Né de Nouveau !

Né de Nouveau !

Entre les mains du maitre (suite)

2. Premiers Pas dans la Vie de la Foi

« Il les conduisit par l’intelligence de ses mains. » Psaume 78 :72

bbs1.jpgAu cours des années qui se sont écoulées depuis ma conversion, le Seigneur Jésus Christ est devenu de plus en plus précieux et réel pour moi au travers des nombreuses épreuves qui vinrent m’assaillir comme une marée. Dans mon témoignage qui précède j’ai dit comment le Seigneur Jésus-Christ m’a cherché et m’a sauvé. J’ai trouvé une grande joie, une grande paix coulant comme une rivière, mais j’ai découvert aussi que j’aurais à affronter de grandes épreuves après ma conversion.

La Pauvreté

En décembre 1929, le Seigneur Jésus Christ devint mon Sauveur. Pour être plus précis, ce fut le 19 décembre 1929, à onze heures trente du matin et, dès le début de mon expérience chrétienne, j’eus à affronter toutes sortes d’épreuves. La première fut la pauvreté. Avant ma conversion, mon père m’envoyait n’importe quelle somme d’argent. Il m’envoyait régulièrement assez d’argent pour couvrir les dépenses de quatre ou cinq mois, et si j’en voulais davantage, j’envoyais un télégramme auquel il répondait aussitôt en m’envoyant ce que j’avais demandé. Mais après ma conversion, mon père ne put plus m’envoyer d’argent.

De nombreux mois passèrent sans que je reçoive aucune nouvelle de mes parents. J’écrivais de nombreuses lettres, mais je n’obtenais aucune réponse. J’envoyais des télégrammes, toujours pas de réponse. Je ne savais pas ce qui se passait chez les miens. Toutes sortes de pensées me préoccupaient à ce moment-là. Je me demandais ce qui était arrivé à mon père et à ma mère pour qu’ils ne répondent pas même à mes télégrammes. Je n’avais même plus d’argent pour écrire de lettres, et je vivais dans une ville étrangère, inconnu de tous, sans ami. Je pris la résolution de ne m’adresser à personne pour demander de l’aide et me mis à chercher du travail. 1929 fut l’année la plus dure pour toute l’Amérique, les chômeurs se comptaient par milliers. Je vis des gens qui avaient été très riches, aller de maison en maison pour vendre des biscuits et des gâteaux afin de gagner leur vie. Ce fut pour moi l’épreuve de la pauvreté. Je partais, le matin, de bonne heure, pour chercher du travail et je passais toute la journée à parcourir les magasins, les ateliers et les usines en demandant: « Monsieur, n’auriez-vous pas du travail pour moi? » – et la réponse était toujours la même: « Je n’ai pas de travail pour vous. » J’allais ainsi d’une affaire à l’autre, recevant invariablement la même réponse: « Je regrette beaucoup, mais il n’y a rien pour vous. » J’entendais cette réponse du matin au soir, cheminant durant des heures de maison en maison et de magasin en magasin, pendant quatre mois. Après quatre mois de recherches, j’obtins un emploi en qualité de cuisinier. Ce n’était vraiment pas ce que j’aurais choisi.

La Pâte d’Oignons

Cela se passa de la façon suivante. Lorsque je voyageais d’Angleterre au Canada, j’avais rencontré sur le bateau quelques personnes qui m’invitèrent un jour chez eux et qui émirent le désir de goûter une sauce indienne authentique. Ils avaient justement une rencontre amicale et je préparai une sauce indienne pour les deux ou trois personnes qui la désiraient. Quatre mois après, je les rencontrai à nouveau et ils me proposèrent de travailler chez eux comme cuisinier. Ce fut là mon premier métier!

Je remercie Dieu de m’avoir aidé et de m’avoir parlé au moyen d’oignons, de piments et d’autres ingrédients. Je dus faire une pâte avec deux seaux d’oignons, si bien que les larmes ruisselaient sur mes joues. Ensuite j’ajoutai à cette pâte, du beurre ou de la poudre de cari, ce qui donna, une fois cuite, une sauce délicieuse. Et je me disais que nous étions tous comme des oignons ou des ingrédients amers employés pour la cuisine. Certains sont très piquants, comme les oignons, d’autres encore sont aromatisés comme des épices, mais lorsque nous sommes mélangés et apprêtés par le Saint Esprit, nous pouvons tous dégager un amour divin. Dieu me parlait ainsi et la Parole de Dieu commençait à devenir très concrète pour moi. Je comprenais que c’était là mon école pour un ministère futur. Je ne savais pas encore comment Dieu m’emploierait, mais je sentais que Dieu m’appelait à Son service.

Un matin, lorsque j’étais étendu sur mon lit, là-bas en Amérique, j’aperçus soudain devant moi sur le mur, une carte de l’Inde avec une croix toute brillante en son centre, et j’entendis une voix qui me disait: « Si tu veux me servir, il faut que tu laisses ta vie à la Croix. » Cela a dû se passer au début de mars 1930. Je ne pouvais pas comprendre comment je pourrais un jour servir le Seigneur, mais la croix brillante me rappelait toujours que le jour viendrait où je devrais parcourir l’Inde tout entière avec le message de Dieu. En attendant, je continuais à chercher du travail.

