Né de Nouveau !

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Histoire d'Israêl Suite...

Déclaration de l'indépendance d'Israël

Le 14 mai 1948, le Conseil national proclame la naissance de l'État d'Israël en accord avec le plan de partage de la Palestine, Résolution 181 de l'ONU. La Proclamation de l'indépendance d'Israël se présente formellement sous la forme d'un document de près de 700 mots (en hébreu) contresigné par les 37 membres du « Conseil du Peuple » qui se transformait en organe législatif provisoire sous la dénomination du Conseil provisoire de l'État.

 

Reconnaissance de l'État d'Israël

Le 15 mai 1948, les États-Unis reconnaissent l'État d'Israël de facto et, deux jours plus tard, l'URSS reconnaît de jure le nouvel État. L'adoption de la Résolution 181 par l'Assemblée générale de L'ONU, le 29 novembre 1947, avait ouvert la porte à cette étape.

 

Le 15 mai 1948, fin de la domination étrangère sur la Terre d'Israël

Les troupes britanniques évacuent le pays le 15 mai 1948. Leur départ met fin à 1 800 ans de domination étrangère sur la Terre d'Israël.

Mais avant de partir, les Britanniques font encore plus pour faciliter la tâche aux armée arabes qui s'apprêtaient à envahir et détruire le jeune État d'Israël : ils transfèrent leurs bases militaires avec tout leur équipement aux arabes, et placent le général anglais Glubb Pacha à la tête de la Légion arabe de Transjordanie pour la commander, et des officiers britanniques pour l'encadrer.

 

Le 15 mai 1948, invasion du territoire d'Israël

Le 15 mai 1948, à l'aube, quelques heures à peine après la proclamation de l'indépendance d'Israël, les armées de l'Égypte, de la Syrie, du Liban et de l'Irak, ainsi que la Légion arabe de Transjordanie commandée par le général anglais Glubb Pacha et des officiers britanniques, appuyées par des contingents de l'Arabie Séoudite, envahissent le jeune État d'Israël. Le but de l'invasion fut défini par le Secrétaire général de la Ligue arabe du temps, Azzam Pacha, en ces termes :

« Cette guerre sera une guerre d'extermination et de massacre. On en parlera comme des massacres mongols et des Croisades ». BBC, 15 mai 1948.

 

Le 7 janvier 1949, accord d'Armistice de Rhodes, cessez-le-feu, et conséquences de l'agression arabe

Le 11 septembre 1948, l'Assemblée générale de l'ONU adoptait une résolution appelant les parties à négocier la paix et créait une Commission de réconciliation en Palestine, qui comprenait les États-Unis, la France et la Turquie. Toutes les délégations arabes votèrent contre cette résolution.

Les États arabes mirent comme préalable aux négociations l'acceptation par Israël du partage voté en 1947 par l'ONU, qu'ils avaient pourtant eux-mêmes rejeté à l'époque. Le but de cette manœuvre était évidemment de faire apparaître les Arabes comme les défenseurs du droit international.

L'opinion internationale accepta mal ce tour de passe-passe, qualifié de « doctrine de la guerre à responsabilité limitée ». Selon cette théorie, un agresseur peut rejeter une décision de compromis votée par l'ONU, puis « jouer à la guerre » dans la certitude que s'il perd, il peut demander que le compromis initial soit rétabli.

Le 7 janvier 1949, le cessez-le-feu est imposé sous la pression conjointe des Anglais et des Américains. L'Égypte accepte de négocier la fin des combats. Le 24 février 1949, Israéliens et Égyptiens signent à Rhodes, sous l'égide de l'ONU, un accord d'armistice.

Cet accord règle dans l'immédiat les questions militaires et ouvre la voie à des négociations de paix. Israël tient tous les territoires qui lui avaient été attribués par l'ONU, ainsi que la Galilée occidentale, la partie juive de Jérusalem et le corridor de Jérusalem, soit une superficie d'un tiers supérieure au partage de l'ONU.

L'Accord d'armistice garantit à chacune des parties le droit à la sécurité et prohibe le recours effectif ou intentionnel à la force. L'accord prévoit également que les signataires arabes empêcheraient des troupes irrégulières d'attaquer, à partir de leur territoire, les forces israéliennes, et que l'application de l'armistice serait sous contrôle des observateurs de l'ONU.

Des accords semblables sont signés avec le Liban le 23 mars 1949, la Transjordanie le 3 avril 1949, et la Syrie le 20 juillet 1949.

 

La guerre du Sinaï en 1956

De 1949 à 1956, les relations israélo-arabes sont été théoriquement régies par les accords d'Armistice de Rhodes.

Mais ces accords furent interprété différemment à Jérusalem et dans les capitales arabes. Les Israéliens les considéraient comme un premier pas vers la paix, tandis que les Arabes y voyaient un intermède, et déclaraient qu'ils étaient toujours en état de guerre.

