien vite sur mes genoux. Entièrement submergé par la présence et la réalité de Christ, je commençai à plaider pour les miens. Un fardeau écrasant descendit sur mon coeur. Combien grandes avaient été ma négligence, ma folie ! Quel triste exemple j'avais donné à mes frères et soeurs ! Au petit déjeuner, je ne pouvais regarder autour de moi : mes yeux restaient fermés et je pleurais. Quel bouleversement, quel réveil aux mystères du Royaume !.. En voici l'explication :
« Quand celui-là sera venu, savoir l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité, car il ne PARLERA POINT DE LUI-MÊME. C'est lui qui ME GLORIFIERA, parce qu'il prendra de ce qui est à Moi et vous l'annoncera ».
Jean 16/13-14.
Au cours de bien des années d'évangélisation, nous avons eu le privilège d'éprouver cette vérité ; nous avons vu dans le monde entier le Saint-Esprit descendre soudainement sur des milliers de gens, qui ont reçu ce baptême. Et toujours, « IL NE PARLE PAS DE LUI-MÊME », mais Il révèle, présente et glorifie Christ, Le Saint-Esprit s'empare des choses de Dieu et leur confère une telle forme, une telle beauté et une telle réalité que dans notre coeur naît une adoration spontanée et immense. Bientôt nous apprenons que sans la plénitude du Saint-Esprit, nous sommes incapables d'accomplir promptement et joyeusement la volonté de Dieu.
Ce n'est que lorsque ce Vin nouveau nous stimule que nous discernons les directions manifestes de l'Esprit et que nous y obéissons.
Après le déjeuner, nous eûmes un culte où les « Alléluias » alternaient avec les chants de triomphe. Mon cher père était si heureux qu'il proclamait à qui voulait l'entendre que ce réveil était destiné à bouleverser le monde. Nous priâmes de tous notre coeur pour les nôtres, demandant à Dieu que tous les chrétiens soient préparés pour cette visitation.

L'Ivresse du vin nouveau.
Il s'agissait désormais de savoir si je rentrerais à la maison ou non. Nous étions venus à Londres pour le week-end et c'était déjà lundi matin. J'avais des examens en vue, lourds de conséquences et de soucis... Mais mon père fut d'avis que j'avais été trop extraordinairement béni pour reprendre immédiatement mes études. Il y a un temps pour tout et ce n'était pas le moment de retourner à l'école. Il me consulta à ce sujet. « Ne pouvons-nous pas assister encore à d'autres réunions ? » demandai-je en guise de réponse. Mon père sourit. « Oui, dit-il, une fois qu'on a goûté de ce Vin on devient aussi insatiable qu'un buveur. On en veut toujours davantage. » C'est ainsi qu'après avoir pris congé de nos amis et de ce cher M. Léonard, nous partîmes bras dessus bras dessous pour la ville, j'étais gêné par le bruit de la circulation. Cela me dérangeait. Le nuage de gloire n'avait pas diminué, averses de bénédictions. Mon coeur n'avait toujours qu'un désir : louer son Dieu. Impossible de contenir les hymnes de reconnaissance qui jaillissaient de ma bouche en une langue inconnue.
Tandis que nous marchions dans la rue, mon père me dit de chanter plus doucement. Mais cela me parut tout à fait injuste. Comment pouvais-je étouffer l'Esprit ? Mes yeux contemplaient le plus beau des Fils des hommes ! Les tonnerres d'alléluias roulaient en moi, plus puissants que le bruit de la grande cité. Voyant qu'il n'arrivait à rien, mon père me dit avec bonté : « Eh bien, William, garde tes yeux fermés et je te conduirai comme un aveugle. Je t'avertirai quand il faudra monter ou descendre du trottoir »