Agent de Police à Toronto

Je reçus une lettre de Toronto, une ville située à 3000 kilomètres à l’Est de Winnipeg. La maison qui m’écrivait m’offrait de me faire suivre un cours d’ingénieur agronome si je m’y rendais. Or c’était là juste ce que je désirais. Cette maison fabriquait toutes les machines agricoles et m’offrait un emploi dans son usine. Mais je n’avais pas les moyens de m’acheter le billet de chemin de fer pour un si long voyage. Je m’agenouillai et priai: « Seigneur, si tu veux que j’aille là-bas, je te prie de pourvoir aux frais du voyage. »

Le dimanche matin suivant, je me rendis à un culte tout proche, et lorsque l’école du dimanche fut terminée, un homme de haute taille appelé Monsieur Flynn vint à moi, me serra la main et me dit: « Mon frère, si tu veux te rendre à Toronto, je t’y enverrai. » Je ne lui avais pas parlé de mes projets. Ensuite, il me demanda si j’étais disposé à devenir agent de police à Toronto. Lui-même était commissaire de police à Toronto et cherchait deux agents pour voyager en train spécial de Winnipeg à Toronto, seulement deux agents pour deux jours. Étais-je disposé à y aller? Le voyage du retour serait payé. J’avais prié de pouvoir me rendre à Toronto, c’était l’exaucement de Dieu: Je devins agent de police pendant deux jours. Je crois que lorsque nous accomplissons le service de Dieu, nous devons être vigilants comme un agent de police. Je ne le savais pas alors, mais Dieu le savait. Ainsi il me formait en faisant de moi un agent de police. Pour me rendre à Toronto, il me fallait l’argent pour l’aller, mais Dieu pourvut aux frais de l’aller et du retour. Je remarquai que la main de Dieu conduisait mes pas dans toutes ces directions et je commençai à rencontrer ici et là des gens que Dieu préparait pour son service.

Je me rendis donc à Toronto. Mais en me donnant les fonctions d’agent de police, on ne me donna aucun salaire, aucun argent, uniquement mon billet de retour. Je me trouvais donc dans une grande ville sans argent. J’avais quelques cents qui me permirent d’acheter un petit paquet de cacao. Je mélangeai ce cacao avec de l’eau chaude prise au robinet de la salle de bain, et sans sucre, je le buvais le matin, à midi, le soir et durant la nuit. Je me nourris ainsi pendant dix jours avec ce petit paquet de cacao, alors que je travaillais à l’atelier et rentrais le soir très fatigué. Je savais que Dieu avait quelque intention et me préparait pour quelque chose. A cette époque je ne comprenais pas, mais ce furent pour moi des journées extrêmement heureuses. Je devais faire plusieurs kilomètres pour aller à l’atelier et en revenir, car je n’avais pas d’argent pour voyager en autobus, mais je me rappelle avec gratitude toutes ces épreuves, car le Seigneur devint alors plus réel pour moi.

De Nouvelles Bottes

Puis vint l’hiver. Au Canada, l’hiver est très rude et, à moins d’avoir des vêtements particulièrement chauds, il est très difficile de le supporter. Chaque matin, je priais le Seigneur de me réchauffer, puisque je n’avais pas d’argent pour acheter, ni chandail, ni cache-nez, ni manteau. La nuit, pour avoir chaud, je devais ramener mes genoux sur ma poitrine. Le Seigneur commençait à me parler dès les premières heures de l’aube. Je ne saurais me rappeler un seul jour au cours duquel un doute serait monté en moi. Je savais qu’à cause d’un plan caché, qui m’était inconnu, Dieu permettait ces peines et ces privations actuelles.

Je devais faire de nombreux kilomètres dans des chaussures aux semelles terriblement trouées, et vous savez qu’en sortant ainsi, dans la neige et la pluie, avec des chaussures trouées, on peu facilement prendre froid. La partie supérieure des chaussures était intacte, mais les semelles étaient en piteux état. Je priai et demandai au Seigneur de me donner une nouvelle paire de chaussures. Ce même jour, j’avais un rendez-vous avec un monsieur; j’astiquai donc mes chaussures trouées et me présentai à son bureau. Au courant de notre conversation, le monsieur s’arrêta soudain et me dit: « Me permettez-vous de vous acheter une nouvelle paire de bottes? Ne refusez pas, s’il vous plaît. Quelqu’un m’a donné l’argent nécessaire pour cela. » Voilà comment le Seigneur me donna une nouvelle paire de bottes. Je remarquai plus tard que dans toutes les petites choses, Dieu commençait à parler en ma faveur, parce que j’étais décidé à ne faire aucune allusion à mon besoin, à ma faim, ma soif. Je me disais en moi-même: « Si le Seigneur Jésus-Christ a lavé tous mes péchés, il me donnera certainement toutes choses sans aucun souci, ni aucune anxiété de ma part. Si je souffre maintenant, cela sert à l’accomplissement de quelque plan divin que Dieu connaît. »