Le 26 juillet 1956, du fait de « l'état de belligérance », l'Égypte se considéra autorisée à fermer le canal de Suez aux navires israéliens.

Le 1er septembre 1956, le Conseil de Sécurité de l'ONU statua que l'Égypte ne pouvait pas demeurer en état de belligérance et lui donna l'ordre d'ouvrir le canal au trafic israélien.

L'Égypte refusa. Elle ajouta l'installation de batteries à Charm-El-Cheikh et empêcha les navires israéliens de passer à travers le détroit de Tiran. De plus, l'Égypte organisa des opérations de feddayin (commandos terroristes) au coeur même du territoire israélien.

L'article III de l'Armistice de Rhodes contenait au paragraphe 2 une clause selon laquelle « les forces paramilitaires de chacune des parties, y compris d'éventuelles forces non régulières, ne commettront pas d'acte militaire ou hostile contre les forces militaires ou paramilitaires de l'autre partie, où contre des civils du territoire sous contrôle de cette partie ».

Le paragraphe 3 du même article établissait qu'aucun acte de guerre ou acte d'hostilité ne serait conduit à partir de territoires contrôlés par l'une des parties engagées dans cet accord, contre l'autre partie.

Pendant les six années durant lesquelles cet état de belligérance régnait, Israël dénombrait 1 843 cas de vol à main armée et de brigandage, 1 339 cas d'accrochage avec des forces égyptiennes, 345 cas d'incursions à partir des territoires sous contrôle égyptien, 172 cas de sabotage perpétrés par des unités militaires égyptiennes ou des feddayin en territoire israélien. Au total : 172 cas de sabotage causant de lourdes pertes, soit 364 Israéliens blessés et101 tués. Pendant la seule année de 1956, ces agression égyptiennes ont entraîné la mort de 28 Israéliens et causé 127 blessés ».

En 1955, l'Égypte commença à importer des armes du bloc soviétique. En 1956, le président égyptien Nasser nationalisa le canal de Suez. En octobre 1956, Nasser fit alliance avec la Jordanie et intensifia les attaques de feddayin contre Israël. C'est alors seulement qu'Israël organisa des opérations défensives contre l'Égypte et procéda à l'occupation de Gaza et du Sinaï.

« Ignorer tout ces raids égyptiens et traiter Israël comme s'il était l'agresseur et l'Égypte comme si elle était l'innocente victime, est une faute grave en politique, indéfendable dans son principe et en fait entièrement irréaliste et impraticable. »

Les États-Unis rejoignirent cependant l'Union soviétique dans une attitude hostile à Israël. Le président Eisenhower contraignit, par des pressions diverses, les Israéliens à évacuer Gaza et le Sinaï en 1957. En contrepartie, il promit à Jérusalem que le canal de Suez serait ouvert et que la libre circulation dans le golfe d'Akaba et en mer Rouge serait garantie par Washington et par l'ONU.

Cette promesse devait être réduite à néant lors de la crise de mai 1967, qui mena à la Guerre de six jours.

 

La Guerre des six jours : 5 juin 1967

C'est en février 1966 que les pays arabes ont commencé à déployer un dispositif militaire contre Israël en vue d'une agression.

Le président égyptien Nasser, à la suite d'un échec militaire au Yémen, et devant une situation économique interne qui s'aggravait, fit un discours très amer dirigé contre les État-Unis, l'Arabie Saoudite et Israël. La même semaine, un groupe d'officiers affiliés à l'aile gauche du parti nationaliste Baas prit le pouvoir en Syrie. Damas lança aussitôt une nouvelle campagne de terrorisme contre Israël.

Les Soviétiques exploitèrent ces faits nouveaux. Il accordèrent une aide militaire et économique accrue à la Syrie afin de menacer les intérêts pétroliers occidentaux en Irak, de mettre en danger le régime pro-occidental du roi Hussein de Jordanie, et de harceler les Israéliens.

Le Kremlin continua à soutenir Nasser sur les plans militaire, diplomatique et économique, afin de consolider l'influence soviétique en mer Rouge et de renverser le régime pro-occidental du roi Fayçal d'Arabie Saoudite.

Toute nouvelle crise au Proche-Orient provoquée par l'Égypte ou la Syrie, permettait aux Soviétiques d'introduire leur flotte en Méditerranée : mer jusqu'alors réservée à la VIe flotte américaine.

Durant cette période, les attaques terroristes contre Israël s'intensifièrent. On passa de 35 attaques en 1965 à 41 en 1966, et à 37 dans les quatre premiers mois de 1967. En outre, l'armée syrienne bombardait, avec son artillerie, les villages israéliens de Galilée à partir des hauteurs du Golan.

