Né de Nouveau !

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L'Esprit de prière

L'Esprit de Prière

Par Charles Grandison Finney

"De même l'Esprit nous aide dans nos faiblesses, car nous ne savons pas ce qu'il convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit Lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; et Celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l'Esprit , parce que c'est selon Dieu qu'Il intercède en faveur des saints." Romains 8 : 26-27 (...).

1. QUEL EST L'ESPRIT DONT IL EST PARLE ?

Il ne s'agit pas de notre esprit. L'Esprit dont il s'agit ici, est l'Esprit-Saint. "Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l'Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez ; car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n'avez point reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! L'Esprit Lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu" Romains 8:13-16. Notre texte parle clairement du même Esprit.

2. CE QUE FAIT CET ESPRIT

Il intercède pour les saints. " Il intercède pour nous" et " Il nous aide dans nos faiblesses" quand " nous ne savons pas ce que nous devons demander". Il aide les chrétiens à prier "selon la volonté de Dieu", c'est à dire à demander les choses pour lesquelles Dieu désire qu'ils prient.

3. POURQUOI L'ESPRIT-SAINT AGIT-IL AINSI ?

Il agit ainsi à cause de notre ignorance, parce que nous ne savons pas ce qu'il convient de demander dans nos prières ; nous sommes si ignorants de la volonté de Dieu, aussi bien de celle qui est révélée dans la Bible que de celle qui n'y est pas révélée, et que nous devrions apprendre à connaître par les directions de Sa Providence ! Le genre humain est dans une profonde ignorance quant aux promesses et aux prophéties de la Bible ; il est aveugle quant aux directions de la Providence ; et l'ignorance est encore plus profonde sur les points dont Dieu ne parle que par les directions de Son Esprit.(...) les quatre sources de preuves servant de base à la prière de la foi (sont) : les promesses, les prophéties, les signes de la Providence, et les directions de l'Esprit-Saint. Quand les trois premiers moyens nous manquent pour savoir ce que nous devrions demander dans la prière, l'Esprit vient nous diriger.

4. COMMENT L'ESPRIT INTERCEDE-T-IL ?

De quelle manière opère-t-Il pour nous aider dans nos faiblesses ?

Ce n'est pas en supprimant l'usage de nos facultés. Ce n'est pas en priant à notre place, tandis que nous ne faisons rien. Il prie pour nous en stimulant nos facultés. Non qu'Il nous suggère immédiatement des paroles, ou dirige notre langage, mais Il éclaire notre esprit, et fait que la vérité s'empare de notre âme. Il nous conduit à considérer l'état de l'Eglise et la condition des pécheurs autour de nous. Nous ne pouvons pas dire la manière dont Il présente la vérité à notre esprit jusqu'à ce qu'elle produise ses effets ; mais ce que nous pouvons savoir, c'est qu'Il nous conduit à une profonde considération de l'état des choses, et que le résultat naturel et logique en est des sentiments profonds. Quand l'Esprit présente la vérité à un homme, il n'y a qu'un moyen par lequel cet homme puisse échapper aux impressions profondes dont je parle : c'est en détournant ses pensées de cette vérité pour les tourner vers d'autres objets. Les pécheurs ne peuvent échapper à des sentiments quand l'Esprit de Dieu leur présente la vérité. Ils se sentent mal à l'aise aussi longtemps qu'ils restent impénitents. Si une personne est chrétienne, et que l'Esprit Saint mette un sujet en contact direct avec son coeur, il est aussi impossible que cette personne ne le sente pas, qu'il est impossible que vous ne sentiez rien si vous mettez votre main dans le feu. Si l'Esprit conduit un homme à réfléchir sur des sujets propres à exciter des sentiments extrêmement puissants concernant le salut des âmes, si cet homme ne sent rien, c'est une preuve qu'il n'a aucun amour pour les âmes, qu'il n'a rien de l'Esprit de Christ, et ne sait rien de l'expérience chrétienne.

2° L'Esprit fait sentir au chrétien la valeur des âmes, la culpabilité des pécheurs endurcis et le danger qu'ils courent. Il est étonnant de voir l'insensibilité et la stupidité de bien des chrétiens qui laissent leurs enfants descendre directement en enfer, sous leurs yeux, et qui semblent à peine éprouver quelque chose à leur égard ou faire le moindre effort pour les sauver. Pourquoi? Parce qu'ils sont aveugles sur ce qu'est l'enfer, incrédules quant à la Bible, et ignorants des promesses précieuses que Dieu a faites aux parents chrétiens. Ils chassent l'Esprit de Dieu à force de Le contrister, et il est inutile de leur dire de prier pour leurs enfants, aussi longtemps qu'ils vivent eux-mêmes sans l'Esprit de Dieu.

L'Esprit enseigne aux chrétiens à comprendre et à appliquer les promesses de l'Ecriture. Il est étonnant qu'en aucun temps les chrétiens n'aient su appliquer pleinement les promesses de l'Ecriture aux événements. Ce n'est pas qu'elles soient obscures ; mais on a toujours eu une disposition extraordinaire à négliger les Ecritures comme source de lumière, à l'égard des événements courants de la vie. Combien les apôtres étaient surpris de l'application que Christ se faisait à Lui-même de tant de prophéties ! Ils semblaient continuellement prêts à s'écrier : " C'est étonnant ! Est-ce possible ? Jamais auparavant nous ne l'avions compris ! " Quel est l'homme qui, considérant la manière dont ces apôtres, dirigés plus tard par le Saint-Esprit, appliquaient les passages de l'Ancien Testament aux temps évangéliques, n'ait été surpris de la richesse de signification qu'ils découvraient dans les Ecritures ? Il en a été de même de plus d'un chrétien rempli de l'esprit de prière.