C'est ainsi que je m'enfermai avec Dieu, chantant et parlant dans cette langue inconnue. Plusieurs personnes s'arrêtaient pour nous regarder, se demandant ce qui pouvait bien m'arriver. D'aucuns pensaient certainement à une nouvelle victime de l'alcool, lorsque deux agents de police se dirigèrent vers nous. Mon père ne perdit pas son temps ; il héla un taxi et me fourra dedans. Quand le chauffeur lui demanda où il voulait aller, il cria : « N'importe où ! » L'homme partit à toute allure, pensant probablement que j'étais gravement atteint. Mais mon père lui indiqua le chemin pour se rendre à notre nouvelle réunion, où nous arrivâmes en louant le Seigneur.
Le début du service.
Il n'est pas beaucoup de pères qui auraient accepté de conduire par la main, à travers les rues de Londres, leur fils ivre du vin d'En Haut et poussant des cris de joie. Mais mon père était un prophète et il avait vu venir cette grande effusion. Dieu l'avait conduit à une mort à lui-même et à une consécration toujours plus profondes. Et maintenant Il se servait de lui pour nous amener tous à la bénédiction de Pentecôte.

Nous assistâmes encore à plusieurs réunions. Comme la puissance de Dieu éclatait ! Quel merveilleux réveil ! Le feu se répandait partout, provoquant toujours l'humiliation et les larmes de repentance. Le temps nous importait peu, et la nourriture encore moins. Les gens restaient à genoux souvent tard dans la nuit. Mon plus grand bonheur était de m'agenouiller à côté de ceux qui cherchaient et de porter leur fardeau dans la prière jusqu'à ce qu'ayant surmonté tout obstacle, ils eussent la victoire dans la louange,
« selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer »,
Mon père affirmait à chaque groupe sa conviction du caractère divin de notre expérience. Je priais sans cesse, témoignant et exhortant avec une joie indicible, les encourageant tous, Il y avait des messages avec interprétation et des prophéties d'une force et d'un effet remarquables. Nous imposions les mains aux malades dont plusieurs furent guéris. Dieu nous employait abondamment, mais nous étions trop remplis de Sa gloire pour penser à nous-mêmes. Les miracles dont nous étions témoins nous impressionnaient moins que la puissance et la rosée divines qui vivifiaient constamment nos âmes.

CHAPITRE VII
DIEU VISITE NOTRE MAISON

Le mercredi, nous décidâmes de rentrer et, dans l'après-midi, Adèle arriva à Londres avec ma jeune soeur Frieda. Elles tombèrent au milieu d'une salle de réunion bondée et durent se placer tout au fond de la pièce. À ce moment, un esprit de supplication passait sur l'assistance entière et tout le monde priait en même temps (Actes 4/24). C'est alors qu'Adèle reconnut ma voix et elle rit de joie, certaine que Dieu m'avait baptisé. Frieda fut brisée et cria au Seigneur pour Lui demander Son pardon et Sa paix. Sa prière fut exaucée.
À la fin de la réunion, plusieurs reçurent le baptême du Saint-Esprit, avec des signes remarquables. C'était dur de se séparer d'une telle atmosphère. Avec M. Goodwin, un ami, nous partîmes à cinq et reprîmes le train pour Westcliff-on-Sea.

Guidés par l'Esprit.
Dans le train, j'eus l'intuition que nous devions chanter. Une paroi à mi-hauteur nous séparait du compartiment voisin. Je craignais que nous fussions entendus, mais la Voix persistait en moi. Finalement, ne pouvant plus résister, j'entonnai le cantique :

Merveilleux amour,
Amour de Dieu pour moi,
Merveilleux amour
De jésus sur la croix !

En quelques minutes, le bruit du train fut couvert par celui de nos chants. Puis nous entendîmes une nouvelle voix qui se joignait à nous, de l'autre côté de la demi-paroi. Regardant par-dessus, nous vîmes une jeune fille, toute seule dans son compartiment, le visage rayonnant. « Avez-vous votre billet pour le grand voyage ? » lui demanda mon père. « Oui, répondit-elle, je viens de me convertir ; j'ai passé trois jours à Londres sans rencontrer un seul enfant de Dieu ; j'ai prié pour en rencontrer dans le train ! » Nous étions tous dans la joie. Sa prière était exaucée. Nous lui parlâmes des grandes choses que Dieu faisait pour nous.
Cet incident m'apprit à être toujours soumis aux directions de l'Esprit et à obéir au Seigneur pour chaque pas qu'il m'est donné de faire.