Une Étrange Pièce de Monnaie

Le temps s’écoulait; et j’éprouvai, un matin, un fort désir d’écrire à ma mère, mais je n’avais pas d’argent pour acheter de timbres, ni de papier à lettres. Je m’agenouillai et priai: « Seigneur, je crois que ma mère pense à moi et j’aimerais bien lui écrire. Je n’ai pas d’argent pour acheter des timbres et du papier. » Je me relevai et fouillai dans mes poches. Dans l’une d’elles, je trouvai une petite pièce de monnaie. Il était bien douteux que cette pièce pût suffire à l’achat des timbres. J’appelai un petit enfant, lui donnai la pièce et l’envoyai acheter des timbres. Quelques instants plus tard, une dame vint me voir et me demanda pourquoi j’avais donné cette pièce à l’enfant. Je m’excusai disant que je regrettais beaucoup de ne pas avoir autre chose. Elle me dit alors que c’était une pièce d’or, qu’elle n’en avait plus vu depuis de nombreuses années. Elle ajouta qu’elle avait vu autrefois au Pundjab une pièce de monnaie analogue, mais n’en avait jamais revue. Je me demandais comment une pièce pouvait être dans ma poche et je dis à cette dame que ce devait être du cuivre et non pas de l’or. Mais elle persista dans son affirmation et elle avait raison. Je ne peux pas vous dire comment cette pièce d’or avait été introduite dans ma poche, mais c’est ainsi que Dieu subvint à mon besoin ce jour-là.

Une Prière Casse la Machine !

Pendant mon apprentissage agricole, je dus travailler dans différentes fermes et labourer dans les champs. Ainsi le Seigneur m’envoya en divers endroits. Au Canada, quand les céréales sont mûres pour la moisson, elles sont coupées par des machines et liées en petites gerbes. Ces gerbes sont transportées par camions vers d’autres machines où elles sont battues pour séparer la balle du grain. J’étais occupé dans une ferme où les gens devaient travailler sans répit afin d’achever la moisson en son temps, car l’été y est très court. Le travail commençait à quatre heures du matin et se poursuivait jusqu’à sept ou huit heures du soir. Je n’avais jamais travaillé autant que cela, mais j’étais sûr que je devais rester à mon poste. Mon occupation consistait à aller dans les champs avec deux chevaux, à ramener toutes les gerbes (un chargement très lourd) et à remplir les deux demi-chariots de la batteuse. Je devais m’arranger pour approvisionner la machine pendant qu’elle fonctionnait. Un jour j’étais très fatigué. Mes jambes et mes poignets me faisaient très mal et je me sentais épuisé. Et il y avait encore devant moi quatre heures de travail. Je me mis à prier: « Oh! Seigneur, donne-moi la force de terminer le travail ou bien casse la machine! » Le Seigneur cassa la machine! Toute la machine s’arrêta, et les ouvriers eurent quatre jours de congé tandis que les mécaniciens la réparaient. Mais ne priez pas de la sorte tous les jours. Si vous allez à l’atelier demain matin, ne demandez pas à Dieu de briser la machine! Il y a cependant des occasions où le Seigneur nous délivre de situations embarrassantes de façon remarquable.

Je vécus ainsi pendant deux mois environ avec des ouvriers et des manœuvres qui s'adonnaient à toutes sortes de vices: tabac, boisson, jeu et autres vices. Nous occupions à sept une petite pièce servant de grenier à grain. Nous avions à deux un petit lit; mon compagnon avait l’habitude de dormir à l’un des angles, recroquevillé sur lui-même, tandis que je devais me tenir tout à fait au bord du lit. Je devais prier: « Seigneur, donne-moi un peu de sommeil. » Le Seigneur répondait à ma prière et me donnait le sommeil, bien que le matelas fût plein de souris et de poux. Je savais que le Seigneur me préparait pour quelque chose. Ainsi grâce à cette épreuve, quand nous passons maintenant n’importe où dans les villages pour annoncer l’Évangile, l’endroit et le mode d’hébergement nous importent peu. Le Seigneur nous accorde toujours le sommeil, même sur des dalles de pierre!

Les Portes s’Ouvrent

A ce moment-là, je ne savais pas que le Seigneur m’appelait à Son service, car je pensais devoir gagner beaucoup d’argent pour le donner au Seigneur. J’avais l’intention de devenir ingénieur et de parcourir toute l’Inde pour gagner de l’argent et le donner ensuite à Dieu. Le Seigneur dit: « Je ne veux pas ton argent, c’est toi que je veux. » Je remercie Dieu d’avoir pu Lui donner ma vie tout entière pour son service. Le 4 avril 1932, à deux heures trente du matin, je Lui ai dit: « Seigneur, je ne sais pas comment tu peux m’employer, mais je suis prêt à être utilisé par Toi. Envoie-moi dans n’importe quel pays, n’importe où. J’irai ! » Alors le Seigneur me dit trois choses: « Abdique tous tes droits sur tes propriétés et sur tes terres au Pundjab, et ne fais jamais d’allusion à personne au sujet de tes besoins. Deuxièmement, n’adhère jamais à une mission, une société ou une dénomination, et troisièmement, ne te fais jamais ton propre programme. » J’acceptai ces trois conditions et, à partir de ce jour, le Seigneur commença à ouvrir des portes dans la ville même où je me trouvais.