Israël déposa des plaintes au Conseil de Sécurité de l'ONU, mais les Soviétiques protégèrent systématiquement les Syriens en usant de leur droit de veto.

En août 1966, des hauteurs du Golan, les Syriens ouvrirent le feu contre des tracteurs israéliens sur les bords du lac de Tibériade. Les avions israéliens abattirent 6 Migs syriens.

Le 15 mai 1967, jour du 19e anniversaire de l'indépendance d'Israël, les forces égyptiennes pénétrèrent dans le Sinaï, contrairement aux accords de démilitarisation de 1957. Le 17 mai 1967, la radio du Caire, la «Voix des Arabes », proclamait : « Toute l'Égypte est dorénavant prête à une guerre totale qui mettra fin à l'État d'Israël ».

Les troupes de l'Égypte occupent Cham-el-Cheikh, verrou du golfe d'Akaba. Nasser obtient du secrétaire général de l'ONU, U Thant, le retrait des «castes bleus ».

Le 18 mai 1967, la « Voix des Arabes » annonça :

« Puisque désormais, il n'existe plus de force d'urgence internationale pour protéger Israël, nous ne patienterons plus. Nous n'allons plus porter plainte à l'ONU au sujet d'Israël. La seule méthode que nous emploierons contre Israël est une guerre totale qui aboutira à l'extermination de l'existence sioniste. »

Écho enthousiaste en Syrie, où le ministre de la Défense, le général Assad (plus tard, il deviendra le président de la Syrie) déclarait le 20 mai 1967 :

« Nos forces sont maintenant tout à fait prêtes non seulement à repousser l'agression, mais à commencer la libération en détruisant la présence sioniste dans la patrie arabe. L'armée syrienne, le doigt sur la gâchette, est unie... Moi, en tant que militaire, je crois qu'il est temps d'entrer dans la bataille de libération. »

Les Israéliens protestèrent auprès de l'ONU. Lorsqu'ils avaient retiré leurs troupes du Sinaï en 1957, c'était avec l'assurance que les « caste bleus » seraient stationnés à Gaza et à Charm-el-Cheikh pour empêcher les attaques terroristes et pour permettre la navigation israélienne dans le golf d'Akaba.

U Thant s'est alors envolé vers le Caire pour obtenir un délai. Nasser proclama officiellement que le détroit de Tiran et le golfe d'Akaba étaient fermés à la navigation israélienne. Cet acte de blocus constitue selon la loi internationale un « casus belli » : une agression à laquelle on peut légitimement répondre par une guerre défensive.

Nasser était conscient des conséquences éventuelles de sa politique. Le 22 mai 1967, il déclarait, devant l'armée égyptienne, et en présence de la presse internationale :

« Le pavillon israélien ne flottera pas dans le golfe d'Akaba. Notre souveraineté sur l'entrée du Golfe ne peut être contestée. Si des désirs d'Israël sont de nous faire la guerre, nous lui disons : soyez les bienvenus. »

En mai 1967, les Syriens avaient envoyé à Nasser un rapport alarmant, selon lequel Israël avait concentré 19 brigades sur leur frontière. Ce rapport fut présenté plus tard comme le motif réel de l'entrée des troupes égyptiennes dans le Sinaï. En fait, dès le mois de mars 1967, Gromyco avait conseillé à Nasser de retirer certaines troupes du Yémen et de les déployer dans le Sinaï afin d'exercer une pression militaire sur Israël.

Les États-Unis et L'ONU adressèrent pour leur part des rapports précis selon lesquels Israël n'était pas en train de mobiliser. Le secrétaire général de l'ONU, U Thant, le confirma officiellement le 19 mai 1967.

L'ambassadeur soviétique en Israël, Dimitri Chouvakhine, téléphona au Premier ministre israélien, Levi Eshkol, pour lui transmettre l'accusation de Moscou selon laquelle l'État hébreux concentrait des troupes près de la Syrie. Eshkol lui proposa de l'emmener immédiatement en Galilée afin qu'il puisse voir de lui-même que l'accusation était sans fondement. Mais le diplomate soviétique répondit qu'il était sûr que Moscou n'accusait pas Israël à la légère. Il déclina l'invitation d'Eshkol.

Dans un procès qui eu lieu après la guerre en Égypte, l'ancien ministre de la Guerre, Shamseddin Badran, indiqua que le général Mohammed Fawzi, le chef d'état-major égyptien, avait personnellement examiné les rapports russe et syrien selon lesquels les Israéliens massaient des forces pour attaquer la Syrie, et avait conclu que « les Russes avaient des hallucinations ».