La communion à Ses souffrances.
De retour à la maison, nous nous réunîmes pour la prière dans le bureau de mon père. Immédiatement, l'Esprit de supplication me saisit, accompagné d'un lourd fardeau au sujet de mes frères et soeurs que je voulais voir passer par le même rafraîchissement spirituel. D'énormes nuages semblaient surgir de partout, assombrissant le ciel de mon coeur. L'oppression grandit jusqu'à ce que je ne pusse rien faire d'autre que pleurer et gémir.
Parmi les remords qui me déchiraient le coeur apparaissait le souvenir de mon comportement récent au milieu des miens, Dieu me faisait sentir les conséquences de ma conduite infidèle. Comme je les aimais, mes frères et soeurs, tandis que je les considérais à la lumière de l'amour de Dieu ! Le désir de les voir partager ma joie sacrée me consumait. Ils ne connaissaient encore que les tristes joies du monde, n'ayant pas été entièrement délivrés de ses enchantements. Mais ils ne pourraient comprendre, avec leur intelligence humaine, ce qui m'était arrivé. Il fallait les attirer et non les repousser. Je fus saisi de la même agonie pour notre chère Adèle, pour la gouvernante, la cuisinière, mes camarades d'école ; tous devaient « goûter et voir comme l'Éternel est bon ».
Tout à coup, la liberté revint et une joie plus grande que la précédente m'inonda. Christ avait permis que je veille une heure avec Lui en Gethsémané et que j'aie part, pour un moment, à la communion de ses souffrances, Le fardeau de Son coeur divin me causait de la douleur, mais elle était encore plus douce que la joie. Désormais j'avais part au Cantique des Cantiques qui s'élevait en rires et en musique sur les ailes du langage céleste. Cela continua dans ma chambre, pendant la plus grande partie de la nuit.
Ce soir-là, Adèle avait pleuré silencieusement : Dieu se rapprochait d'elle. Nous l'aimions beaucoup, cette Adèle. Elle était notre seconde mère. C'était une Française, une ancienne officière de l'Armée du Salut qui s'était attachée à notre famille et était restée avec nous dans les bons et les mauvais jours. Elle remplaçait ma mère quand celle-ci était en tournée d'évangélisation.

La gouvernante suisse se convertit.
Tout le jeudi, je restai aux pieds du Seigneur dans ma chambre : le même fardeau était revenu. Le soir, nous nous retrouvâmes et ce poids terrible fut de nouveau sur moi. Le Seigneur m'enseignait comment prier jusqu'à la victoire.
Le lendemain soir, mon père invita Mlle Moser, notre gouvernante saint-galloise, à se joindre à nous. C'était une personne instruite, qui nous enseignait les langues et la musique. Elle ne s'expliquait pas le changement soudain qui s'était produit chez nous. Elle entra timidement. Ma petite soeur Frieda était aussi dans la chambre. Après quelques chants, mon père fit un bref exposé du salut et nous nous mîmes immédiatement en prière. Je fus bientôt en larmes. La condition des autres pesait lourdement sur mon coeur. N'étant pas encore accoutumé à ce mystère, j'en étais alarmé car j'y voyais le résultat d'un péché ou de ma résistance à Dieu. Mais c'est ce dont l'apôtre Paul parle quand il dit : « J'achève de souffrir en ma chair les afflictions de Christ pour son Corps qui est l'Église. » (
Col. 1 /24.) Ce sont les souffrances que Christ endure en nous pour son Église.
Nous chantions souvent à genoux et mon père nous accompagnait doucement sur son instrument.
Tandis que nous étions en prière, un cantique divin jaillit à nouveau de moi ; le poids disparut de mon coeur et la gloire du ciel nous enveloppa. Tout à coup, la gouvernante, qui nous avait regardés jusqu'ici, en proie à l'embarras, ne put plus résister à la conviction de péché. Elle se leva et tomba à genoux en poussant des cris perçants. Les terreurs du jugement, la découverte qu'elle était perdue et que toute sa fausse religion ne valait rien, accablèrent son âme angoissée. Son désespoir remplit la chambre et, tous, nous inclinâmes nos esprits dans la prière, suppliant le Seigneur qu'Il la sauvât. Puis elle se mit elle-même à appeler au secours et à rechercher le salut. En un éclair, elle réalisa que Christ l'avait entendue et ses terribles cris d'angoisse se transformèrent en acclamations de joie. Elle frappa des mains en criant : « Il est aussi mon Jésus ! » Dieu avait révélé une fois de plus, par cette conversion enfantine, combien il travaille rapidement. La joie de notre gouvernante était merveilleuse à voir. Elle confessa tous ses préjugés contre nous et notre joie en fut augmentée.