Une seule fois de ma vie, je préparai des notes pour mon message. On me demanda de parler dans un lycée, et je pensais qu’en tant que lycéens, les élèves se moqueraient de moi; je pris donc du papier et un crayon et je préparai très soigneusement mes notes, environ douze pages. Je me rendis au lycée avec la certitude de donner un bon message. Je commençai par lire la première page, puis la seconde et la troisième. De la troisième page, je passai à la neuvième. Je ne sais pas comment cela se produisit, mais je devins tellement nerveux que je fus incapable de trouver la bonne page, alors je mis toutes les feuilles dans ma poche et je commençai à parler tout simplement. A partir de ce jour, je n’ai plus utilisé de notes pour prêcher. Je commençai à prier: « Seigneur, vide-moi et enlève de moi mes pensées, mes idées pour me donner Tes pensées et Tes paroles. » Il n’a jamais failli.

Beaucoup de monde pensait que j’étais un prédicateur très connu aux Indes et à cause de cette fausse idée, on m’invitait à parler. Quand j’acceptais et qu’on venait me chercher on me demandait en général: « Êtes-vous Bakht Singh? » Comme je répondais par l’affirmative, les gens me disaient qu’ils s’étaient attendu à voir un homme de haute taille avec une robe flottante. Telle était leur impression, mais ils ne réalisaient pas le moins du monde que je ne savais pas ce que j’allais leur dire et que je devais prier: « Seigneur, touche mes lèvres, touche ma langue et donne-moi Tes pensées et Tes paroles. » Et le Seigneur n’a jamais manqué de le faire.

Vancouver est un port de mer très connu. J’ai eu le privilège et la joie d’y prêcher l’Évangile à des Noirs, des Japonais, des Chinois, des Italiens, des Hongrois et à d’autres, car toutes les nationalités de tous les pays y étaient représentées. Ce n’était pas là mon plan, mais le plan de Dieu.

Après beaucoup de prière, le Seigneur me dit: « Je veux que tu ailles aux Indes le 6 février. » Je m’adressai au bureau de la Navigation et je me renseignai au sujet du départ d’un bateau de Vancouver pour l’Inde le 5 février. On me fit savoir qu’il y en aurait un qui devait quitter le port le 6, et on m’inscrivit comme passager en me disant que je pourrais payer les frais du voyage le jour du départ. J’informai donc mes amis de mon départ pour l’Inde le 6 février. Ils organisèrent rapidement une rencontre d’adieux pour le 4 février. La veille de cette réunion, ils vinrent me demander si j’avais l’argent nécessaire pour ma traversée jusqu’aux Indes. Lorsqu’ils apprirent que je n’avais pas d’argent, mais que je croyais que le Seigneur en avait en abondance, ils me dirent que je ne pouvais pas faire une telle chose et ils annulèrent la réunion d’adieux. Je leur répondis qu’ils pouvaient annuler la réunion, mais que je partirais quand même. Le Seigneur m’avait parlé et je savais qu’Il pourvoirait à mes frais de voyage en son temps à Lui; mais ils ne voulurent pas me croire et annulèrent la réunion. Deux jours après, je recevais plus que l’argent nécessaire pour le voyage, et comme le Seigneur l’avait bien révélé, je fis voile pour les Indes le 6 février. Le Seigneur m’accorda un temps très béni à Vancouver, Yokohama, Shanghai, Hongkong et Singapour, et je compris que le Seigneur m’avait précédé dans toutes ces villes et avait préparé des amis pour m’y recevoir. Je trouvai, conformément à Sa merveilleuse promesse qu’il y avait des amis partout, et je fis l’expérience de la vérité de la Parole de Dieu qui dit: « Il les conduisit par l’intelligence de Ses mains. » Psaume 78 :72

Sans Domicile à Bombay

Lorsque j’arrivai à Bombay le 6 avril 1933, j’appris que mon père et ma mère ne me permettaient de rentrer au foyer qu’à la condition de garder le secret quand à ma foi, et je commençai donc mon travail à Bombay. Je mis mes bagages dans un coin et commençai à distribuer des traités dans plusieurs quartiers de la ville. Cela durait de l’aube jusqu’à minuit. Lorsque quelqu’un était s’intéressé, il disait: « Voudriez-vous entrer dans cet hôtel pour un entretien? » Et nous nous asseyions et nous causions ensemble. Ensuite cette personne m’invitait à prendre une tasse de thé et c’était mon petit déjeuner, mon goûter et mon dîner. Pendant sept semaines, je distribuai ainsi des traités et parlai aux gens de Bombay. Si quelqu’un s’intéressait, je l’invitais à venir sous le réverbère au bord de la route et là nous parlions jusqu’à deux heures du matin. De cette façon, j’expliquai le chemin du salut selon l’Écriture, aux Hindous et aux Musulmans qui passaient. La rue était mon foyer et le réverbère ma lumière. C’est là que j’avais mon moment de méditation. Cependant ce fut un temps très heureux. Je remercie Dieu pour tous ces jours au cours desquels le Seigneur Jésus Christ me devint plus réel et plus cher.

Quelques semaines plus tard, je reçus une lettre de ma sœur à Karachi; elle me demandait de venir passer quelques jours avec elle. Elle avait appris par mon père que j’étais revenu aux Indes et que je cherchais du travail à Bombay. Il ne lui avait pas dit que j’étais devenu chrétien. Quand je fus chez elle et qu’elle remarqua que j’étais devenu chrétien, elle regretta de ne pas pouvoir me recevoir dans sa maison par crainte de son beau-père. Je fus obligé de quitter sa maison et passer de nombreux jours dans le parc public.