J'ai connu un homme dans une grande obscurité spirituelle. Il s'était retiré pour prier, résolu à ne pas lâcher prise jusqu'à ce qu'il ait trouvé le Seigneur. Il se mit à genoux et s'efforça de prier, mais tout était sombre, et il ne pouvait pas prier. Il se releva pour un moment, mais il ne pouvait renoncer à sa décision, car il s'était promis à lui-même que le soleil ne se coucherait point avant qu'il ne se fût donné à Dieu. Il se remit donc à genoux, mais tout était encore ténébreux, et son cœur était aussi dur qu'auparavant. Il était prêt de désespérer, et il s'écriait comme en agonie : " J'ai chassé l'Esprit de Dieu en Le contristant, et il n'y a plus de promesse pour moi " l'accès auprès de Dieu m'est fermé ! " Mais comme il avait résolu de ne pas lâcher prise, il se remit à genoux. Il n'avait prononcé que peu de paroles, lorsque ce passage se présenta à son esprit aussi nouveau que s'il venait de le lire "Vous me chercherez et vous me trouverez, quand vous m'aurez recherché de tout votre cœur " Jérémie29:13. Il comprit que cette promesse, quoique renfermée dans l'Ancien Testament et adressée aux Juifs, était aussi bien pour lui, que pour eux. Elle brisa son cœur en un instant, comme le marteau de l'Eternel. Il pria et se releva heureux en Dieu.

C'est ce qui arrive aussi souvent à des chrétiens quand ils prient pour leurs enfants. Quelquefois ils prient, et sont dans l'obscurité et dans le doute. Il leur semble qu'il n'y a aucun fondement pour leur foi, aucune promesse spéciale pour les enfants des croyants. Mais tandis qu'ils plaident avec Dieu, Dieu leur montre le sens étendu d'une promesse, et leur âme s'appuie sur celle-ci comme sur le bras du Tout-Puissant. J'ai entendu raconter qu'une veuve était très en peine au sujet de ses enfants, jusqu'à ce que ce passage se présentât avec force à son esprit : " Tu peux abandonner tes orphelins, je les ferai vivre, et que tes veuves mettent leur confiance en moi " Jérémie 49:11. Elle vit que cette déclaration avait une grande portée, et elle put la saisir, pour ainsi dire, des deux mains. Elle remporta la victoire dans la prière, et ses enfants furent convertis.

Le Saint-Esprit a été envoyé dans le monde par le Sauveur, pour diriger les Siens, les instruire et leur remettre en mémoire les enseignements divins, aussi bien que pour convaincre le monde de péché.

L'Esprit conduit les chrétiens à désirer et à demander des choses que la Parole écrite ne spécifie aucunement. Que Dieu soit disposé à sauver, voilà une vérité générale. Il est vrai de même qu'Il est disposé à répondre aux prières. Mais comment connaîtrai-je la volonté de Dieu pour une personne, pour savoir si je puis, oui ou non, prier avec foi et selon la volonté de Dieu, pour sa conversion et son salut ? C'est ici qu'intervient l'Esprit de Dieu qui incline le cœur de Ses enfants à prier pour ces âmes, et cela au moment où Dieu se dispose à les bénir. Quand nous ne savons pas pour quel sujet prier, l'Esprit nous amène à penser intensément à tel ou tel objet, à en considérer les circonstances, à en apprécier la valeur, à avoir des sentiments profonds à son égard, à prier et à éprouver comme des douleurs d'enfantement jusqu'à ce que la personne soit convertie. Je sais que cette sorte d'expérience est moins connue en ville qu'à la campagne, à cause du nombre infini de choses qui, dans les villes, détournent la pensée et contristent l'Esprit.

J'ai eu beaucoup d'occasion de voir ce qui en était dans certains endroits. J'ai connu un chrétien qui avait coutume de tenir la liste des personnes qu'il avait spécialement à cœur ; et j'en connais une multitude pour le salut desquelles il priait, qui furent immédiatement converties. Je l'ai vu prier dans une espèce d'agonie pour certaines personnes portées sur sa liste et je sais qu'il demandait même quelquefois à quelqu'un d'autre de l'aider à prier pour tel ou tel. Son esprit s'attachait, se cramponnait parfois à tel individu endurci, dont on désespérait et qui ne pouvait être atteint par aucun moyen ordinaire. Dans la ville d'Evans Mill. où il y avait un réveil, se trouvait un adversaire, extraordinairement violent et haineux. Il tenait un café et il prenait un plaisir à jurer effroyablement toutes les fois qu'il pouvait être entendu par des chrétiens, afin de leur faire de la peine. Il était tellement pervers qu'un de ses voisins crut qu'il lui faudrait vendre ou donner son propre établissement et quitter la ville, parce qu'il ne pouvait pas vivre auprès d'un tel jureur. Le chrétien dont je vous parle, passant par cette ville, apprit ces choses et fut profondément affligé et angoissé au sujet de cet impie. Il l'ajouta à sa liste d'intercession. Le cas pesait sur son cœur, même pendant son sommeil, il pria pour lui pendant bien des jours. La première chose que nous apprîmes du malheureux jureur, c'est qu'il vint peu après à une réunion, se leva, confessa ses péchés, et répandit son âme devant tous.

Son café servit aussitôt à des réunions de prière. Voici comment l'Esprit de Dieu conduit tels ou tels chrétiens à prier pour des choses ou pour des personnes pour lesquelles, sans y être conduits par l'Esprit, ils n'auraient pas prié ; et ainsi ils prient pour certaines choses " selon la volonté de Dieu ".