Adèle reçoit le baptême.
Je priais beaucoup pour notre chère Adèle. Anéantie par la puissance de Dieu, elle pleurait et riait tour à tour tandis que la gloire passait au travers d'elle. Mais le Seigneur me réservait une surprise : il me donna une nouvelle langue, dont les syllabes dures et gutturales me secouaient de rire. Les deux jours que j'avais passés sous les fardeaux et dans les luttes allaient se terminer par la victoire. Ma coupe débordait. Nous nous séparâmes après minuit, mais j'étais trop heureux pour dormir.
Le lendemain, de huit heures du soir à deux heures du matin, l'Esprit déversa ses averses sur nous. Adèle commença à articuler laborieusement quelques syllabes, comme si elle faisait des efforts pour apprendre une langue étrangère. Cela continua pendant longtemps. Puis, à notre soulagement, elle se mit à parler couramment et avec force. Vous ne pouvez vous imaginer comme cela nous rafraîchissait de voir « l'huile de joie » répandue sur elle aussi et provoquant chez elle le même rire merveilleux que chez moi. Jusque-là, j'avais chanté seul, mais ce soir nous fîmes un duo.
Maintenant qu'Adèle avait reçu le baptême, ma foi était encouragée et affermie. Je persévérais dans la lutte pour Mlle Moser, Evangéline, Victoria, Herbert, Augustin et les plus jeunes. Le psaume
37 devint pour moi un refuge quotidien :
« Fais de l'Éternel tes délices et IL T'ACCORDERA LES DÉSIRS DE TON COEUR. Remets ton sort à l'Éternel et te confie en Lui ET IL AGIRA. »
Ne pensez pas qu'un pareil conflit spirituel soit compatible avec la chair. Seule la puissance de Dieu put me soutenir dans cette bataille et me protéger contre les attaques de l'ennemi ; l'Esprit ne me libéra pas avant qu'un travail d'intercession grandissante fût accompli pour chacun de mes bien-aimés. C'était Dieu qui me donnait le vouloir et le faire, selon Sen bon plaisir. (
Phil. 2/13.)

Le cantique céleste.
Nous nous assemblâmes tous le dimanche soir et, chargé de fardeaux, je fus saisi d'un esprit de supplication, accompagné de cris et de larmes. Adèle aussi luttait sous un même poids. Après le départ de quelques-uns de mes frères et soeurs, le fardeau qui était sur nous s'allégea quelque peu ; la prophétie et le chant spirituel s'élevèrent de nos coeurs. (1 Cor. 14/15.)
La veille, nous avions imposé les mains à Mlle Moser et il fut bientôt évident qu'elle triomphait de sa timidité et entrait dans une liberté spirituelle aussi nouvelle pour elle que réjouissante pour nous. L'Esprit l'avait désignée pour diriger la réunion. Nous l'écoutâmes parler au Seigneur, tandis qu'elle lui ouvrait tout son coeur. Il se passa peu de temps avant qu'elle ne se mit aussi à parler et à chanter en une nouvelle langue. Son abandon, son rire, ses cris d'enthousiasme étaient inimitables.
Elle chanta comme seule elle pouvait le faire. Sa voix, déjà très belle et exercée, devint, brillante sous l'inspiration de l'Esprit. Nous joignant à elle, nous eûmes avec Adèle un trio de chant spirituel ; ceux qui nous entendaient étaient étonnés de son harmonie, et pourtant nous n'y vouions aucune attention. Les airs se succédaient, jaillissant spontanément. Nous passions d'une voix à l'autre, restant toujours dans l'harmonie et nous montions à des hauteurs impossibles à atteindre naturellement. La mélodie était souvent rapide et finissait brusquement, dans une merveilleuse sonorité ; d'autres fois, elle diminuait progressivement et s'éteignait dans un murmure. Et ces oratorios se reproduisaient chaque soir ; c'était des concerts sacrés de la plus riche improvisation. Combien j'aurais voulu pouvoir fixer quelques-uns de ces cantiques divins !