Gagneur d’Âmes à Karachi

Je commençai mon travail à Karachi avec six annas. Avec cet argent, j’achetai douze évangiles. Je les vendis à leur tour et en achetai quelques autres avec le produit de ma vente. Je continuai ainsi à acheter et à vendre des évangiles. Si quelqu’un voulait apprendre quelque chose de Christ, je le prenais sous un arbre et lui parlais du Seigneur Jésus Christ, et le Seigneur commença à travailler de façon merveilleuse.

Un jour où je parcourais un marché, je vis un jeune homme venir à moi. J’essayai de l’arrêter mais il ne s’arrêta pas. Plus je le pressais, plus il courrait. A la fin, il dit: « Que voulez-vous? » « Je suis chrétien, répliquai-je, et le Seigneur m’a sauvé. Je voudrais vous raconter comment j’ai été sauvé. » – « Je n’en veux pas de votre religion, dit-il. J’en ai assez de la vie et je vais me suicider en me précipitant dans la mer. » – « Mais pourquoi n’attendriez-vous pas jusqu’à de-main, continuai-je. Quelques heures de plus ou de moins n’y changeront rien. » Il accepta cette suggestion et je l’emmenai dans un petit parc où je lui lus quelques versets de la Bible. II déclara qu’il se sentait mieux et qu’il pourrait attendre jusqu’au lendemain. Il voulut savoir s’il pouvait me revoir le jour suivant. Nous décidâmes de nous rencontrer dans le même parc, et qu’après un ultime entretien, il se suiciderait. Mais après notre conversation, il déclara qu’il n’avait plus aucune envie de mettre fin à ses jours, il décida d’en savoir plus long à propos de la joie éternelle dont je lui avais parlé. Voilà comment le Seigneur commença à me donner des âmes de façon tout à fait merveilleuse.

Je me rappelle un jour, il était une heure du matin, j’étais très fatigué et j’allais me reposer, lorsque j’entendis une voix disant: « Lève-toi et sors. » Je répliquai que j’étais très fatigué, que mes jambes me faisaient mal et que j’avais un grand besoin de sommeil. Mais la voix répéta: « Lève-toi et sors. » Tout en grommelant j’endossai le manteau dont les poches contenaient des traités dans toutes les langues destinés à la population cosmopolite de Karachi. Dès que je fus dehors, je vis deux jeunes gens marcher devant moi. « Arrêtez, s’il vous plaît, leur criai-je; j’ai quelque chose à vous dire. » Quand ils s’approchèrent, je leur dis comment j’étais sur le point de me coucher quand la Voix de Dieu m’avait envoyé auprès d’eux. Ils dirent que ce devait être la Voix de Dieu, puisque c’était un moment insolite pour se promener, et ils me demandèrent de leur donner le message. J’ouvris ma Bible, y lus quelques versets et leur parlai de ma conversion en leur donnant mon témoignage. L’un des hommes, nommé Kulkarui, dit: « Je sais que Dieu vous a envoyé pour moi. J’étais très malheureux et je désirais une Bible. Pourriez-vous m’en donner une ? » Il acheta une Bible et crut au Seigneur Jésus-Christ. Quelle joie de trouver aux Indes ces âmes à la recherche de la vie!

Voyage en Sind

Après avoir prié, j’eus la conviction que je devais me rendre dans un petit village à environ 250 kilomètres de Karachi. Je demandai à un ami de m’y accompagner, et nous nous mîmes tous les deux en route. La langue de cette province est le sindhi et je ne connaissais que quelques mots du sindhi courant. Il s’y trouvait beaucoup de musulmans qui savaient à la fois le sindhi et l’ourdou et je pensais que je pourrais peut-être trouver un volontaire pour me traduire. Arrivé au village, je me mis aussitôt en quête d’un homme qui parlât à la fois le sindhi et l’ourdou. J’appris qu’il y avait un musulman qui connaissait les deux langues; mais quand nous nous renseignâmes plus amplement à son sujet, nous apprîmes qu’il était mort la nuit même. Nous nous dîmes qu’il ne nous serait pas d’une grande utilité. Nous demandâmes conseil à Dieu. Nous nous rendîmes ensemble au bord de la rivière et priâmes pendant deux heures environ; au bout de ce temps, nos vêtements étaient pleins de sable. Le Seigneur me dit: « Je veux que tu parles en sindhi. » Je répondis: « Comment pourrais-je parler en sindhi? Je n’en connais que quelques mots. » Mais le Seigneur répondit: « Va et parle. » Nous nous rendîmes au village et rassemblâmes une petite foule. Je leur dis mon regret de ne pas connaître couramment leur langue, mais les paroles et les pensées se présentèrent à mon esprit, je ne sais trop comment. Nous pûmes ainsi voir la main intelligente de Dieu nous conduire.