Le 28 janvier 1950, l'Égypte avait déjà reconnu le caractère international du détroit de Tiran lorsqu'elle envoya un message ainsi formulé à l'ambassade américaine au Caire : « Il va sans dire que le passage (à travers le détroit de Tiran) restera libre comme par le passé, conformément à la pratique internationale, et avec la reconnaissance du principe de la loi internationale. »

En 1957, 17 puissances maritimes déclarèrent à l'ONU qu'Israël avait le droit de transiter par le détroit de Tiran. La Convention sur les eaux territoriales et les zones attenantes, adoptée le 27 avril 1958 et entrée en vigueur le 10 septembre 1964 lors de la conférence de l'ONU sur le droit maritime, stipule :

« Il n'y aura aucune suspension du transit pacifique des bateaux étrangers à travers les détroits qui servent à la navigation internationale ; ni dans la haute mer, ni dans les eaux territoriales d'un État étrangers. »

En 1967, il était clair que la fermeture du détroit de Tiran constituait un « casus belli ». Le 19 juin 1967, le président des États-Unis, Lyndon Johnson, déclarait :

« Rien n'a contribué davantage à l'explosion que la décision arbitraire et dangereuse de fermer le détroit de Tiran. Le droit de passage à la marine civile doit être préservé pour toutes les nations. »

Tant par leurs paroles que par leurs actes, les dirigeants arabes indiquaient qu'ils avaient l'intention d'attaquer Israël et de détruire l'État hébreux.

 

Citations de discours de Nasser en mai 1967 :

« Notre objectif de base est la destruction d'Israël. Le peuple arabe veut se battre. » (27 mai 1967)

« Le blocus de Charm-el-Cheikh signifie une confrontation avec Israël. Le fait d'avoir adopté cette mesure nous oblige à nous préparer à une guerre générale contre Israël. » (27 mai 1967)

« Nous n'accepterons aucune coexistence avec Israël. Il n'est pas question de l'établissement d'une paix entre les pays arabes et Israël. La guerre avec Israël est une réalité depuis 1948. » (28 mai)

« Les armées d'Égypte, de Jordanie, de Syrie et du Liban se trouvent le long des frontières d'Israël... pour faire face au défit. Derrière nous se trouvent les armées de l'Irak, de l'Algérie, du Koweit, du Soudan et toute la nation arabe. Cette action étonnera le monde. Aujourd'hui, le monde saura que les Arabes sont prêts à se battre, que l'heure suprême est arrivée. Nous avons atteint le stade des actions sérieuses et non plus des déclarations ». (30 mai)

Le 31 mai 1967, le roi Hussein de Jordanie se rend au Caire pour y signer un pacte de défense mutuelle avec l'Égypte pour une période de cinq ans. C'était un coup dur à la diplomatie d'apaisement américaine : la Jordanie étant un allié des États-Unis. Cela signifiait qu'Israël se trouvait maintenant confronté à une alliance arabe hostile sur trois frontières.

 

Le 31 mai 1967, le quotidien officieux du Caire, « Al Akhbar » , écrivait :

« Après les accords militaires signés avec la Jordanie, l'artillerie jordanienne, alliée aux forces d'Égypte et de Syrie, est en mesure de couper Israël en deux à Kalkilia, à l'endroit où le territoire israélien ne présente que 12 kilomètres de largeur, entre la ligne d'Armistice jordanienne et la mer Méditerranée. L'encerclement militaire d'Israël par les forces arabes... justifiera la crainte de Ben Gourion selon laquelle Israël se trouverait dans la gueule du loup. »

Nasser resserra encore plus le noeud autour d'Israël le 4 juin 1967, en persuadant un autre pays arabe, l'Irak, de joindre son alliance.

 

Le 31 mai 1967, le président irakien Aref déclarait :

« L'existence d'Israël est une erreur qui doit être rectifiée. Nous avons maintenant l'occasion d'effacer l'ignominie qui existe depuis 1948. Notre but est clair &endash; effacer Israël de la carte. »

Israël se trouvait devant une double menace. Il était entouré d'armées capables d'utiliser des armes soviétiques sur toutes ses frontières, ainsi que des armes américaines et anglaises sur l'une d'entre elles, la frontière jordanienne.

Eilat, la fenêtre d'Israël sur l'Orient, sur l'Océan indien et sur la côte orientale de l'Afrique, était dorénavant fermée. Ce blocus du golfe a'Akaba constituait bel et bien le premier acte d'une guerre totale.

Après la Guerre des six jours, en juin 1967, Israël espérait que les États arabes reconnaîtraient enfin son existence et engageraient des négociations de paix. Au nom du gouvernement israélien d'union nationale (présidé par le travailliste Lévi Eshkol et dans lequel le dirigeant conservateur Menahem Begin était ministre d'État), le ministre israélien des Affaires étrangères, Abba Eban, précisa que tout était négociable.