On a fait beaucoup de mal en disant qu'une telle intervention de l'Esprit équivaut à une nouvelle révélation. Bien des gens en sont si effrayés, qu'ils ne veulent pas même s'arrêter à rechercher en quoi consiste cette intervention, et si l'Ecriture l'enseigne ou non.

C'est la vérité évidente que l'Esprit conduit un chrétien à prier. Si un Dieu pousse un homme à prier pour une personne, nous devons conclure, d'après la Bible, que Dieu veut la sauver. Si nous trouvons, en jugeant de l'état de notre âme d'après l'Ecriture, que nous sommes conduits par l'Esprit à prier pour quelqu'un, nous avons une preuve suffisante pour croire que Dieu est disposé à la bénir.

L'Esprit guide encore les chrétiens, en leur donnant un discernement spirituel pour les mouvements et les procédés de la Providence. Des chrétiens pieux, gens de prière, voient souvent les choses avec une telle clarté et si loin devant eux, que c'est pour d'autres personnes un sujet d'étonnement embarrassant. Ces chrétiens semblent parfois presque prophétiser. Sans doute on peut se tromper, et quelquefois on se trompe en s'appuyant sur sa propre intelligence, alors qu'on se croit conduit par l'Esprit. Toutefois il n'y a aucun doute qu'un chrétien ne puisse discerner clairement les signes des temps, et comprendre par les voies de la Providence, à quoi il peut s'attendre, et ce qui peut en conséquence, devenir pour lui l'objet d'une prière faite avec foi. Ainsi, des enfants de Dieu seront souvent amenés à s'attendre à un réveil, et à le demander avec foi lorsque personne d'autre n'en voit les moindres symptômes.

Il y avait eu un réveil dans l'état de New-Jersey. Une femme était très sûre qu'il y en aurait un autre. Elle demanda qu'on tînt des réunions de réveil. Mais les pasteurs et les anciens, ne voyant rien qui pût les encourager à agir ainsi, ne voulaient rien faire. Voyant qu'ils étaient aveugles, elle alla de l'avant, et demanda à un charpentier de lui faire des bancs, parce qu'elle voulait avoir des réunions dans sa propre maison ; car, selon elle, il y aurait certainement un réveil. A peine avait-elle ouvert ses portes pour les réunions, que l'Esprit de Dieu descendit avec une grande puissance. Les membres endormis de l'église se virent soudain entourés de pécheurs convaincus de péchés, et ne purent que s'écrier : " Certainement l'Eternel était en ce lieu, et nous ne le savions pas " Gen.28, 16. La raison pour laquelle des personnes, telles que cette femme de prière, discernent la volonté de Dieu, n'est pas qu'elles possèdent une sagesse supérieure, mais que l'Esprit de Dieu les conduit à voir les signes des temps. Ceci, non par révélation, mais elles sont amenées à voir comment convergent en un seul point différentes directions de la Providence, ce qui produit en elles l'attente confiante de tel ou tel résultat.

5. LE DEGRE DE L'INFLUENCE DE L'ESPRIT.

A quel degré devons-nous nous attendre à voir l'Esprit de Dieu agir sur l'esprit des croyants ? Notre texte répond : " l'Esprit intercède par des soupirs qui ne peuvent s'exprimer ". Ce qui signifie, comme je le comprends, que l'Esprit excite des désirs trop grands pour qu'ils puissent s'exprimer autrement que par des soupirs ; l'âme est trop saisie pour pouvoir reproduire en paroles ce qu'elle éprouve. Le chrétien, dans ce cas, ne peut s'adresser à Dieu que par des soupirs, et Dieu comprend ce langage du cœur.

6. COMMENT ON PEUT DISTINGUER LES INFLUENCES DE L'ESPRIT.

Comment pouvons-nous savoir si c'est l'Esprit de Dieu qui agit sur notre esprit ou non?

Ce n'est pas en nous apercevant qu'il y a une influence extérieure ou une force, agissant sur nos sens. Nous ne sentirons pas un contact direct, physique avec Dieu. Si pareil contact est possible, nous ne connaissons pas de moyen par lequel il pourrait devenir sensible. Nous savons que nous exerçons notre esprit librement, et que nos pensées sont tournées vers quelque chose qui stimule nos sentiments, mais nous ne devons pas nous attendre à un miracle, à être menés par la main, ou à entendre dire quelque chose à notre oreille, ou encore à une manifestation miraculeuse de la volonté de Dieu.

Souvent on éloigne l'Esprit de Dieu en Le contristant, parce qu'on ne Le reçoit pas à demeure chez soi et qu'on ne cultive pas avec soin Ses influences. Les pécheurs agissent souvent ainsi, sans s'en douter. Ils supposent que, s'ils étaient convaincus par l'Esprit, ils auraient telle ou telle sensation mystérieuse, ils recevraient un choc sur la signification duquel ils pourraient se méprendre. De même beaucoup de chrétiens ignorent ce qu'est l'action de l'Esprit, et ont si peu réfléchi au fait d'avoir Son aide dans la prière que, lorsqu'ils en ont quelque chose, ils ne le savent pas, ils ne cèdent pas à ces mouvements, ils ne les entretiennent pas. Lorsque nous sommes sous l'influence de l'Esprit, nous n'avons conscience de rien de spécial, sinon du mouvement de notre propre esprit : il n'y a rien d'autre que l'on puisse sentir. Nous nous apercevons seulement que nos pensées se concentrent sur un certain sujet.

