Né de Nouveau !

Jim n'est pas heureux !
« Quelque chose ne tourne pas rond ! se dit-il.
L'église n'est-elle pas censée aider ses membres ? »

II arrive à secourir Douglas et Eileen par un autre canal mais il pose la question au Seigneur : « Qu'est-ce que l'église ? Je ne veux pas faire partie d'une église qui ne peut pas aider ses membres. Montre-moi ce que doit être une église. ».

Jim, en homme d'affaires averti, trouve que le fonctionnement financier de l'église ne va pas du tout. Il relit le Nouveau Testament, surtout le livre des Actes, pour voir comment l'église primitive gérait ses finances.

Quelques jours plus tard, quand les enfants sont au lit, il se détend au salon en compagnie de son épouse. Une tasse de café à la main, il aborde à nouveau le sujet.
- Dans l'église du Nouveau Testament, personne n'était dans le besoin. Il est écrit que si quelqu'un avait des biens, il en apportait le produit aux apôtres pour le partager entre tous, selon les besoins de chacun.
- L'argent n'allait pas exclusivement pour les bâtiments et les salaires ? répond Cathy, interpellée par le concept.
- J'ai aussi relevé que l'apôtre Paul n'a pas recueilli d'offrandes chez les Thessaloniciens. Dans sa première épître, il leur rappelle qu'il a travaillé nuit et jour pour n'être à la charge d'aucun d'eux et pour être un modèle et un exemple. Il lui arrivait de travailler de ses mains. En Asie, il a même financé le voyage de toute son équipe en plus du sien.

- Il doit exister une forme d'église qui met en pratique ce que Paul faisait, ajoute Cathy.
Je le crois. J'ai relevé, pour la première fois, des expressions comme « Saluez l'église dans la maison d'Untel »
- Donc l'église primitive se réunissait chez les gens, mais à notre époque, ça n'existe pas, renchérit Cathy.
- Je ne regrette pas les années que nous avons passées à notre église, ça nous a aidés à grandir dans le Seigneur, conclut Jim, mais avec la façon dont nous concevons l'église maintenant, je ne crois pas que nous puissions continuer à la fréquenter.
- On peut essayer de se réunir chez nous et on verra bien ce qui se passe, propose Cathy.

NOUS AIDONS NOTRE VILLE
Plus Jim étudie la question, moins il se sent à l'aise avec la situation de leur église. Quelques semaines plus tard, il donne sa démission. Cathy et lui ressentent alors que le Seigneur les conduit dans une toute nouvelle direction.

En se réunissant chez eux avec leurs six enfants, ils ne pensent ni au modèle de l'église primitive, ni à un moyen plus efficace de témoigner ; pour eux, c'est une meilleure gestion financière. D'autres personnes se joignent à eux.

A un moment donné, ils se mettent à recueillir des offrandes. Ensuite, ils forment une association légale qu'ils appellent « Association des Eglises de Maison » dont les statuts stipulent que celui qui se joint à une église de maison ou en dirige une doit avoir un emploi séculier tout en servant l'église.

Seule une secrétaire à temps partiel pour traiter les questions administratives est rémunérée.
- Nous avons aussi rédigé une déclaration sur l'emploi des finances, explique Jim. Notre engagement est le suivant : « Nous deviendrons une église de 1 000 membres qui se réunit dans 50 à 80 foyers et dont 80% des rentrées d'argent vont à l'aide aux pauvres et au soutien des missions locales et à l'étranger. »

Nous ne sommes pas encore parvenus au millier de membres, mais nous avons respecté l'engagement financier.
Nous soutenons 8 organisations chrétiennes dans notre ville et nous sommes énormément impliqués dans l'implantation d'églises en Inde. Nous faisons des dons à des missions en Haïti et nous aidons nos membres quand ils partent en mission à court terme.
Evidemment, nous n'oublions pas la bienfaisance.
Nous voulons être une église où personne n'est dans le besoin parce que, si quelqu'un se trouve en difficulté, nous avons des fonds mis de côté pour lui venir en aide. Nous sommes en mesure de secourir, non seulement nos membres, mais aussi des personnes qu'ils connaissent.
Dès le départ, le Seigneur a mis l'accent sur l'aspect financier.