Le lendemain, matin, une voix se fit entendre: « Traverse la rivière et rends-toi au village appelé Bano. » Nous traversâmes la rivière en bateau et le soir, juste au coucher du soleil, nous arrivâmes à un petit village. Nous allâmes au centre du village où nous vendîmes des évangiles. Un musulman se présenta et s’adressa à nous en termes bourrus; il était extrêmement irrité. Il nous demanda: « Pourquoi êtes-vous venus dans ce village? Vous autres chrétiens ne pouvez pas parler du ciel ici. » Nous lui dîmes que nous n’étions pas venus en ce lieu par nous-mêmes, mais que nous étions envoyés par Dieu. Nous avions entendu la Voix de Dieu et nous étions venus pour donner le message de Dieu. Nous n’étions pas des missionnaires, et ne faisions qu’apporter le message de Dieu. Ensuite il nous demanda où nous logions. Nous lui dîmes que nous logions, où nous étions. Puis il nous questionna au sujet de notre nourriture. Nous lui dîmes que nous ne savions pas d’où elle nous viendrait. Alors il nous proposa de séjourner dans sa maison où il inviterait les gens à entendre le message de Dieu, et il se mit à notre disposition pour traduire le message. Je pensais qu’il essayait de nous tendre un piège, aussi me mis-je à prier, et Dieu nous dit de ne pas nous effrayer, mais de le suivre. Il possédait un vaste domaine autour de sa maison et, après nous avoir donné à manger, il apporta des chaises dans le domaine et envoya des serviteurs chercher les villageois. Le chef du village traduisit le message.

Lorsque j’eus terminé par la prière et que tout le monde fut rentré chez soi, un agent de police musulman apparut et dit: « Pourrais-je avoir un entretien avec vous? J’ai attendu pendant cinq ans avant de rencontrer quelqu’un qui pût m’expliquer quelque chose du Seigneur Jésus Christ. Quelqu’un m’a donné un Évangile selon Luc que j’ai lu à de nombreuses reprises, mais je n’arrive pas à le comprendre. Je suis tellement reconnaissant que vous soyez venus dans mon village. » Durant toute la nuit, ce musulman écouta chaque parole et il acheta ensuite une Bible complète en ourdou.

Rivière dans le Désert

Nous traversâmes plusieurs villages dans ce désert solitaire du Sind, où aucun missionnaire n’était encore jamais venu prêcher l’évangile. Quelle joie de parcourir ces routes étroites et de visiter ces jolis villages, bien que nous ayons eu à rencontrer et à expérimenter toutes sortes de privations. Après avoir parcouru un peu plus de quarante-huit kilomètres, nous pénétrâmes dans l’un de ces petits villages et, éprouvant une vive sensation de faim, nous nous rendîmes au marché du village. Mais aucun vendeur ne voulut nous vendre à aucun prix ni riz, ni froment. Avec beaucoup de difficultés, nous reçûmes un peu de farine, du riz rouge que nous mîmes dans deux gros « chappatis », mais nous n’avions rien d’autre à manger avec cela. En demandant au marchand, il nous donna une espèce de « ghee » qui contenait beaucoup de sable et de gravier et que l’on donne d’habitude aux chameaux et aux ânes. Il nous le donna uniquement pour nous éprouver. Ainsi avec les « chappatis » et le « ghee » plein de gravier, nous fûmes obligés de parcourir encore seize kilomètres. Bien que tout fût plein de sable, nous jouîmes de chaque bouchée, car nous étions affamés.

D’autres fois nous étions bien reçus. Un jour nous arrivâmes à un autre village et priâmes: « Seigneur, s’il devait y avoir ici un chrétien, veuille nous conduire auprès de lui. » Un petit garçon du village offrit de nous conduire à la maison d’un chrétien. Nous rencontrâmes ce dernier et il nous donna à manger. Nous lui dîmes que Dieu nous avait envoyés ici pour annoncer l’Évangile. Il nous accompagna et nous eûmes une réunion devant un temple hindou, bien que nous ayons parcouru environ cinquante kilomètres. Nous avions un lourd fardeau sur nos cœurs, et après une prière, nous transmîmes le message de Dieu. Nous ne savons pas combien nous avons vendu de Bibles ce jour-là, mais les gens venaient en grand nombre pour en acheter.

De là, nous fûmes envoyés par la prière dans un autre village appelé Joishai. C’était un petit village habité par des gens qui travaillent la pierre. En une seule nuit, un nombre important de personnes trouvèrent le Seigneur, à mesure que le Seigneur les attirait à Lui. Rappelez-vous que tous ces arrangements nous furent donnés par la prière, jour après jour.

Dieu ouvrit la porte dans beaucoup de parties du Sind. Nous visitâmes l’une après l’autre les provinces du Sind, qui sont les plus dépourvues de travail missionnaire aux Indes. Pendant 70 ans aucun travail missionnaire n’y avait été fait et seuls 20 sindhis étaient devenus des chrétiens, quelques-uns d’entre eux étaient retournés à leur religion d’origine. Ce fut dans ces provinces déshéritées que le Seigneur me conduisit de ses mains intelligentes, et nous passâmes d’innombrables heures à parcourir les rues de Karachi, de Hyderabad (Sind) et d’autres villes. Je savais que le Seigneur me préparait et m’instruisait au milieu de toutes ces privations. Ces expériences devinrent ma joie par la suite.