Les chrétiens sont souvent égarés et malheureux, sans nécessité : ils craignent de n'avoir pas l'Esprit de Dieu. Ils éprouvent des sentiments intenses, mais ils ne savent pas d'où ils viennent. Ils sont dans la détresse au sujet des pécheurs, mais ne doivent-ils pas être dans la détresse en pensant à l'état dans lequel ceux-ci se trouvent ? Le seul fait que vous pensez ainsi à ces âmes prouve que l'Esprit de Dieu vous conduit. Ne savez-vous pas que, la plupart du temps, ces choses ne vous affectent pas ainsi, et que vous n'êtes pas inquiets à l'égard des pécheurs ? Vous savez que leur salut a toujours la même importance. Cependant, en d'autres temps, alors même que vous avez tout le loisir nécessaire, votre esprit reste dans le vague, insensible devant leur perdition. Mais, maintenant, malgré vos occupations, vous vous occupez du sort éternel de ces âmes, vous priez pour elles, avec ardeur et cela malgré des travaux qui, en d'autres temps, auraient absorbé toute votre attention. Maintenant, chacune de vos pensées revient à ceci : " O Dieu ! aie pitié d'eux ! " Pourquoi cela ? C'est que leur cas se présente à vous sous un jour tout nouveau, et qui vous frappe. Vous demandez-vous ce qui conduit votre esprit à avoir de la bienveillance pour les pécheurs et à lutter pour eux dans la prière ? Que serait-ce, sinon l'Esprit de Dieu ? Les démons ne vous conduiraient pas ainsi. Si donc vos dispositions portent le caractère de l'amour chrétien, vous devez en conclure que c'est l'Esprit-Saint qui vous conduit à prier selon la volonté de Dieu.

" Eprouvez les esprits " au moyen de la Bible. Parfois les gens sont entraînés par de singulières imaginations et par des impulsions insensées. Si vous examinez fidèlement vos impulsions à la lumière de la Bible, vous serez à l'abri de la séduction. Vous pouvez toujours savoir si vos sentiments sont produits par l'Esprit, en comparant vos désirs avec le caractère de la piété décrite dans la Bible. Elle vous commande : " Eprouvez les esprits ". " Bien-aimés, n'ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits pour savoir s'ils sont de Dieu " (I Jean 4:1).

7. COMMENT OBTENIR CETTE ACTION DE L'ESPRIT.

Il faut la chercher par des prières pleines de ferveur et de foi. Jésus dit : " Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-Il l'Esprit-Saint à ceux qui le Lui demandent. " ( Luc 11:13). Quelqu'un dira-t-il : " J'ai prié et Il ne vient pas " ? C'est parce que vous ne priez pas comme il faut. " Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions " (Jacques 4:3). Vos mobiles ne sont pas bons. Un chrétien , un des principaux membres de son église, demandait un jour à son pasteur ce qu'il pensait de son cas. Il avait prié pendant des semaines pour recevoir l'Esprit, mais n'en avait retiré aucun bienfait. Le pasteur lui demanda le motif de sa prière. _ C'est pour être heureux._ Il savait que ceux qui ont reçu l'Esprit sont heureux et il désirait éprouver les mêmes joies intérieures qu'eux. _ Oh! dit le pasteur, le diable lui-même pourrait prier ainsi. Ce n'est là que de l'égoïsme. _ L'homme se détourna alors en colère. Il vit qu'il n'avait encore jamais su ce que c'était que de prier. Il fut convaincu qu'il était hypocrite, que ses prières étaient toutes égoïstes, dictées seulement par le désir de son propre bonheur. David demandait à Dieu un esprit de bonne volonté, " afin qu'il pût enseigner les transgresseurs et convertir les pécheurs à Dieu ". Un chrétien devrait demander l'Esprit, afin de devenir plus utile et glorifier Dieu davantage, et non pour être lui-même plus heureux. L'homme dont je parle vit clairement son erreur et fut converti. Peut-être avez-vous commis la même erreur que lui. Vous devriez vous examiner, et voir si vos prières ne sont pas entachées d'égoïsme.

Employez les moyens propres à réveiller votre esprit et à fixer votre attention. Si un homme demande l'Esprit et se tourne ensuite vers d'autres objets, s'il n'emploie pas d'autres moyens à côté de la prière, mais qu'après l'avoir faite il aille s'occuper de choses mondaines, il tente Dieu, il abandonne son but, et ce serait un miracle s'il obtenait ce qu'il demande. Comment un pécheur peut-il être convaincu de péché ? C'est en pensant à ses péchés. C'est là aussi la manière dont un chrétien approfondit ses impressions _ en pensant à son objet. Dieu ne répandra pas Ses grâces sur vous sans un effort de votre part. Vous devez cultiver avec soin vos impressions, mêmes les plus légères. Prenez la Bible, parcourez les passages qui montrent la condition et l'avenir du monde ; jetez les yeux sur l'humanité, sur vos enfants, sur vos voisins, et voyez leur état tant qu'ils persistent dans le péché. Puis, persévérez dans la prière et dans vos efforts, jusqu'à ce que l'Esprit de Dieu prenne possession de vous.

Avec un télescope qui rapproche les objets, regardez l'enfer et écoutez-en les gémissements ; puis tournez votre instrument vers les cieux, et voyez-y les saints dans leurs robes blanches, des harpes dans les mains ! Ecoutez-les chanter le cantique de l'amour rédempteur, et demandez-vous : " Serait-il possible que je puisse être vainqueur auprès de Dieu, et porter par mes prières un pécheur jusqu'à cette gloire ? " Faites cela, et, si vous n'êtes pas un homme pervers, éloigné de Dieu, vous obtiendrez bientôt de l'esprit de prière autant que votre corps pourra en supporter.