CHAPITRE VIII
JOURNÉES DE CIEL SUR LA TERRE

L'atmosphère de la maison était entièrement transformée. Partout des chants et des accents de joie. Un bonheur suprême régnait parmi nous ; nous étions conscients que Christ marchait et parlait avec nous. Cela se retrouvait dans la vie journalière : nous nous aidions les uns les autres, cherchant à nous faire du bien mutuellement. Nos esprits étaient soumis à Dieu. Les paroles vaines, la moindre inimitié ou négligence, la plus petite irritation nous attristaient. L'ordre était immédiatement rétabli, de peur de contrister la douce colombe de l'Esprit. Nous avions les yeux fixés sur Christ et cette glorieuse réalité dévoilait immédiatement l'horreur de n'importe quel péché. À table, c'était souvent des pleurs de joie. Au lieu des conversations bruyantes, nos paroles étaient assaisonnées de grâce, joyeuse mais libérées de tout esprit charnel ou badin.

Je craignais de dilapider les immenses bénédictions reçues. Ma prière était celle de David : « Éternel, garde ma bouche, veille sur l'ouverture de mes lèvres ! » Il y eut aussi quelques confessions et des restitutions. Cela peut sembler dur de s'humilier devant ses propres frères et soeurs, mais il fallait à tout prix sauvegarder la paix qui surpasse toute intelligence. Ma Bible ne me quittait pas ; mes livres favoris étaient les Psaumes, le Cantique des Cantiques et Esaïe. Je passais des heures seul, dans la méditation ou dans la prière persévérante pour autrui, selon les fardeaux que je ressentais. J'eus aussi plusieurs songes inspirés qui, par la suite, se sont révélés être de véritables prédictions. Je me vis prêchant à des milliers de personnes ; et j'ai retrouvé au cours de mes campagnes d'évangélisation plusieurs des scènes que j'avais vues en songe ; j'ai même reconnu les visages des gens.

Prophétie et interprétation.
La semaine suivante fut plus merveilleuse encore. Notre adoration se prolongeait souvent jusqu'à une ou deux heures du matin. En réponse à la prière de mon père, Adèle reçut le don d'interprétation. Ainsi nous connûmes beaucoup de ce qui était dit dans les parler en langues ; c'étaient principalement des encouragements et des exhortations. Quand des étrangers étaient présents, il y avait souvent de solennels avertissements et des appels à la repentance, donnés dans la joie ou la tristesse, suivant leur sens.

Les messages prophétiques en anglais étaient fréquents. L'Esprit nous mettait un sujet à coeur et nous recevions alors prophétie sur prophétie. Parfois cela concernait la Croix de Christ dans la vie journalière, ou la préparation à Son retour, ou encore Sa glorieuse puissance de résurrection. Plusieurs de ces prophéties furent notées par écrit. Certes, ces messages ne sont en aucun cas d'une valeur semblable à ceux de la Parole, mais ils servent magistralement à illustrer la vérité et à la rendre vivante.
Il arrivait souvent que nous ayons des dialogues, puis nous reprenions de nouveau chacun à notre tour. Quand il s'agissait, par exemple, de la résurrection, l'un de nous s'écriait ; « Voyez, Ses ennemis s'enfuient, ceux qui gardaient la tombe ! » Un autre ajoutait : « Quand il ouvrira toutes les tombes, alors les puissances des ténèbres trembleront et connaîtront que leurs jours sont mesurés. » Et encore : « Il ressuscite victorieux ; Il a toute puissance, alléluia ! dans les cieux et sur la terre. Que les armées célestes poussent des cris de joie ! Il est le sceptre du ciel. » Puis le thème était repris : « Je suis ressuscité avec Lui ; Ses blessures et Sa gloire sont les miennes ! Tous mes ennemis se sont enfuis, ceux qui guettaient mon âme pour la détruire n'ont plus de puissance ! » Et l'histoire se déroulait ainsi. Toujours nous en sortions affermis et édifiés.