 

Réunions de Khartoun, août 1967, les chefs d'État de la ligue arabe répliquèrent par un triple non :

« Les rois et les présidents arabes ont décidé d'unifier leurs efforts sur le plan international et sur le plan diplomatique afin d'éliminer les conséquences de l'agression et d'assurer le retrait des forces agressives d'Israël hors des terres arabes ; cela dans les limites que les États arabes s'imposent : non à la paix avec Israël ; non à des négociations avec Israël ; non à la reconnaissance d'Israël ; préservation des droits des Palestiniens dans leur cadre national. »

 

Résolution 242 du Conseil de sécurité de l'ONU

Le 22 novembre 1967, le Conseil de sécurité de l'ONU adoptait une résolution établissant les principes d'une négociation de paix entre Israël et les États arabes. Les Israéliens et les Arabes affirment depuis lors qu'ils « acceptent la résolution 242 ». Mais de profondes divergences existent au sens réel de ce texte.

Les Arabes insistent sur les paragraphes 1 et 2 de la résolution, mais ont toujours refusé de prendre en considération le paragraphe 3, selon lequel un représentant spécial des Nations Unies doit « établir et maintenir des contacts en vue de favoriser un accord ».

 

Texte de la Résolution 242, tel qu'adopté le 22 novembre 1967 par le Conseil de sécurité de l'ONU

« Le Conseil de sécurité,

Exprimant sa préoccupation constante devant la grave situation qui prévaut au Proche-Orient,

Soulignant l'inadmissibilité de l'acquisition de territoires par la guerre, et la nécessité d'oeuvrer pour une paix juste et durable permettant à chaque État de la région de vivre dans la sécurité,

Soulignant d'autre part que tous les États membres de l'ONU, en acceptant la Charte des Nations Unies, se sont engagés à agir en conformité avec l'article 2 de cette Charte,

1) Affirme que le respect des principes de la Charte exige l'établissement d'une paix juste et durable au Proche-Orient, qui reposerait notamment sur l'application des deux principes suivants :

I- Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés au cours du récent conflit.

II- Fin de toute revendication ou de tout état de belligérance, respect et reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région et de leur droit de vivre en paix dans des frontières sûres et reconnues, dégagées de toute menace ou de tout acte de violence.

2) Affirme, d'autre part, la nécessité :

a) de garantir la liberté de navigation à travers les voies d'eau internationales de la région ;

b) d'apporter une juste solution au problème des réfugiés ;

c) de garantir l'inviolabilité territoriale et l'indépendance politique de chaque État de la région, à travers divers mesures telles que, notamment, l'établissement de zones démilitarisées.

Prie le Secrétaire général de l'ONU de désigner un Représentant spécial qui sera chargé d'établir et de maintenir des contacts avec les États concernés, et d'appuyer touts efforts en vue de parvenir à une solution pacifique et acceptée, conformément aux dispositions et aux principes de la présente résolution.

Prie le Secrétaire général de transmettre le plus vite possible au Conseil de sécurité des rapports sur les efforts du Représentant spécial ».

Adoptée à l'unanimité à la 1382° séance.

14 mai 1948 »

 

Texte de la Résolution 338 du Conseil de sécurité de l'ONU, adopté le 22 octobre 1973

« Le Conseil de sécurité,

Appelle toutes les parties engagées dans les présents combats à cesser le feu et à mettre fin immédiatement à toute activité militaire, dans un délai maximum de douze heures après l'adoption de la présente décision, et ce, dans les positions qu'elles occupent actuellement ;

Appelle toutes les parties concernées à commencer à mettre en application, dès le cessez-le-feu, la résolution 242 du Conseil de sécurité, dans toutes ses parties ;

Décide que des négociations commenceront entre les parties, immédiatement et concurremment avec la mise en place du cessez-le-feu, sous les auspices appropriés, dans le but d'établir une paix juste et durable au Proche-Orient ».

Adoptée à la 1747° séance par 14 voix contre zéro.

 

Sens juridique de la Résolution 242

Un désaccord existe quant à l'interprétation de l'alinéa 1 du premier paragraphe de la Résolution 242. Le texte anglais de la résolution dit précisément :

« Withdrawal of Israel's armed forces from territories occupied in the recent conflict », ce qui se traduit par : « Retrait des forces armées israéliennes de territoires occupés au cours du récent conflit. »

Le texte français de la résolution indique par contre :

« Retrait des forces israéliennes des territoires occupés au cours du récent conflit. »

Selon Lord Caradon, rédacteur de la Résolution 242 en 1967, c'est bien le texte anglais qui fait foi. Les gouvernements d'Israël et des États-Unis considèrent donc que la Résolution 242 fait obligation à l'État hébreu d'évacuer certains territoires acquis au cours de la guerre des Six Jours, mais pas tout le territoire. Les États arabes considèrent au contraire qu'Israël doit revenir aux lignes de cessez-le-feu en vigueur le 4 juin 1967, à la veille de la guerre.