3° Joignez la vigilance à la prière. Vous devez être aux aguets, pour voir si Dieu vous accorde la bénédiction que vous Lui demandez. Bien des gens prient sans jamais se demander si Dieu les exauce. Ayez soin de ne pas contrister l'Esprit de Dieu. Confessez et abandonnez vos péchés. Jamais Dieu ne vous guidera comme un de Ses intimes, et ne vous admettra dans Ses secrets, à moins que vous ne confessiez et n'abandonniez vos péchés. Ne passez pas votre vie à confesser toujours et à n'abandonner jamais, mais confessez et abandonnez aussi. Réparez tous les torts que vous pouvez avoir eus. Vous ne pouvez pas recevoir premièrement l'esprit de prière, et la repentance ensuite. Ce n'est pas ainsi que vous remporterez la victoire. Les chrétiens, orgueilleux et inflexibles, qui se justifient eux-mêmes, ne contraindront jamais Dieu à demeurer avec eux.

4° Ayez pour but d'obéir parfaitement à la loi écrite ; en d'autres termes, n'ayez aucune communion avec le péché. Ayez pour but de vivre entièrement au-dessus du monde. " Soyez parfaits comme votre Père qui est au ciel est parfait " (Matthieu 5,48). S'il vous arrive de pécher, que ce soit votre affliction de tous les jours. L'homme qui ne se propose pas ce but entend vivre dans le péché. Un tel homme ne doit pas s'attendre à la bénédiction de Dieu, puisqu'il n'est pas sincère dans le désir de garder tous Ses commandements.

8. POUR QUI L'ESPRIT INTERCEDE-T-IL ?

1° Pourquoi attache-t-on si peu d'importance à l'action de l'Esprit dans la prière, tandis qu'on parle tant de Ses influences dans la conversion ? Beaucoup de gens ont étonnamment peur qu'on oublie la part de l'Esprit dans la conversion des pécheurs mais combien peu on en tient compte quant à Son action dans la prière ! Combien peu on se plaint de ce que les chrétiens ne prêtent pas suffisamment attention à l'Esprit, qui doit nous conduire à prier selon la volonté de Dieu ! N'oublions jamais qu'un chrétien ne peut prier convenablement sans l'Esprit de Dieu. Il a une capacité naturelle pour prier et, pour autant que la volonté de Dieu est révélée sur ce point, il est capable de le faire. Cependant, il ne le fait que si l'Esprit de Dieu l'y pousse, précisément comme les pécheurs sont capables de repentance et ne se repentent pourtant jamais s'ils ne sont influencés par l'Esprit.

2° Nous sommes en face de la difficulté éprouvée par beaucoup au sujet de la prière de la foi. Ils sont opposés à l'idée que la foi dans la prière est une assurance que nous recevrons les choses que nous demandons, et affirment qu'il n'existe aucun fondement, aucune preuve sur laquelle cette assurance puisse s'appuyer. Dans un sermon sur ce sujet un pasteur présenta cette difficulté dans toute sa force.

" Je n'ai ", " aucune preuve que la chose pour laquelle je prie me sera accordée, jusqu'à ce que j'aie prié avec foi. Car c'est de prier avec foi qui est la condition à laquelle se rattache la promesse ; je ne puis naturellement réclamer l'accomplissement de la promesse sans remplir la condition. Or, si cette condition est de croire que je recevrai la bénédiction que je demande, il est évident que la promesse dépend de l'accomplissement d'une condition impossible, et que par conséquent la promesse est tout simplement nulle. La promesse reviendrait à ceci : Vous obtiendrez ce que vous demanderez, à condition que vous croyiez premièrement que vous le recevrez. Je dois donc remplir la condition avant de pouvoir me prévaloir de la promesse. Mais je ne puis pas avoir de preuve que je recevrai l'objet de la promesse jusqu'à ce que j'aie cru que je le recevrai. Ceci me réduit à la nécessité de croire que je le recevrai, avant que j'aie une preuve quelconque _ ce qui est une impossibilité. "

Toute la force de cette objection résulte de ce qu'on oublie entièrement l'action du Saint-Esprit sur une personne en la disposant à croire. On a pensé que le passage de Marc 11, 22-24, et quelques autres promesses de ce genre sur la prière de la foi, se rapportaient exclusivement aux miracles. Supposons que ce soit vrai. Les apôtres, quand ils demandaient un miracle, ne devaient-ils pas croire qu'ils obtiendraient ce qu'ils demandaient ? Evidemment. Dans les versets auxquels nous faisons allusion, Christ dit : " En vérité je vous dis que quiconque dira à cette montagne : " Ote-toi de là et jette-toi dans la mer ", et ne doutera pas dans son cœur, mais croira que ce qu'il dit arrivera, cet homme aura ce qu'il demande. C'est pourquoi je vous dis : " Quoi que ce soit que vous demandiez quand vous priez, croyez que vous l'obtenez, et vous l'aurez. " Ici, il est évident que la chose qu'il s'agissait de croire, et dont les disciples ne devaient pas douter dans leur cœur, c'était qu'ils recevraient la bénédiction pour laquelle ils avaient prié. Or, l'objection ci-dessus s'oppose de toute sa force à ce genre de foi, quand il s'agit de prier pour l'accomplissement d'un miracle. S'il est impossible de croire à l'accomplissement d'une promesse quand on prie pour une autre bénédiction quelconque, il est également impossible de croire quand on prie pour un miracle. Je demande : " Un apôtre pouvait-il croire qu'un miracle s'accomplirait, avant qu'il eût rempli la condition, puisque la condition même à remplir était qu'il crût qu'il recevrait ce pour quoi il priait ? " Ou la promesse est complètement nulle et illusoire, ou au contraire il nous est possible d'en remplir la condition.