L'avenir et la guerre mondiale.
Il y avait aussi des messages pleins d'assurance, nous annonçant que Dieu en baptiserait bientôt d'autres et que de grandes choses nous attendaient. Des amis commençaient à assister aux réunions mais, lorsque la discrétion manquait, l'oeuvre de l'Esprit de Dieu était entravée. Il fallait que l'unité fût parfaite. Sinon notre temps se passait à lutter dans les douleurs de l'enfantement pour la conversion des âmes présentes. Ces larmes et ces agonies duraient parfois très longtemps, puis nous retrouvions la liberté et les glorieux chants spirituels.

Un soir, Adèle fit une expérience extraordinaire. Le Saint-Esprit la conduisit à revivre toute la crucifixion. Prostrée, elle décrivait la trahison et les souffrances de Christ, Sa flagellation. Par l'Esprit, elle vécut personnellement chacun des aspects de la Croix, le couronnement d'épines, les coups et la crucifixion. Comme elle pleurait tandis que les clous étaient enfoncés et les pieds fixés au bois ! Et nous sanglotions avec elle. Ses prophéties appliquaient constamment à la vie de tous les jours ce qu'elle ressentait si vivement. Depuis, j'ai souvent vu des gens passer par cette pseudo-crucifixion. C'est une expérience précieuse et sacrée pour celui qui la fait — et très émouvante pour ceux qui en sent les témoins. Adèle nous raconta par la suite que pendant un moment elle avait ressenti de vives douleurs dans ses mains, ses pieds et son côté. L'Esprit de Dieu avait véritablement imprimé Ses blessures dans sa chair.

Désormais, l'interprétation était souvent donnée par Mlle Moser ou par moi-même. Certains messages plaidaient avec les membres de la famille, afin qu'ils cherchent Dieu et ne résistent pas plus longtemps à l'Esprit. Nous apprîmes aussi que nous serions dispersés. Parfois c'étaient des gens venus du dehors qui recevaient des reproches à cause de leur endurcissement et de leur incrédulité. Une longue succession de prophéties annonçaient la fin proche de notre époque, décrivant les phases du retour en gloire du Seigneur. Beaucoup de messages prédisaient des guerres et des destructions terribles. L'Angleterre était souvent mentionnée, ainsi que les «nuages du Nord ». Elle était mise en garde contre de grandes calamités ; sa « ceinture serait détachée » (commerce) et son orgueil « tomberait en poussière, mais Dieu aurait encore pitié de Son peuple ». Toutes les nations étaient averties qu'elles devaient se repentir et renoncer à leur folie. Le feu, la fumée, le sang, l'épée et la peste revenaient sans cesse comme des châtiments devant punir le monde. Une fois, il fut dit : « Je sèmerai les bateaux comme des rochers au fond de la mer : » Un « vent mauvais » allait détruire des millions et passer trois fois sur la terre (probablement trois guerres mondiales).

Mme Catherine Price, dont nous avons parlé plus haut comme ayant été la première à recevoir le baptême du Saint-Esprit à Londres, vint nous voir. Elle nous confirma que c'était bien l'Esprit qui travaillait parmi nous. Elle nous conseilla aussi de terminer nos réunions quand l'influence directe de l'Esprit se retirait, afin de ne pas prolonger dans la chair l'oeuvre de l'Esprit. D'autres amis, venus de loin, témoignaient des choses merveilleuses que le Seigneur opérait.