Nous arrivâmes à Chikarpal. Un matin de bonne heure, j’entendis une voix qui me disait d’envoyer quelqu’un dans un lieu voisin appelé Jak Babar, une petite ville sur la route de Quetta, vers le nord de l’Inde. Le Seigneur me dit d’envoyer dans ce lieu quelqu’un avec une Bible en ourdou. J’appelai mes amis et leur dis de se rendre au village; je les munis de Bibles en ourdou. Ils me dirent que c’était un village sindhi et que sans doute personne n’y connaissait l’ourdou. Je leur répondis que je ne le savais pas, moi non plus, mais que c’était le désir du Seigneur. Ce matin donc ils partirent pour le village et prirent un très petit paquet de livres. Ils le déposèrent quelque part et se mirent à parcourir le marché pour vendre des Évangiles. A peine eurent-ils fait quelques mètres qu’ils rencontrèrent un jeune homme nommé Mohammed Hussein qui leur demanda une Bible en ourdou. ils lui dirent qu’ils en avaient une quelque part dans une boîte et qu’ils la lui apporteraient, s’il voulait bien attendre. Il s’enquit du prix, la paya et les invita à l’hôtel, où il leur fit servir des gâteaux et du thé en témoignage de reconnaissance. Plus tard, le même homme vint à moi et me déclara être un marchand de tapis qui avait visité le Sind pour des raisons d’affaires. Il désirait une Bible en ourdou depuis des années et était très heureux d’en avoir trouvé une. Il vint à moi pour me remercier, séjourna deux jours avec nous, trouva le Seigneur Jésus Christ et fut baptisé à Allahabad quelque temps après. Dieu dirige par sa main habile ! Ne pensez pas que Dieu vous laissera seul, Il vous guidera jour après jour. Nous en avons fait l’expérience de tant de manières différentes.

Le Tremblement de Terre de Quetta

En avril 1935, je me rendis à Quetta. J’avais reçu de nombreuses invitations de cette ville et de personnes d’autres parties de l’Inde, et j’avais décidé de ne pas y aller puisque j’y avais déjà fait en 1934 une campagne de dix-neuf jours. Mais le Seigneur me demanda clairement de m’y rendre; j’obéis donc à Sa voix et m’y rendis. Je commençai la campagne le 4 mai. Le tremblement de terre se produisit le 31 mai à trois heures du matin. Cinquante-huit milles personnes furent tuées en quelques secondes.

Nous avions eu une très grande réunion au cours de la nuit du tremblement de terre et j’avais insisté vivement auprès des âmes en leur disant que Dieu voulait leur salut; j’invitai celles qui désiraient se convertir et être sauvées à rester après la prière. Cinquante-huit d’entre elles prièrent cette nuit-là, à tour de rôle, avec beaucoup de conviction, se repentant et demandant à Dieu de leur pardonner.

A minuit et demi, je me trouvais dans ma tente, très fatigué, j’étais exténué et incapable de dormir. Le Seigneur me demanda de prier pour ceux qui s’étaient retirés sans avoir trouvé le salut. Je m’agenouillai donc à nouveau et recommençai à prier: « Seigneur, ne veux-Tu pas les réveiller et les secouer. Secoue-les jusqu’à ce qu’ils s’agenouillent. Réveille et secoue ceux qui sont encore dans leurs péchés. » A trois heures du matin environ, j’eus la certitude que Dieu avait entendu ma prière et je trouvai la paix.

C’est alors que le tremblement de terre se produisit, comme si quelqu’un s’était engagé sous terre et avait secoué toute la ville. Je ne pensai pas à un tremblement de terre, mais au fait que Dieu répondait à ma prière en secouant les gens. A côté de moi, mon ami fut jeté hors de son lit au moment même. Hommes et femmes criaient, hurlaient. Je restai à genoux. Une demi-heure après, mon ami pénétra dans ma tente et me dit qu’il y avait eu un tremblement de terre affreux. Les murs des maisons voisines s’étaient fendus et tout s’était écroulé. Mais rien ne s’était produit dans ma tente. Je dis à mon ami de se joindre à moi dans la prière et nous continuâmes ensemble à prier jusqu’à 5 heures du matin, disant au Seigneur que nous ne savions pas ce qui était arrivé mais que nous Lui demandions de sauver les âmes qui désiraient être sauvées.

Nous sortîmes pour voir les dégâts. Tous les édifices s’étaient écroulés et la boue, les pierres et les briques ne formaient plus que des monceaux. Quelle tristesse de voir tous ces gens prostrés de douleur, certains avaient perdu un bras ou une jambe. Tout cela s’était produit en moins de 18 secondes. Quatre-vingts quinze pour cents des non-chrétiens furent tués. Huit pour cents seulement des chrétiens. Je me renseignai personnellement à ce sujet. Parmi les personnes qui avaient participé à nos réunions, deux seulement furent tuées. Parmi les non-chrétiens, beaucoup avaient bras, jambe ou colonne vertébrale fracturés, mais parmi les gens qui vinrent à nos réunions, il n’y eut pas une seule fracture. C’est ainsi que le Seigneur veille sur ses enfants.