Il est à noter que le mot anglais « all » (tous) a été soigneusement évité : « Withdrawal from territories » et non pas : « Withdrawal from all the territories ». Ce qui confirme l'interprétation israélo-américaine.

 

Arthur Goldberg, représentant des États-Unis auprès des Nations Unies en 1967, a publié le 8 mai 1973 la mise au point suivante :

« La Résolution 242 ne requiert pas explicitement d'Israël un repli sur les lignes tenues à la veille de la guerre. Les États arabes souhaitaient qu'une telle exigence fût formulée : l'Union soviétique... fit une proposition dans ce sens au Conseil de sécurité ; elle fut imitée par la Yougoslavie et quelques autres pays au cours de la session spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU. Mais ni au Conseil de sécurité ni à l'Assemblée générale, l'exigence d'un tel retrait ne reçut un soutien suffisant.

« La Résolution 242 se borne à poser le principe d'un « retrait des forces israéliennes de territoires occupés au cours du récent conflit », et le lie à un autre principe selon lequel chaque État de la région a le droit de vivre en paix dans des frontières sûre et reconnues ».

En ce qui concerne l'éventuel retrait israélien, des omissions tout à fait notables, et nullement accidentelles, portent sur les mots anglais « the », « all » et sur l'expression « The June 5, 1967 lines ».

Arthur Goldberg entend par-là que le Conseil a volontairement écarté une résolution rédigée de la manière suivante : « Withdrawal of Israeli armed forces from all the territories occupied after June 5, 1967 ». En français : « Retrait des forces armées israéliennes de tous les territoires occupés à partir du 5 juin 1967 ».

Goldberg poursuit : « La Résolution 242 parle d'un retrait des territoires occupés sans spécifier l'étendue de ce retrait. Et la présence des mots « secure and recognized boundaries » (frontières sûres et reconnues) implique que les parties peuvent effectuer des rectifications de frontières dans le cadre de leur accord de paix, rectifications qui supposeraient un retrait partiel et non complet de la part d'Israël, dans la mesure où les frontières d'avant juin 1967 se sont révélées incompatibles avec sa sécurité ».

Le 25 novembre 1973, Eugène Rostow, ancien secrétaire d'État adjoint des États-Unis, qui a joué un rôle primordial dans la formulation de la diplomatie américaine entre 1966 et 1969, écrivait dans une lettre au journal « New York Times » :

« D'un point de vue légal, Israël occupe les territoires conquis en 1967 en vertu des résolutions du Conseil de sécurité, qui ont reconnu son rôle de puissance occupante et qui interdisent de porter atteinte à sa présence jusqu'à ce que les parties engagées dans le conflit fassent la paix. L'attaque armée du 6 octobre 1973 (la guerre du Kippour) constitue donc la violation la plus flagrante de la Charte des Nations Unies depuis l'invasion de la Corée du sud par les troupes nord-coréennes, le 25 juin 1950, invasion qui, elle aussi, avait pour but officiel de « reprendre possession du territoire national ».

La Résolution 242 se réfère aussi à la liberté de navigation dans les voies d'eau internationales, ce qui signifie que les navires israéliens doivent circuler librement par le canal de Suez et par le golfe d'Akaba. Après l'adoption de la résolution, Nasser déclarait : « Quel que soit le prix à payer, nous ne permettrons pas à Israël d'emprunter le canal de Suez. »

 

Problème des réfugiés

La Résolution 242 mentionne aussi « une juste solution au problème des réfugiés ». Les États arabes prétendent que cette phrase prescrit le rapatriement de tous les réfugiés arabes palestiniens. Mais l'emploi du mot « réfugiés » sans adjectif indique que les deux problèmes de réfugiés du Proche-Orient doivent être résolus simultanément : celui des réfugiés arabes et celui des réfugiés juifs.

Au cours des discussions portant sur la Résolution 242, les États arabes ont souvent observé que, même s'ils acceptaient pour leur part ce document, les Palestiniens, quant à eux, ne pouvaient renoncer à leur droit naturel : la libération de la Palestine et le remplacement de l'État d'Israël par un État arabe palestinien. L'application de la Résolution 242 ne constitue donc, pour les États arabes, qu'une étape dans la lutte contre Israël, et non pas, comme le texte même de la Résolution 242 l'indique clairement, la fin du conflit israélo-arabe.

 

L'Égypte voulait attaquer Israël

En 1971, dans un discours prononcé à l'occasion de l'anniversaire de la Résolution nassérienne, le président égyptien Sadate lança un ultimatum aux États-Unis et à Israël. Il se déclarait prêt « à sacrifier un million de soldats et à rejeter la Résolution 242 de L'ONU si l'année 1971 se terminait sans décision ». Sa menace ne se concrétisa pas cette année-là.