Opposition et calomnie.
Toute la rue apprit bientôt ce qui se passait chez nous. Le dimanche, la maison était ouverte à chacun et un certain soir il y avait des gens jusqu'au haut des escaliers. Le bruit ne cessait guère : ma soeur Evelyne se levait toujours de bonne heure pour exercer son piano ; quant à nos réunions, elles duraient souvent presque jusqu'au matin. Les voisins en furent bientôt alarmés, Une pétition fut lancée, demandant poliment que les clameurs cessassent, au moins dans la soirée. C'est alors que mon père prit des couvertures et boucha portes et fenêtres. Nous pûmes ainsi continuer sans déranger personne. Un de mes camarades d'école se convertit. Frieda, Evelyne et Théodore priaient souvent avec nous.
Ne pensez pas que Satan restât inactif ! Oh non ! il rageait littéralement, manifestant sa fureur non seulement par des attaques directes et stupides, mais en répandant le bruit que des réunions bizarres se tenaient chez nous. Au quartier général de l'Armée du Salut, on racontait que nous faisions du spiritisme. Le fait que nous « parlions en langues » sema la consternation parmi nos amis chrétiens. Mais mon père resta inébranlable. Sans sa foi, nous n'en serions pas sortis victorieux. L'influence de mes parents dans le monde évangélique était considérable et ils savaient que leur attitude serait déterminante. Dieu leur donna la grâce, la sagesse et l'humilité nécessaires pour mettre en pratique ces paroles : « Marchez tandis que vous avez la lumière, de peur que la nuit ne vous surprenne. » (
Jean 12/35.)
Ils ne commirent pas l'erreur fatale de tant de chrétiens éminents, qui consiste à rejeter et à taxer de diabolique, de déséquilibré ce qu'on ne comprend pas. Non, ils se souvinrent de la prophétie :
« Voyez, vous qui me méprisez, et soyez étonnés, et pâlissez d'effroi ; car je vais faire une oeuvre en vos jours, une oeuvre que vous ne croirez point, si quelqu'un vous la raconte. »
(
Actes 13/41.)

Noël arriva — mais combien différent des autres années ! Impossible de concilier les festivités bruyantes du Noël anglais avec la piété et la joie profonde qui avaient envahi l'atmosphère de notre maison. Quel privilège d'avoir des parents instruits dans les voies mystérieuses de Dieu ! Il y a des choses permises et légitimes, mais dans les circonstances que nous vivions, elles eussent été malséantes ; et ils le comprirent.
Ma mère, en tournée d'évangélisation lorsque l'Esprit était tombé sur nous, avait remarqué à son retour le changement extraordinaire qui s'était opéré en moi et les effets bénis de cette visitation sur toute la maison. Elle reconnut que c'était l'oeuvre du Saint-Esprit, « car, dit-elle, l'humilité est une preuve de l'action de Dieu ».
Bien des éléments frivoles furent éliminés pendant ces vacances et, toute la journée, nous attendions avec joie notre réunion du soir.