Je l'ai déjà dit, toute la difficulté réside dans le fait qu'on perd entièrement de vue les influences de l'Esprit et qu'on ne tient pas compte de cette foi qui est l'œuvre de Dieu. Si l'objection est bonne quand il s'agit de prier pour un objet quelconque, elle est tout aussi bonne lorsqu'il s'agit de prier avec foi pour l'accomplissement d'un miracle. Le fait est que l'Esprit de Dieu peut donner une preuve sur laquelle s'appuyer pour croire qu'un miracle quelconque sera accordé ; Il peut amener l'esprit à se reposer fermement sur Dieu et à croire que la bénédiction sera obtenue. De nos jours encore Il peut donner la même assurance lorsque nous prions pour toute bénédiction dont nous avons besoin.

La prière est un même acte, que vous demandiez la conversion d'une âme ou bien un miracle. La foi aussi est la même dans les deux cas ; elle s'applique seulement à deux objets différents. Dans les deux cas, elle se prévaut d'une promesse. Or, on peut appliquer aussi légitimement une promesse générale pour la conversion d'une âme, que pour un miracle. Il est également vrai, dans les deux cas, que jamais personne n'offre la prière de la foi sans être influencé par l'Esprit de Dieu. Si l'Esprit pouvait disposer la volonté d'un apôtre à mettre en œuvre la foi en vue d'un miracle, Il peut disposer la volonté d'un autre chrétien à mettre en œuvre la foi pour recevoir une autre bénédiction, en se reposant , dans ce dernier cas, comme dans le premier, sur la même promesse générale.

Quelqu'un demandera peut-être : " Quand sommes-nous dans l'obligation de croire que nous recevons la bénédiction que nous demandons ? " Je réponds :

a) Lorsqu'une promesse particulière spécifie la grâce dont il s'agit, comme lorsque nous demandons l'Esprit Saint. Cette bénédiction est désignée spécialement dans une promesse. Là nous avons une preuve, et nous sommes tenus de croire, soit que nous éprouvions une influence divine ou non ; précisément comme les pécheurs sont tenus de se repentir soit que l'Esprit conteste avec eux, soit qu'Il ne le fasse pas. Leur obligation résulte non des influences de l'Esprit, mais des pouvoirs moraux qu'ils possèdent, et de la capacité qu'ils ont d'accomplir leur devoir. Quoiqu'il soit vrai que pas un d'entre eux ne se repentira jamais sans les influences de l'Esprit, ils n'en ont pas moins la capacité et l'obligation dont je parle. De même le chrétien est tenu de croire là où il y a une preuve lui servant d'appui ; quoiqu'il ne croie jamais sans l'Esprit de Dieu, même en face d'une promesse positive, toutefois son obligation de croire repose sur la capacité qu'il possède à cet effet, et non sur l'influence divine.

b) Quand Dieu fait une révélation par Sa Providence, nous sommes tenus de croire en proportion de la clarté des indications reçues.

c) De même, lorsqu'il y a une prophétie, nous sommes aussi tenus de croire. Mais, dans aucun de ces cas, nous ne croyons effectivement sans l'Esprit de Dieu.

Lorsqu'il n'y a ni promesse, ni direction providentielle, ni prophétie sur lesquelles appuyer notre foi, nous ne sommes pas dans l'obligation de croire, à moins pourtant, comme je l'ai montré dans ce discours, que l'Esprit ne nous donne un autre type de preuve, créant en nous des désirs, et nous amenant à prier pour un objet spécial. Lorsqu'il s'agit de promesses d'une portée générale, et que, de bonne foi, nous ne savons nullement à quels cas particuliers les appliquer, on peut dire que, souvent, c'est notre privilège, plutôt que notre devoir, de nous en prévaloir, en les appliquant à des objets spéciaux. Mais, toutes les fois que l'Esprit de Dieu nous conduit à les appliquer à un cas spécial, cela devient notre devoir. Dans une telle circonstance Dieu explique Sa propre promesse, et montre comment Il veut qu'elle s'applique.

Quelques personnes ont supposé que Paul avait offert la prière de la foi pour être délivré de son écharde en la chair, et que malgré cela il n'avait pas été exaucé. Mais elles ne peuvent pas prouver que Paul ait offert la prière de la foi. Au contraire ! Je l'ai déjà dit, précédemment. Il n'avait, pour l'amener à croire, ni promesse, ni prophétie, ni direction particulière de la Providence, ni l'action de l'Esprit de Dieu ; toute l'objection repose sur la supposition que l'apôtre a pu offrir la prière de la foi sans y être conduit par l'Esprit .C'est là une méthode expéditive de disposer des influences de l'Esprit dans la prière. Certainement, supposer que, dans ce cas, Paul offrit la prière de la foi, c'est supposer, ou qu'il le faisait sans être conduit par l'Esprit , ou que l'Esprit de Dieu le conduisait à prier pour une chose qui n'était pas conforme à la volonté de Dieu.