Nous fûmes obligés de rester là environ deux semaines, allant ici et là pour distribuer des évangiles et secourir les sinistrés. Les rescapés de la catastrophe durent vivre dans des silos à grains sordides sans nourriture et sans vêtements, sans possibilité d’acheter quoi que ce soit. Ils durent utiliser quelques vieilles couvertures pour couvrir les enfants. Certains en manquaient. Je me mis à prier: « Seigneur, ne voudrais-Tu pas me donner au moins 4 ou 5 vieilles couvertures pour ces pauvres enfants. » Le lendemain matin, je rencontrai un homme appelé Monsieur Evans qui offrit de me procurer quelques couvertures, si j’en avais besoin. Une personne de l’armée lui en avait envoyé quelques-unes, et je pus en prendre à discrétion. J’emportai ainsi 72 couvertures toute neuves. Je n’en avais demandé que 4 ou 5, mais Dieu nous en donna 72, et des couvertures en laine.

Un soir, j’aperçus une mère avec son enfant qui pleurait amèrement. Elle m’expliqua que l’enfant voulait du lait, mais qu’il était trop tard pour en avoir et qu’il n’y avait pas de boutique pour en acheter. Je priai: « Seigneur, cet enfant demande du lait, dis-moi où aller. » Le Seigneur répondit: « Va dans telle direction. » Je m’engageai dans une certaine direction et rencontrai une personne, le docteur Oliver, qui me demanda si je ne voulais pas de lait, puisqu’il y en avait une bonne quantité à l’hôpital. J’avais demandé au Seigneur une tasse de lait et il m’en donna 5 litres.

Le lendemain matin, une dame accourut en poussant de grands cris, en déclarant qu’elle était affamée, qu’elle n’avait rien à manger et elle me demanda quelque nourriture. Je lui dis que le Seigneur pouvait suppléer à son besoin, et je me mis à prier, je demandai au Seigneur de la nourriture pour cette dame ; pas pour moi-même. Le Seigneur m’indiqua une certaine direction. Je suivis le conseil et trouvai une tente, où je pus me servir librement de produits alimentaires. C’est ainsi que le Seigneur suppléa aux besoins de cette dame.

Une autre dame accompagnée d’une petite fille m’ayant aperçu me demanda des vêtements et des chaussures pour son enfant. J’adressai à Dieu des requêtes à ce sujet. Dieu me dit de traverser la voie du chemin de fer qui passait en cet endroit. J’obéis et fut abordé par une personne qui me remit un paquet en disant: « J’ai reçu un paquet de vêtements d’enfants. N’en auriez-vous pas besoin ? » J’acceptai le paquet avec beaucoup de joie et le remis à la dame, qui l’ouvrit et constata que les habits et les chaussures correspondaient à la taille et à la pointure exactes de l’enfant. De cette façon, je remarquai à nouveau combien Dieu s’occupait de nous.

Il ne t’Abandonnera Pas

Je pourrais continuer à dire comment le Seigneur m’a conduit de Sa main puissante et habile, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois. Il est le même aujourd’hui. Que l’ennemi ne vous décourage pas. Celui qui vous a sauvés est un sauveur vivant. S’il a pardonné vos péchés, Il ne vous abandonnera pas. Alors que même pour un temps, vous devriez passer par l’indigence, la maladie, les épreuves et les peines, tout a un but que Dieu a fixé. Laissez la main puissante vous diriger. Il ne vous abandonnera jamais. Il vous nourrira de la manne céleste. Il subviendra à tous vos besoins et vous fera sortir de l’épreuve en vainqueurs. Mais il faut que vous soyez sincères envers Lui. N’ayez jamais honte de Le confesser comme votre Sauveur. Parlez de Lui à vos voisins, à vos amis, à tout le monde.

Commencez votre journée à genoux avec la Bible. Terminez cette même journée de nouveau avec la Bible. Pendant le jour, trouvez quelques moments de prière avec la Bible. Lisez la Bible très systématiquement dans un esprit de prière et très lentement, et par la foi, revendiquez les promesses qui vous sont données pour votre vie journalière, et vous verrez que le Seigneur vous instruira jour après jour.

II vous aidera quotidiennement dans toutes vos épreuves; vous trouverez qu’Il est fidèle. Ne permettez jamais au doute ou à la crainte de s’introduire en vous. L’amour du Seigneur Jésus Christ ne peut jamais changer. Suivez-Le, obéissez-Lui, mettez votre confiance en Lui, laissez-vous conduire par ses mains puissantes et habiles. Partagez votre joie avec tout le monde et faites ce que Dieu vous dit de faire. Ne regardez pas à la dépense, mais allez de l’avant, et vous aurez beaucoup de joie à obéir. C’est là l’unique secret. Obéissez à Dieu toutes les fois où Il vous parlera et quelles que soient Ses paroles: « Seigneur Tu as parlé, j’obéis. Je sais que tu es avec moi et que Tu me conduis. Oh Seigneur, Continue à me conduire sûrement. » Voilà le seul secret. Que le Seigneur Jésus vous conduise tous sûrement. Le Seigneur veut que vous soyez dirigés par Lui. Il veut sauver beaucoup d’âmes par votre moyen. Soyez fidèles à votre Seigneur. Il a accompli pour vous bien plus que votre père, votre mère, vos frères, vos sœurs, votre femme ou votre mari, votre pasteur ou n’importe qui. Accordez-Lui la première place, obéissez-Lui et vous verrez votre joie se multiplier, votre paix grandir, les difficultés disparaître et toutes choses se transformer pour la gloire de Dieu. Que le Seigneur le réalise pour vous.



20/08/2011
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