Vos fils et vos filles prophétiseront.
Je repris mes études après Noël. Mais aucune préoccupation scolaire ne put diminuer mon zèle pour Dieu et Sa Parole. Mes pensées étaient en Lui, jour et nuit. Ce printemps-là, je me promenai souvent seul dans la campagne avec ma Bible. J'avais le coeur rempli de prédications et quand je les prononçais à haute voix, la nature semblait dire « amen ».
La première, parmi mes frères et soeurs, qui reçut le baptême du Saint-Esprit fut la douce Frieda ; ce fut une grande joie. Ensuite vint le tour de la cadette de toute la famille : Joséphine. Plus tard, mon père emmena Éric et Herbert à une convention dans le Nord, d'où ils revinrent transformés, pleins de hardiesse pour le témoignage, faisant du Seigneur leurs délices. Augustin et Théodore reçurent la bénédiction en 1910, suivis de près par Evelyne et Victoria. Toutes mes prières pour eux avaient été exaucées ! Plus tard, je fus interne dans un collège de Londres ; les épreuves et la persécution devinrent le moyen dont Dieu se servit pour éprouver, pour purifier ma foi et ma consécration. L'ostracisme et l'opposition ne rendirent que plus ardente ma soif d'amener des âmes à Christ. Quelques-uns de mes camarades furent gagnés.
Puis une plus grande porte s'ouvrit. Mon père connaissait mon appel et nous partîmes pour le continent. En Hollande, en Allemagne, en Pologne et jusqu'à la frontière russe, nous portâmes la bonne nouvelle dans de vastes campagnes d'évangélisation. Je parlais surtout aux enfants et Dieu me donna de grandes bénédictions. En Allemagne, mes auditoires de garçons et de filles s'élevèrent jusqu'à six cents. Des centaines se convertirent. Invariablement, la puissance de Dieu tombait sur eux pendant la prière, après la prédication et il arrivait qu'il y eût, en un soir, plus de vingt baptêmes dans le Saint-Esprit. Quelques-uns se mettaient à chanter en de nouvelles langues, en accord parfait et dans la plus grande harmonie. Ils manifestaient une foi remarquable ; des signes et des miracles, des visions et des prophéties accompagnaient ces réveils d'enfants. Un jour, l'Esprit de Dieu tomba sur cent soixante à la fois ; la plupart étaient prostrés et se mirent bientôt à louer Dieu en de nouvelles langues. Il faudrait un livre pour raconter tout ce dont nous avons été témoins lors de trois grandes tournées au cours desquelles plusieurs églises et missions furent établies. Dieu visita spécialement la patrie de Luther avant que les nuages n'assombrissent son ciel et que l'holocauste de la première guerre mondiale ne paralysât les efforts faits en vue du réveil.

Les premières convictions se confirment.
J'arrive à la fin de mon témoignage. On m'a souvent demandé si je n'avais jamais douté de la réalité de ces bénédictions. Au contraire, tout est plus réel que jamais. Comme tout ce qui vient de Dieu, toute l'expérience du baptême demeure en moi dans sa fraîcheur originale. Bien entendu, mon esprit a mûri et ma connaissance des choses de Dieu a augmenté. Mais la vision de mes premières années, loin d'avoir pâli, n'a fait que gagner en puissance à travers mon ministère. Tout ce qui s'est produit au cours de réveils dans le monde entier, les milliers de conversions enregistrées, n'ont fait que confirmer la réalité et le caractère authentique : ment divin de cette glorieuse visitation.

Bien souvent, j'ai entendu des théologiens et des évangélistes éminents discréditer et ridiculiser l'expérience relatée dans ces pages. De telles attaques ont toujours laissé l'auditoire embarrassé et confus, mais ne l'ont pas convaincu. Il s'agit cependant d'un réveil de portée mondiale et, même s'il y a eu parfois des exagérations ou des contrefaçons, c'est une grave erreur que de condamner le fleuve entier parce qu'il est arrivé qu'on trouvât sur les bords quelques débris ou poissons morts. Il est vrai qu'on a parfois rencontré des étangs d'eau stagnante, là où le courant avait cessé, mais le fleuve continu à couler, dans sa puissance originale. Et l'on ne peut rien contre la vérité ! Toutes les réfutations ne font que stimuler l'intérêt des âmes sincères, qui ne seront pas déçues. Ceux qui persistent dans leur résistance à l'oeuvre du Saint-Esprit feront bien de prendre, garde : plusieurs ont déjà été mis à l'écart par Dieu et d'aucuns frappés soudainement. Nul ecclésiastique ne saurait résister à un pareil courant. Tout obstacle sera balayé ! Et l'étendard de Dieu continue à avancer.
Et, pour terminer, permets-moi de te dire, cher lecteur, que le don du Saint-Esprit, le baptême de la première Pentecôte, est pour toi. Que personne ne te dissuade de le recevoir dans sa plénitude, comme il fut accordé à la première église. Dieu n'a pas égard aux personnes S'Il m'a baptisé, Il peut et veut faire de même pour toi. Dans nos campagnes d'évangélisation, nous avons vu des milliers le recevoir. Et des centaines de milliers continuent à en faire l'expérience. Le réveil s'étend aux contrées les plus reculées. Ne te prive pas de ce que Dieu tient en réserve de meilleur pour toi. Ce sera le début d'une vie nouvelle de prière, de louange et de service.



12/09/2008
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