J'ai beaucoup insisté sur ce sujet, désirant le rendre assez clair pour que vous soyez tous attentifs à ne point contrister l'Esprit . Je désire que vous ayez une haute idée de l'Esprit- Saint, et que vous sentiez que rien de bon ne se fait sans Son influence. Ni prière, ni prédication ne seront efficaces sans Lui ; quand Jésus-Christ Lui-même descendrait ici et prêcherait aux pécheurs, pas un ne se convertirait sans l'action de l'Esprit . Ayez donc soin de ne pas L'éloigner en Le contristant, et en méprisant ou négligeant Son influence céleste quand Il vous invite à prier.

En priant pour un objet, il vous faut persévérer jusqu'à l'exaucement. Oh ! avec quelle ardeur les chrétiens zélés ne poursuivent-ils pas parfois de leurs prières un pécheur égaré, quand l'Esprit de Dieu a pu créer en eux des désirs fervents de le voir sauver ! Nul avare ne s'attache à son or avec une persévérance aussi opiniâtre.

La crainte de céder à des impulsions a fait beaucoup de mal, faute d'être convenablement envisagée. L'esprit d'une personne peut être égaré par un feu follet : mais nous avons tort de permettre à la crainte des impulsions de nous amener à résister aux bonnes impulsions de l'Esprit-Saint. Il ne faut pas s'étonner que les chrétiens n'aient pas l'esprit de prière quand ils refusent de faire la distinction entre la réalité et l'illusion, et rejettent ou combattent toutes les impulsions et toutes les directions d'agents invisibles. On a dit sur le fanatisme bien des choses inconsidérées, qui en ont amené beaucoup à rejeter les directions de l'Esprit de Dieu. " Tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu " (Romains 8,14). C'est notre devoir " d'éprouver les esprits pour savoir s'ils sont de Dieu " (1 Jean 4,1). Nous devrions à ce sujet nous astreindre à un examen serré et à des distinctions exactes. Il faut " être conduit par l'Esprit ". Lorsque nous sommes convaincus que c'est Dieu qui nous conduit, nous devrions être attentifs aux suggestions de l'Esprit , les suivre jusqu'au bout, avec la pleine confiance qu'Il ne nous égarera pas.

Tout cela prouve l'absurdité de se servir, pour prier, de formules établies. L'idée d'employer une formule écarte, cela va de soi, les directions de l'Esprit . Rien n'est plus propre à détruire l'esprit de prière, et à obscurcir et déconcerter l'esprit que l'usage de formules. Les formules de prière ne sont pas seulement absurdes en elles-mêmes, mais elles sont l'invention du diable pour détruire l'esprit de prière et en briser la puissance. Inutile de dire que la formule est bonne. La prière ne consiste pas dans des mots. Peu importe les mots, si le cœur n'est pas inspiré par l'Esprit de Dieu. Si le désir n'est pas éveillé, si les pensées ne sont pas dirigées, si tout le courant des sentiments n'est pas produit par l'Esprit de Dieu, ce n'est pas la prière. Les formules établies sont, entre toutes, la chose la mieux calculée pour empêcher quelqu'un de prier comme il le devrait.

Notre sujet nous fournit une pierre de touche quant au caractère des homme. " L'Esprit intercède" - pour qui ? Pour les saints. Ceux qui sont saints bénéficient de cette intervention de l'Esprit . Si vous ne connaissez pas, par expérience, cette action de l'Esprit de Dieu, c'est que vous avez contristé cet Esprit et qu'Il ne veut pas vous diriger. Vous vivez de telle manière que ce Saint Consolateur ne veut pas demeurer en vous, ni vous donner l'esprit de prière. S'il en est ainsi, vous devez vous repentir. Ne vous arrêtez pas à déterminer si vous êtes chrétiens ou non, mais repentez-vous, comme si vous ne vous étiez jamais repenti. Faites vos premières œuvres. Ne regardez pas comme une affaire conclue que vous êtes chrétien, mais allez, comme un pauvre pécheur, répandre votre cœur devant Dieu. Vous ne recevrez jamais l'esprit de prière d'une autre manière.

Il importe de comprendre notre sujet :

a) Pour devenir utile dans le règne de Dieu. Sans cet Esprit, il ne peut s'établir entre Dieu et vous cette sympathie qui vous rend capable de marcher avec Dieu ou de travailler avec Lui. Il faut que votre cœur batte puissamment en accord avec le Sien, sans quoi vous ne devez pas vous attendre à être d'une grande utilité.

b) Parce que la chose est importante, pour votre sanctification. Sans cet Esprit vous ne serez jamais sanctifié, vous ne comprendrez pas la Bible, et dès lors vous ne saurez comment l'appliquer à vous-même. Je désire que vous sentiez l'importance d'avoir Dieu constamment avec vous. Si vous vivez comme vous le devez, Christ dit qu'Il viendra à vous, qu'Il fera Sa demeure chez vous, et qu'Il soupera avec vous et vous avec Lui.

Ceux qui ne connaissent pas l'esprit de prière sont très prompts à douter des résultats de la prière. Ils ne voient pas ce qui se passe, ou n'en voient pas la liaison évidente avec la prière. Ils n'attendent pas de bénédictions spirituelles. Si des pécheurs sont convaincus de péché, ils pensent qu'ils ont seulement été effrayés par une prédication terrible. Quand les gens se convertissent, ces mêmes personnes n'ont pas confiance, et se bornent à dire : " Nous verrons comment cela tournera. "

10° Ceux qui ont l'esprit de prière savent quand la bénédiction vient. IL en était exactement de même quand Jésus-Christ parut. Les docteurs impies ne Le reconnurent pas. Pourquoi ? Parce qu'ils ne priaient pas pour la rédemption d'Israël. Siméon et Anne Le reconnurent. Comment cela se fait-il ? Remarquez leurs paroles, comment ils priaient et comment ils vivaient. Ils priaient avec foi, ainsi ils ne furent point surpris lorsque Jésus vint ( Luc 2,25-38). Il en est de même des chrétiens qui ont l'esprit de prière. Quand les pécheurs sont convaincus ou se convertissent, ils ne s'en étonnent point ; c'est cela même qu'ils attendaient. Ils reconnaissent Dieu quand Il vient, parce qu'ils attendaient Sa visite.