A un moment, nous étions engagés à verser un certain montant mensuel à diverses œuvres mais quand nous-mêmes, nous nous sommes trouvés, pour une raison ou une autre, avec des rentrées d'argent moins élevées, nous avons eu du mal à tenir nos engagements. C'est pourquoi, il y a cinq ou six ans, nous avons convenu d'un système de pourcentage. Ce qui rentre chaque mois part en dons, mais par exemple, au lieu d'une promesse de $250 par mois à une certaine mission, nous envoyons, disons, 5% de ce qui rentre. Cette disposition nous a permis d'augmenter notre soutien aux diverses œuvres au fur et à mesure que le nombre de nos membres grandit.
En plus, nous sommes au bénéfice de leurs prières parce que, dès que le Seigneur nous bénit, nous les bénissons à notre tour.

L'Association a un effet positif sur la ville.
C'est la seule église qui fait des dons réguliers à certaines organisations séculières de bienfaisance comme, par exemple, celle qui offre un repas chaud par jour aux SDF. Des membres de l'église se portent bénévoles pour le service.
Une autre association qui gère un night-club pour motards, le Dan'Biker Bar, vient aussi apporter son aide et son soutien. Par les contacts avec ce club, les églises de maisons ont atteint des personnes qui ne viendraient jamais dans une église traditionnelle.

- Quand nous avons commencé, explique Jim, personne ne savait ce qu'était une église de maison.
 Nous avons rencontré beaucoup de méfiance, surtout de la part des églises.
 Les responsables demandaient : « Qui est votre pasteur ?
 A quelle fédération d'églises vous rattachez-vous ? »
 Mais notre générosité nous a rendus crédibles dans notre ville.
 Le maire a entendu parler de nous, et beaucoup nous réservent un bon accueil à cause de notre soutien financier à des œuvres sociales chrétiennes ou séculières comme le Crisis Pregnancy Center pour les femmes enceintes, la Mission Soup Center pour les SDF, un centre local de réhabilitation pour toxicomanes et alcooliques.

Le soutien que nous apportons en Inde a financé l'implantation de plus de 350 églises.
Si l'organisation que nous soutenons depuis bien des années utilise un système traditionnel, nous sommes actuellement partenaires avec le leader d'un mouvement d'implantation rapide d'églises de maisons. Nous lui envoyons souvent des membres de nos églises, mais chacun paie son voyage.

Les finances ne sont pas le seul domaine où Jim et Cathy sont des pionniers.

Dans l'organisation Crisis Pregnancy Centers, Cathy est actuellement cadre supérieur de quatre centres pour jeunes femmes enceintes en détresse dont deux ont une grande activité dans notre ville, probablement à cause d'une forte présence militaire.
Les églises de maisons y jouent un rôle important par les bénévoles qui viennent aider et les dons qu'elles envoient tous les mois.
Cathy voit son travail comme un moyen de contact avec les futures mères.
Environ la moitié d'entre elles ont eu une éducation chrétienne mais sont tombées enceintes.
Au premier entretien, la conseillère demande si la jeune femme est membre d'une église (en général, ce n'est pas le cas) et cherche à savoir ce dont elle a besoin.
Ensuite, les femmes participent à des cours pour les préparer à leur rôle de mère.
Après la naissance, elles peuvent faire partie de groupes où elles reçoivent des conseils pour la suite.

Au début, les jeunes femmes étaient dirigées sur les églises de la ville, mais, soit elles n'y trouvaient pas l'accompagnement dont elles avaient besoin, soit elles ne se rendaient pas dans les églises.
Les réunions se font donc au centre sous forme d'études bibliques et plusieurs ont vécu de réelles transformations. Ce travail permet aussi la collaboration avec d'autres églises de la ville.