Au cours de l'année 1972 et au début de 1973, Sadate continua de menacer de reprendre les hostilités à moins que les États-Unis n'acceptent son interprétation de la Résolution 242, tendant à un retrait total des Israéliens des territoires conquis en 1967.

Simultanément, le leader égyptien menait une offensive diplomatique auprès des États européens et africains afin d'obtenir leur soutien. Il demanda aux Soviétiques de faire pression sur les États-Unis, mais aussi de lui fournir des armes offensives, adaptées à une traversée éventuelle du canal de Suez.

Les Soviétiques étaient alors plus intéressés par le maintien d'un semblant de détente avec les États-Unis que par une confrontation au Moyen-Orient. Ils rejetèrent les demandes de Sadate. En réplique, Sadate fit expulser environ 20 000 conseillers soviétiques d'Égypte.

Dans une interview donnée au magazine « Newsweek » le 9 avril 1973, Sadate menace de nouveau de reprendre la guerre.

  

Guerre du Kippour

Dans un discours prononcé le 26 septembre 1973, Sadate affirmait : « Si je veux rouvrir le canal de Suez, je n'ai pas à demander l'autorisation des États-Unis ou d'Israël. Mais le problème n'est pas seulement celui du canal... Il y a la question de la Palestine, la question de la libération des terres occupées. »

Le 6 octobre 1973, jour de Kippour (la fête la plus solennelle du calendrier Juif), l'Égypte et la Syrie lancèrent par surprise une attaque coordonnée contre Israël.

Sur les hauteurs du Golan, quelques 180 chars israéliens durent faire face à une force blindée syrienne évaluée à 1 400 chars. Le long du canal de Suez, 500 soldats israéliens, qui tenaient des fortins de la « ligne Bar-Lev », furent attaqués par 70 000 Égyptiens.

Le 16 octobre 1973, dix jours après le début des hostilités, Sadate et le président syrien Assad dévoilèrent leurs véritables objectifs de guerre. Pensant encore à ce moment que les Arabes étaient vainqueurs, bien que les forces égyptiennes eussent subit divers revers militaires, Sadate déclara que : « L'Égypte poursuivra la lutte jusqu'à ce qu'elle ait reconquis les territoires perdus en 1967 et jusqu'à ce que les droits légitimes du peuple palestinien soient rétablis ». Formule qui suppose la destruction de l'État d'Israël.

Se tenant sur la défensive pendant les deux premiers jours de l'attaque, Israël mobilisa ses réservistes, rejeta les envahisseurs et porta la guerre en territoire ennemi. L'U.R.S.S. livra par pont aérien un armement perfectionné aux États arabes, tandis que les États-Unis essayaient d'imposer un cessez-le-feu. Neuf autres États arabes entrèrent progressivement dans la bataille, notamment la Lybie, le Maroc et la Jordanie. C'est alors seulement que les États-Unis commencèrent à leur tour à approvisionner Israël par un pont aérien.

L'Égypte fut sauvée d'une défaite désastreuse par le Conseil de sécurité de l'ONU qui imposa un cessez-le-feu lorsque les troupes du général Sharon eurent franchi le canal de Suez et marché vers Le Caire. Le même Conseil de sécurité n'avait pas réagi lors de l'attaque contre Israël, tant que le sort avait paru favorable aux Arabes.

Neuf pays arabes, et quatre pays du Proche-Orient au moins, ont activement appuyé l'agression égyptienne et syrienne.

 

Conclusion

L'histoire du Peuple Juif du Proche-Orient que nous venons d'étudier démontre qu'il s'agit bien ici d'un droit naturel, légitime et pacifique de retour dans sa patrie ancestrale, Israël.

En 1923, en accord avec le droit international, la Turquie a renoncé, par le traité de Lausanne, à toute revendication sur ses anciens territoires de Palestine, de part et d'autre du Jourdain, et a transmit la souveraineté sur la Palestine à la Société des Nations (SDN), qui a remis au gouvernement de Grande-Bretagne, par mandat, le territoire de Palestine.

En 1947, la Grande-Bretagne a renoncé à son mandat et a remis la Palestine à l'Organisation des Nations Unies (l'ONU), héritière de la Société des Nations (SDN).

Le 29 novembre 1947, l'ONU était donc légitimée par le droit international lorsque son Assemblée générale a été appelée à voter démocratiquement l'adoption de la Résolution 181 sur le partage de la Palestine en deux états : un État Juif et un État Palestinien (33 pays pour, 13 pays contre et 10 abstentions).

À partir de ce vote démocratique et historique de la communauté internationale, rien ne peut plus justifier le refus jusqu'à aujourd'hui des pays arabes et des Arabes palestiniens, de reconnaître l'État d'Israël, sinon, un profond mépris de la communauté internationale.