11° Il y a dans l'Eglise trois catégories de personnes qui sur cette question sont sujettes à l'erreur, ou qui ont perdu de vue la vérité :

a) Ceux qui ont une grande confiance en la prière et ne font rien d'autre, s'alarment de toutes les initiatives et disent : " vous voulez faire un réveil ".

b) Presqu'à l'opposé de ceux-là, sont ceux qui agissent et qui prient, mais qui ne pensent jamais à l'action de l'Esprit dans la prière. Ils parlent de prier pour obtenir l'Esprit ; ils sentent Son importance pour la conversion des pécheurs ; pourtant ils ne voient pas la nécessité de l'Esprit dans la prière. Dès lors, leurs prières ne sont qu'un froid parler qui n'émeut personne, ni ne s'empare de Dieu.

c) Enfin, il y en a qui ont des notions étranges sur la souveraineté de Dieu, et attendent que Dieu convertisse le monde sans prière ni moyens.

Il faut dans l'Eglise un sentiment plus profond de la nécessité de l'esprit de prière. Le fait est que, en général, ceux qui se servent le plus assidûment des moyens nécessaires et qui font les efforts les plus soutenus pour le salut des hommes, ceux qui ont les notions les plus correctes sur les moyens convenables à employer pour la conversion des pécheurs, sont aussi ceux qui prient le plus pour avoir l'Esprit de Dieu et qui luttent le plus avec Dieu pour obtenir Sa bénédiction. Laissez parler les faits : dites si l'Esprit de Dieu rend témoignage, ou non, à leurs prières, et s'Il accompagne ou non leurs travaux de Sa puissance.

12° Rien ne produit l'agitation et l'opposition aussi promptement que l'esprit de prière. Un chrétien est-il comme oppressé par le désir de voir les pécheurs sauvés, gémissant en priant pour eux, cela énerve certaines personnes ; aussitôt il est accablé de reproches et d'opposition ! J'abhorre de toute mon âme l'affectation de sentiments qui ne sont pas réels, et tout effort qu'on ferait pour s'exciter soi-même à des sentiments par des gémissements. Mais je me sens contraint de soutenir qu'il y a tel état d'esprit dans lequel on ne peut éviter les gémissements, qu'en résistant au Saint-Esprit. J'assistai un jour à une discussion. On disait que " les gémissements devraient être désapprouvés ". Un interlocuteur demanda si Dieu ne pouvait pas produire des sentiments tels, qu'il soit impossible de s'abstenir de gémir. On répondit : " Oui, Dieu le peut, mais Il ne le fait jamais. " Alors l'apôtre Paul se trompait du tout au tout lorsqu'il parlait de soupirs qui ne peuvent s'exprimer. Edwards aussi était dans l'illusion lorsqu'il écrivait son livre sur les réveils, et les réveils eux-mêmes ne sont que brouillard. Or, nul homme qui étudie l'histoire de l'Eglise n'aura un sentiment semblable. Je n'aime pas cette tentative d'exclure, étouffer, comprimer ou limiter l'esprit de prière. J'aimerais mieux me couper la main droite que de blâmer l'esprit de prière, comme je l'ai entendu faire par une personne qui s'écriat : " Que je n'entende plus pousser de ces soupirs ! "

Je ne sais guère comment arriver au bout de ce sujet. Vraiment, je voudrais en parler un mois durant, jusqu'à ce que l'Eglise tout entière puisse le comprendre, de manière à pouvoir offrir la prière de la foi.

Bien-aimés ! Je vous pose la question : " croyez-vous toutes ces choses ou bien vous étonnez-vous de mon langage ? Peut-être que quelques uns ont déjà un peu de lumière sur ce sujet. Voulez-vous vous adonner à la prière et vivre de manière à voir l'esprit de prière, et à avoir toujours l'Esprit avec vous ? Oh ! Dieu veuille nous donner une Eglise qui sache prier ! Je connais un pasteur qui eut un réveil pendant quatorze hivers de suite dans son église. Je ne savais comment l'expliquer, jusqu'à ce que je voie l'un des membres de son troupeau se lever dans une réunion de prière et faire une confession. " Mes frères ", dit-il, " j'ai eu longtemps l'habitude de prier chaque samedi soir jusqu'après minuit pour demander la descente du Saint-Esprit parmi nous ; maintenant, frères, _ et il se mit à pleurer, _ je confesse que j'ai négligé cette habitude depuis deux ou trois semaines. " Le secret était divulgué : le pasteur avait une église qui priait.

Frères, dans l'état actuel de ma santé, je ne puis plus prier autant que précédemment, et continuer à prêcher en même temps. Cela dépasse mes forces. Faut-il maintenant que je cesse de prêcher pour concentrer toutes mes forces sur la prière ? Cela n'est pas à faire. Ne voulez-vous donc pas , vous qui êtes en santé, vous appliquez vous-mêmes à ce travail, porter ce fardeau et vous adonner à la prière jusqu'à ce que Dieu répande Sa bénédiction sur nous ?

Référence: Discours sur les Réveils Religieux, Charles G. Finney



07/03/2008
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