Jusqu'à aujourd'hui, il est inacceptable qu'Israël n'ait pu signer un traité de paix avec ses voisins arabes, sauf avec l'Égypte, et dans ce dernier cas, on s'est empressé, peu de temps après, d'assassiner son président qui l'avait signé : Anouar el Sadate.

Il est absurde de prétendre qu'Israël à tout fait pour faire échouer les accords d'Oslo et humilier l'Autorité palestinienne. Seul le refus de l'Autorité palestinienne de reconnaître Israël, et son désir de le détruire, ont été les véritables causes de l'échec des accords d'Oslo. Dans une négociation, lorsqu'un des partenaires ne reconnaît pas l'existence de l'autre, il est difficile d'arriver à un compromis. C'est du moins un sérieux handicap !

Israël ne peut accepter de faire la paix qu'avec un partenaire prêt à reconnaître son existence et à lui reconnaître des frontières sûres. Chaque fois qu'il trouvera un tel interlocuteur, des négociations s'engageront en vue d'un accord comme celui avec l'Égypte.

La légalité des implantations israélienne qui fait l'objet d'une large controverse, et qui sert de prétexte présentement à un harcèlement terroriste meurtrier de civils israéliens, a déjà fait l'objet d'un avis juridique du professeur de Droit International Stephen Schwebel dans le journal américain de Droit International, à l'effet qu'un État peut s'emparer d'un territoire étranger et l'occuper en toute légitimité dans l'exercice de son droit à l'autodéfense :

a) Il peut exiger, comme condition de son retrait, que des mesures soient prises afin d'assurer sa sécurité et que le territoire ne soit pas utilisé contre lui en vue d'exercer une menace.

b) Lorsque l'autorité qui occupait antérieurement ce territoire y pénètre illégalement, l'État qui s'en est emparé au titre de son droit à l'autodéfense dispose d'une légitimité supérieure à celle de l'occupant d'origine.

Au sujet des territoires occupés et des accusations proférées par l'Autorité palestinienne de violations par Israël de la quatrième convention de Genève, l'avocate Rita Hauser, qui était la représentante des États-Unis à la Commission des droits de l'homme aux Nations Unies, déclarait lors de son témoignage devant la chambre des Relations internationales du Comité de la Convention de Genève, le 21 septembre 1977, ce qui suit :

« Les restrictions contenues dans la convention relative à une puissance militaire occupante présupposent que le souverain légitime était signataire de la convention. Alors que la Judée, Samarie et Gaza étaient illégalement occupées respectivement par la Jordanie et l'Égypte ; ceci, étant le résultat du refus arabe d'accepter la résolution de partage de 1947 ». Le juriste en conclut que la convention n'est pas applicable en espèce.

Yehuda Blum déclarait à ce propos dans le journal Le Monde du 12 janvier 1978 : « Du fait que la Jordanie n'ayant jamais été le souverain légitime en Judée et Samarie, les dispositions de la quatrième convention de Genève, y compris celles de l'article 49 qui doivent protéger les droits du « souverain légitime », ne s'appliquent pas à la Jordanie. C'est pourquoi Israël n'est pas visé par ces dispositions et ne doit pas se considérer comme limité par elles dans ses actes ».

Enfin, la présence d'Israël dans les régions de Judée, Samarie et Gaza est légitime et ne peut représenter en aucun cas un obstacle à la paix au Proche-Orient comme laisse croire la propagande palestinienne.

Une seule solution peut mettre fin à l'occupation des territoires et à la création d'un État palestinien, c'est la reconnaissance de l'État d'Israël et son droit de vivre en Paix dans des frontières sûres et reconnues. Les Palestiniens et les pays arabes doivent renoncer une fois pour toute à vouloir détruire Israël.

Des frontières sûres pour Israël signifient pour l'Autorité palestinienne de négocier avec Israël pour redéfinir les frontières, qui ne peuvent plus être les mêmes qu'avant 1967, ces anciennes frontières ayant fait la preuve après de multiples guerres et agressions terroristes des pays arabes et des Arabes palestiniens, qu'elles n'étaient pas sécuritaires. Les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l'ONU, reconnaît ce droit à Israël.

Il n'y aurait jamais eu un seul réfugié arabe palestinien, ni de redéfinition de frontières si les pays arabes et les Arabes palestiniens avaient accepté en 1947 la Résolution 181 des Nations Unies, qui créait deux États en Palestine. Que de morts et de souffrances inutiles !

Jean-Marie Gélinas

Président des Amitiés Québec-Israël

Le 5 avril 2002

chant messianique:

http://www.messianicjewishvideo.com/view/122/yehuda-glantz-en-charango-canta-el-carnavalito-en-hebreo/



20/11/2007
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